Billetterie

Ce qui meurt en dernier

15 janvier au 9 février
2008

« Je sais que vous êtes là, juste derrière moi. […] Montrez-vous. Ne vous contentez pas de chuchoter à mon oreille que vous avez tout votre temps. Je pourrais au moins vous répondre que le fait, pour vous, d’avoir tout votre temps me donne, à moi, l’assurance qu’après, j’aurai toute l’éternité. »
 
– Martha von Geschwitz

 
 
Une femme lit près de sa lampe à pétrole, seule, dans un quartier de Londres, par un soir brumeux d’octobre 1888. Elle lit un short story inspiré d’un fait divers qui passionne un millier de lectrices : le récit de l’ultime rencontre entre une comtesse et son tueur. Il est vrai que, depuis peu, la police enquête sur un mystérieux Jack l’Éventreur dont la hantise pousse les londoniennes à se barricader le soir, et à lire.
 
Tout est calme chez la lectrice qui ne peut que constater d’étranges ressemblances entre elle et l’héroïne du short story, une certaine Martha. Apparences physiques, odeurs, analogie des décors chez l’une et chez l’autre. Soudain, le bruit d’une voiture. Un moteur qui ralentit puis s’éteint dans la nuit. Juste devant l’immeuble. Des pas dans l’escalier. Une visite, de celles qu’on redoute et dont on rêve à la fois. À condition que ça demeure de la fiction…
 
Sept ans après Le Petit Köchel, Normand Chaurette revient à l’écriture dramatique en prenant pour point de départ le souvenir d’une interprétation qui l’avait marqué : celle du personnage de Martha von Geschwitz par Christiane Pasquier dans LULU de Frank Wedekind, pièce mise en scène par Denis Marleau en 1996. S’inspirant de cette comtesse fascinante d’étrangeté et d’excentricité, l’auteur compose pour cette même actrice un ultime huis clos entre Martha et Jack l’Éventreur qui trouve son sens dans l’attente d’un moment de grâce fatal. L’œuvre de Normand Chaurette s’est imposée comme une voix parmi les plus singulières et fortes de la dramaturgie québécoise d’aujourd’hui. Traduites en plusieurs langues, ses pièces, dont PROVINCETOWN PLAYHOUSE. JUILLET 191, J’AVAIS 19 ANS, LA SOCIÉTÉ DE MÉTIS , JE VOUS ÉCRIS DU CAIRE, FRAGMENTS D’UNE LETTRE D’ADIEU LUS PAR DES GÉOLOGUES et LES REINES sont jouées autant sur les scènes d’Amérique du Nord que celles d’Europe et lui ont apporté de nombreux prix et distinctions.
 
Denis Marleau est l’un des hommes de théâtre les plus réputés au Canada. Il a aussi acquis une solide reconnaissance en Europe avec les nombreuses créations et tournées qu’il y a effectuées au fil des ans. Au sein de la compagnie UBU, qu’il a fondée en 1982, il a signé plus d’une quarantaine de mises en scène. Familier de l’œuvre de Normand Chaurette, il crée au Festival d’Avignon LE PASSAGE DE L’INDIANA et LE PETIT KÖCHEL. En 2005, il propose une relecture de la pièce LES REINES au Théâtre français du Centre national des Arts du Canada, qu’il a notamment dirigé de 2001 à 2007. Récemment, il adaptait et mettait en scène la traduction de Normand Chaurette d’OTHELLO, de Shakespeare.
 

 

CE QUI MEURT EN DERNIER est la deuxième d’une série de trois productions entre ESPACE GO et UBU. En 2006, Denis Marleau inaugurait cette collaboration avec LA FIN DE CASANOVA, un texte de la poète et dramaturge russe Marina Tsvetaïeva.

Quelques photos