Billetterie

Credo


Salle 2

20 novembre au 15 décembre
2001

Une femme nous raconte une histoire. Elle s’adresse à un mari qui tarde à rentrer, lui confie quelques fragments de sa vie, de ses pulsions les mieux enfouies. Hantée par le sexe et la mort, elle partage avec l’absent les pensées qui subliment son quotidien. Cette femme ressemble à beaucoup d’autres, les discrètes, les anonymes que l’on croise sur la rue, au marché, dans le bus ; celles qui se retrouvent fatalement face à elles-mêmes, le soir venu, avec leurs délires pour seuls complices. Au fil des mots, d’un monologue subversif, l’histoire de cette femme scellera la trame d’un suspense dramatique troublant, à la frontière du réel et de l’inconscient, le credo d’une histoire aux revirements inattendus…
 
L’animal social que nous sommes supporte mal d’être muré dans la geôle de ses propres chimères. Enzo Cormann l’a compris : dans CREDO, il lègue ses mots à une âme tourmentée qui, d’un souffle à la fois raisonné et psychotique, exorcise l’insoutenable solitude de l’être.
 
 
 
« (…) ce serait donc l’histoire : On voudrait tant parfois qu’on nous vainque pour que périsse enfin l’angoisse ordinaire, s’éteigne en un simple forfait le doute quotidien, le scrupule d’être là, peut-être seul, abandonné, peut-être aimé, désiré, trop aimé. Et là, tout proche, il y aurait comme lacérée, l’âme d’un corps vaincu condamnée à l’errance. Il y aurait cette femme inconnue qui me hante ».
 
– Enzo Cormann
 
 
 
Ce que veut Cormann, c’est « toucher aux nerfs », atteindre le réel par les chemins de l’inconscient. Jouant aux frontières de la réalité et de la fiction, travaillant l’écriture avec une habileté quasi chirurgicale, Enzo Cormann, maître du monologue, nous fait plonger au cœur de son exploration de l’être mais aussi de cette forme théâtrale qu’il creuse et fouille jusqu’à la rendre presque hallucinatoire.
 
Enzo Cormann a complété des études poussées en philosophie. Il est, des auteurs français contemporains, l’un des plus préoccupés par l’écriture, et l’un de ceux qui éprouvent l’urgence de soulever des questions essentielles, tout comme l’absence de réponse à ces mêmes questions. En Europe, depuis bientôt vingt ans, chaque saison théâtrale porte à l’affiche ses pièces, sa prose ivre de poésie.
 

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