Billetterie

Saison 2023-2024 – Fragments choisis d’humanité

La saison 2023-2024 du Théâtre ESPACE GO sera la dernière que Ginette Noiseux programmera et accompagnera. Elle compte six spectacles à travers lesquels les créatrices et les créateurs nous invitent à prendre de la hauteur pour mieux saisir les tourments et les enchantements de notre condition humaine.

 

« J’aime quand les poètes nous racontent des histoires qui déplacent notre regard et quand les artistes nous invitent à cheminer sur des sentiers inconnus aux tracés surprenants. Pas par provocation, pas par conviction idéologique, mais bien parce que j’aime quand l’expérience artistique ressentie étonne et nous éveille. »

– Ginette Noiseux, directrice artistique

 

Dans corde. raide de debbie tucker green, une jeune femme noire doit se résoudre à faire part à deux fonctionnaires de son choix de sentence pour l’homme qui l’a agressée. Dans TREMBLEMENTS de Christopher Morris, une jeune infirmière idéaliste raconte avec une franchise déroutante comment se sont déroulées ses missions humanitaires en Afrique. Dans AFFAIRES INTÉRIEURES, Sophie Cadieux, Mélanie Demers et Frannie Holder se lancent dans la création d’un spectacle aux allures de comédie musicale, dans lequel elles fouilleront ce qui nous relie de l’intérieur, dans l’intime, sous la surface. Dans LE MONT ANALOGUE, inspiré du roman de René Daumal, un spectacle de Wynn Holmes, Clara Prévost et Hubert Tanguay-Labrosse, des personnalités de divers domaines partent en expédition vers le mythique Mont Analogue dans le but d’accéder aux plus hauts secrets spirituels. Dans UN CŒUR HABITÉ DE MILLE VOIX dernier roman de Marie-Claire Blais adapté par Kevin Lambert, René, qui n’a jamais cessé de devoir se battre pour exister en tant que personne trans, se prépare à retrouver les amies avec qui il a autrefois partagé de grands moments de lutte contre l’intolérance. Dans NIGAMON/TUNAI, l’artiste en résidence Émilie Monnet et son amie l’artiste colombienne Waira Nina créent une installation envoûtante qui entremêle performance immersive et documentaire audio parmi les savoirs et les voix autochtones, pour révéler de fascinantes résonances entre leurs territoires menacés par l’exploitation abusive des richesses naturelles.

 

 

 

corde. raide – 19 septembre au 15 octobre 2023

 

Dans un temps nommé « presque le futur », une femme noire victime d’un crime violent doit se résoudre à choisir la sentence à infliger à son agresseur. Il s’agit d’une procédure légale. Les deux fonctionnaires qui doivent enregistrer sa décision peinent à la « mettre à l’aise » comme ils en ont reçu la directive… Les silences sont embarrassés. La femme est seule face à cette lourde décision.

 

Écrite en 2015, la pièce corde. raide nous entraîne dans un univers captivant, dans lequel nos démocraties auraient rétabli la peine capitale. Poussant la logique d’anticipation jusqu’à son extrême, l’autrice britannique debbie tucker green nous montre une société où seule la violence répond à la violence. Par le biais d’une écriture rythmée, épurée, sans fioriture, elle nous entraîne dans un univers glaçant, un huis clos teinté d’un humour corrosif, dont l’issue est bien plus complexe qu’elle ne laisse présager au départ…

 

Née à Londres, debbie tucker green est une dramaturge, metteuse en scène, scénariste et réalisatrice contemporaine qui souhaite que son nom et les titres de ses œuvres soient écrits en minuscules, en référence à l’afroféministe américaine bell hooks, avec qui elle partage une fascination envers les relations qui existent entre race, classe et genre.

 

Traduite par Fanny Britt, la pièce est mise en scène par Alexia Bürger et réunit les interprètes Patrice Dubois, Eve Landry et Stephie Mazunya.

 

Une production d’ESPACE GO

 

 

 

TREMBLEMENTS – 14 novembre au 2 décembre 2023

 

Marie, une jeune infirmière idéaliste de Montréal, abandonne tout pour travailler en Afrique au sein d’une organisation humanitaire internationale. Après une première mission qui tourne mal au Tchad, elle se voit confier une nouvelle mission en République centrafricaine où elle se lie d’amitié avec Wolfgang, un médecin allemand avec qui elle partagera de nombreuses expériences périlleuses. Un an plus tard, Marie est rapatriée et s’efforce de comprendre le monde auquel elle a été exposée et le rôle qu’elle y a joué. Aujourd’hui, elle nous explique pourquoi elle s’est engagée là-bas et ce qui s’y est réellement passé.

 

TREMBLEMENTS est un projet théâtral qui explore l’éthique du travail humanitaire international sur le continent africain. Au cours des six dernières années, le dramaturge torontois Christopher Morris a documenté les expériences d’une infirmière québécoise avant, pendant et après sa première mission, dans le but de mesurer l’impact du travail humanitaire sur ses volontaires et pour évaluer comment cet altruisme complexe affecte les personnes et les sociétés qu’ils essaient de servir. Traduite par Maxime Allen et interprétée par Debbie Lynch White, la pièce sera l’occasion pour Édith Patenaude d’une première mise en scène au Théâtre ESPACE GO.

 

Une production de Human Cargo
Avec la collaboration d’ESPACE GO

 

 

 

AFFAIRES INTÉRIEURES – 16 janvier au 11 février 2024

 

Complices dans la vie et sur scène, Sophie Cadieux, Mélanie Demers et Frannie Holder rêvaient d’un spectacle ensemble. Les trois en salle de création, les trois sur scène chaque soir. Brisant les barrières des disciplines que sont le théâtre, la danse et la musique, elles créeront un spectacle de toutes pièces dans lequel elles questionneront la sensation de vide commune à tout être humain, quel que soit son sexe, son origine, son orientation sexuelle, sa condition.

 

Chacune transfuge dans l’univers de l’autre, elles amalgameront leurs gestes, leurs mots et leurs voix pour créer un objet théâtral abyssal aux allures de comédie musicale existentielle, qui plonge en chacune, en chacun, en nous toutes et tous, pour voir ce qui se trame sous la surface, et pour chercher à comprendre pourquoi derrière la porte et sous les jupes, à l’envers des peaux et des pores, nos affaires intérieures sont si souvent secrets d’État.

 

Une production d’ESPACE GO

 

 

 

LE MONT ANALOGUE – 27 février au 10 mars 2024


Trois mois après la publication d’un article sur le Mont Analogue dans la Revue des Fossiles, une dizaine de personnalités de divers domaines, scientifiques, linguistiques et artistiques, toutes et tous passionné·es d’alpinisme, partent en expédition vers le sommet mythique sur un bateau qui a pour nom L’Impossible

 

Si personne à ce jour n’a jamais pu voir ce mont, de nombreux écrits attestent cependant que son ascension permettrait d’accéder aux plus hauts secrets spirituels. Pour parvenir à leur but, les membres de l’équipage devront renoncer à leurs propres savoirs et croyances, abandonner leurs peurs et leurs doutes, et se laisser guider par leur intuition et leur imagination.

 

Roman d’aventures inachevé par la mort de son auteur, René Daumal, en 1944, Le Mont Analogue fait partie des grands mythes de la littérature. Au cœur de ce projet se trouve une réflexion contemporaine sur l’infini et l’universel, et une quête d’unité. Pour partir à la découverte du Mont Analogue, la metteuse en scène et chorégraphe Wynn Holmes réunit un équipage de 13 interprètes issu·es des milieux du théâtre, de la musique et de la danse (Nicholas Bellefleur, Kalliane Brémault, Jean-François Casabonne, Chad Érick Concepcion, Danny Amaral De Matos, Gabriel Dharmoo, Cyndie Forget-Gravel, Tom Jacques, Jeanne Laforest, Lauri-Ann Lauzon, Janelle Lucyk et Léanne Teran-Paul). Le texte de cette nouvelle création est signé par Clara Prévost, tandis que la musique du spectacle est composée par Hubert Tanguay-Labrosse.

 

Une coproduction de BOP Ballet Opéra Pantomime + LFDT Lo Fi Dance Theory
Avec la collaboration d’ESPACE GO

 

 

 

UN CŒUR HABITÉ DE MILLE VOIX – 2 au 28 avril 2024

 

À 93 ans, René se sent soudain devenu un vieux monsieur. Confiné dans son appartement montréalais, il est réconforté par les soins empressés d’Olga, son infirmière, qui multiplie les maladresses par rapport à son identité de genre.

 

Louise, son amie de toujours, l’aide à s’habiller pour la grande fête qui doit à nouveau réunir les « filles de la bande » – les comédiennes Doudouline et la Grande Sophie, sa mère, Polydor, L’Abeille et l’éternelle Gérard – comme au temps où René était pianiste dans les cabarets. En attendant ces retrouvailles, Louise évoque pour René les amours du passé, les drames et les luttes menées autrefois contre l’intolérance.

 

Délaissant les personnages qui peuplent l’immense fresque de sa série Soifs, Marie-Claire Blais reprend dans Un cœur habité de mille voix les personnages de deux précédents romans, Les Nuits de l’Underground (1978) et L’Ange de la solitude (1989), pour nous faire revivre les grands moments de militantisme pour les droits des personnes homosexuelles qui ont marqué le siècle dernier, des émeutes de Stonewall jusqu’à nos jours. À travers ce dernier roman publié de son vivant, Marie-Claire Blais nous fait découvrir une galerie de personnages inoubliables dans leur complexe et bouleversante humanité, tout en faisant le révoltant portrait de l’homophobie de l’époque. L’identité de genre et les existences queer sont des thèmes chers à Marie-Claire Blais, ramenés au centre de son œuvre après les politiques et les sorties homophobes et transphobes de l’ex-président Donald Trump en 2017. Pour donner vie à ces personnages, Stéphanie Jasmin et Denis Marleau ont confié l’adaptation de ce roman à Kevin Lambert, auteur originaire du Saguenay, dont le plus récent roman, Que notre joie demeure, est d’ailleurs un hommage à Marie-Claire Blais, dont les livres ont changé sa vie et son regard sur l’écriture. Ils ont réuni les interprètes Élisabeth Chouvalidzé, Pascale Devrillon, Nadine Jean, Louise Laprade, Sylvie Léonard, Jean Marchand et Christiane Pasquier.

 

 

Une coproduction d’UBU compagnie de création + ESPACE GO

 

 

 

NIGAMON/TUNAI – Dès le 14 mai 2024

 

Tant ici qu’en Colombie amazonienne, la tortue est une figure centrale de nombreuses cosmogonies autochtones. Ici la terre a été créée sur le dos d’une tortue, là-bas la tortue est la mère de toutes les eaux. Elle est connectée au cycle lunaire et à la dimension féminine de la vie, autant à l’eau qu’à la terre et aux étoiles. 

 

Au carrefour de l’amitié et des résistances pour la protection des eaux et contre l’extractivisme sur leurs territoires respectifs, les deux femmes nous convient à un précieux partage nourri par les connaissances vivantes, les cosmogonies et les luttes qui les relient. Au Canada prospèrent toujours des compagnies minières et pétrolières, qui là-bas, en Amazonie, sur le territoire du peuple Inga, détruisent des milieux de vie entiers pour en piller les ressources – dont le cuivre, central dans la culture anishinaabe. 

 

Les mots Nigamon et Tunai signifient « le chant » en langues anishinaabemowin et inga. NIGAMON / TUNAI est un manifeste poétique porté par Émilie Monnet et Waira Nina, animé par les liens d’amitié et de solidarité entre elles, et par les échanges et collaborations qu’elles développent depuis douze ans entre communautés autochtones du Nord et du Sud. Pour cette création originale, les deux artistes expérimentent avec leurs voix, leurs souffles, leur corps. Entremêlant performance immersive et documentaire audio parmi les savoirs et les voix autochtones, cette nouvelle œuvre théâtrale, qui profite de la participation de Sarah Williams à la mise en scène, révèle de fascinantes résonances entre les territoires.

 

Une production d’Onishka + Festival TransAmériques
Avec la collaboration d’ESPACE GO

 

 

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ALLER À LA RENCONTRE DES PUBLICS

 

Tout au long de la saison, l’équipe d’ESPACE GO crée toutes sortes de rencontres entre les artistes, les penseures et les publics. Elle imagine, invente et développe des projets et des actions en lien avec la programmation, les démarches uniques des artistes et son engagement féministe inclusif. Ces activités sont gratuites et ouvertes à toutes et à tous.

 

En plus du calendrier de ces rendez-vous, on retrouve aussi sur notre site web une documentation riche et fouillée sur les thèmes abordés dans les spectacles, permettant à chaque personne de mieux apprécier sa visite dans notre théâtre.

 

 

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DERNIÈRE SAISON DE RÉSIDENCE POUR ÉMILIE MONNET 

 

L’artiste pluridisciplinaire Émilie Monnet clôt cette saison sa résidence d’artiste au Théâtre ESPACE GO, entamée au cours de la saison 2021-2022 avec la création de MARGUERITE : LE FEU, sa participation en tant qu’interprète au spectacle MYTHE de Mykalle Bielinski et, l’année suivante, par la version définitive de sa pièce OKINUM et la création du spectacle NEECHEEMUS réunissant des paroles de femmes autochtones et noires autour du thème de l’Amour et de l’érotisme.

 

Au carrefour de l’amitié et des résistances pour la protection des eaux et contre l’extractivisme sur leurs territoires respectifs, Émilie Monnet et l’artiste colombienne Waira Nina créent NIGAMON/TUNAI, un précieux partage nourri par les connaissances vivantes, les cosmogonies et les luttes qui les relient.

 

Les résidences d’artistes ont été créées en 2011 par la directrice Ginette Noiseux pour faire bouger et vibrer le projet artistique d’ESPACE GO. Au-delà des créations que l’artiste en résidence entreprend et inspire, ce sont ses questionnements, sa pratique et sa passion qui colorent librement l’ensemble de la saison, et ce, par la création de spectacles, d’objets dans l’espace, de performances et d’invitations à d’autres artistes.

 

Après un premier cycle avec la comédienne et metteuse en scène Sophie Cadieux (2011 à 2014), un second avec l’auteure et comédienne Evelyne de la Chenelière (2014 à 2018), puis un troisième avec la metteuse en scène Solène Paré (2018 à 2021), la quatrième résidence d’artiste appartient à l’autrice et metteuse en scène d’origine anichinabéenne Émilie Monnet. Profitant d’un budget et appuyée par les membres de l’équipe, l’artiste en résidence développe ses projets pour les trois saisons de sa résidence.

 

 

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PRIX JOVETTE- MARCHESSAULT

 

Depuis 2019, le prix Jovette-Marchessault fait rayonner le travail exceptionnel des créatrices en théâtre de Montréal. Ce prix annuel est offert en rotation sur trois ans selon la fonction artistique : metteuses en scène, conceptrices et autrices. Après avoir complété un premier cycle qui a récompensé Catherine Vidal, Nancy Tobin et Marie Leofeli Romero Barlizo, le Conseil des arts de Montréal (CAM) annonçait son intention de soutenir pour un nouveau cycle. La saison dernière, c’est la metteuse en scène Alexia Bürger qui remportait les honneurs. La prochaine édition soulignera la contribution des conceptrices.

 

Ce prix, qui vise la reconnaissance et le rayonnement de la contribution de femmes artistes du milieu théâtral montréalais, s’accompagne d’une bourse de 20 000 $, remise par le CAM à la lauréate. Les finalistes reçoivent un billet d’avion pour l’Europe, une gracieuseté d’Air Transat.

 

Ce prix du Conseil des arts de Montréal porte le nom de Jovette Marchessault en hommage à une grande « accordeuse d’âme », dont l’œuvre est parcourue par la volonté de rendre visible la culture des femmes, de reformuler l’Histoire, de fonder une mémoire qui permette aux femmes d’être des modèles pour tous et toutes. Il a été créé à la suite du Chantier féministe 2019 en recommandation des membres des Femmes pour l’Équité en Théâtre.

 

 

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NOUVEAU TARIF UNIQUE LES DIMANCHES

 

Forte du succès des Vendredis GO qui permettent aux jeunes de 30 ans et moins de profiter d’un tarif préférentiel de 20 $ le billet et d’un environnement festif les vendredis, l’équipe d’ESPACE GO a eu l’idée, dans la poursuite d’un objectif d’accessibilité, de proposer un tarif unique de 30 $ le billet les dimanches.

 

Bonne saison 2023-2024!

Merci à nos partenaires