Billetterie

Les Serpents

12 novembre au 7 décembre
2019

« On ne revient jamais, quand on vient de gagner, sur le lieu où s’est livré la bataille, car sait-on ce qui nous attend, tapi dans l’ombre. »
 
— France

 
 
Madame Diss n’a pas fait la route à travers les longs champs de maïs jusqu’à la maison de son fils par sens de la famille, mais plutôt pour tenter de lui emprunter de l’argent. Mais celui-ci n’a aucune intention de sortir de la maison ni de permettre à sa mère d’y pénétrer. Madame Diss a deux belles-filles, Nancy (l’ex) et France (l’actuelle). Seule cette dernière a le droit d’entrer et de sortir de la maison. À l’intérieur, le fils de madame Diss, ogre qu’on dirait sorti d’un conte de fées, veille sur ses enfants, prêt à les dévorer au moindre signe de faiblesse.

 

Une menace plane toujours dans l’œuvre de Marie NDiaye. Théâtre de la cruauté ou polar inquiétant dans lequel se mêlent barbarie et civilité, LES SERPENTS (2004) est tout cela tandis que l’humour et l’humanité surgissent sous les mots ciselés de l’autrice afin de sonder le prisme de l’identité féminine. Elle construit un univers décalé, entre réalisme et onirisme, où le débordement du verbe mène au combat, au règlement de comptes familial.

 

Afin d’amorcer le Cycle des territoires féminins du Théâtre de l’Opsis, Luce Pelletier donne la parole à Marie NDiaye, lauréate de nombreux prix, dont le Femina en 2001 pour son roman Rosie Carpe, le Goncourt en 2009 pour son roman Trois femmes puissantes, sans oublier le Prix du Théâtre de l’Académie française en 2012 pour l’ensemble de son œuvre. Née en France, d’une mère française et d’un père sénégalais, Marie Ndiaye commence à écrire vers l’âge de 12 ans; elle n’en a que 17 lors de la publication de son premier roman. Depuis, les critiques soulignent la singularité de sa langue et la puissance de son imaginaire unique qui mêlent le quotidien au fantastique.