LA GUERRE FROIDE
Les historiens circonscrivent officiellement la guerre froide entre 1947 et 1991, même si les tensions commencèrent avant et se poursuivent encore à ce jour, bien après l’effondrement de l’URSS.
La période dite de « guerre froide » est marquée par des tensions entre l’URSS et les États-Unis, de l’après-Deuxième Guerre mondiale au démantèlement de l’URSS. Cette époque se caractérise par une exacerbation des différences entre les régimes communistes et capitalistes, une compétition et des tensions entre les deux puissances (aux niveaux idéologiques, politiques, culturels et économiques). On assiste à une course à l’armement nucléaire, une course à la conquête de l’espace, une bipolarisation des relations internationales, etc.
Bien qu’aucun conflit armé n’ait éclaté aux États-Unis et en URSS durant cette période, d’où l’expression de « guerre froide » en référence à cette violence latente, de nombreux autres conflits armés ont eu lieu pendant cette période ailleurs dans le monde, témoignant de cette bipolarisation et de ces tensions idéologiques, économiques et politiques entre les deux régimes. Pensons par exemple aux guerres suivantes, caractérisées par l’expansion du communisme en Asie notamment : la guerre de Corée (1950-1953), la guerre d’Indochine (1946-1954), la guerre du Vietnam (1955-1975) et la guerre d’Afghanistan (1979-1989), par exemple.
Patti Smith a grandi pendant cette période. Au New Jersey, le milieu dans lequel elle évolue porte les séquelles de l’épisode maccarthyste (appelé aussi « peur rouge », 1950-1953), où les communistes et les intellectuels, militants ou sympathisants de gauche étaient traqués, investigués et réprimés par le gouvernement américain, sous l’impulsion du sénateur McCarthy.
LA GUERRE DU VIETNAM
« Souvent, je m’installais pour essayer d’écrire ou de dessiner, mais l’activité fébrile des rues, ajoutée à la guerre du Viêt-Nam, semblait rendre mes efforts bien futiles. Je ne me reconnaissais pas dans les mouvements politiques. Lorsque j’essayais de les rejoindre, je me sentais submergée par une autre forme de bureaucratie. Je me demandais si dans tout ce que je faisais il y avait une chose qui avait un sens. »
– Patti Smith, Just Kids
Quand Patti sort son premier album, Horses, c’est la fin de la guerre du Vietnam, nous sommes en 1975. La guerre opposait le nord du Vietnam, communiste, et le sud, pro États-Unis. Le nord était soutenu par l’URSS et le sud par les États-Unis. Le nord a cherché à récupérer et annexer au communisme le sud du pays. Outre le bloc de l’Est, le nord fut aidé par un groupe de résistants du sud, les Viet Cong, qui a mené de nombreuses guérillas dans cette région.
La guerre du Vietnam aura duré un peu plus de vingt ans, car si les historiens s’entendent pour situer la guerre entre 1955 et 1975, il faut dire que les soldats américains étaient aussi impliqués dans les combats de la guerre d’Indochine, quelques années avant la guerre du Vietnam. De nombreux soldats américains y ont perdu la vie.
La guerre a été télévisée : ce fut un choc pour la population américaine, qui découvrait les horreurs de la guerre via le petit écran dans leur salon. Cela a certainement contribué au soulèvement populaire et pacifique vers la fin de la guerre pour demander le retrait des troupes américaines.
L’interventionnisme américain au Vietnam est la conséquence de la politique américaine d’« endiguement », appliquée pendant la guerre froide. « L’endiguement (containment) est la stratégie de politique étrangère adoptée par les États-Unis après la Deuxième Guerre mondiale. L’endiguement visait à stopper l’extension de la zone d’influence soviétique au-delà de ses limites atteintes en 1947 et à contrer les États susceptibles d’adopter le communisme. »
(https://fr.wikipedia.org/wiki/Endiguement)
Dans Just Kids, Patti parle de son déchirement face à la situation à l’époque, et son sentiment d’impuissance, autour de 1969 :
« In my low periods, I wondered what was the point of creating art. […] Often I’d sit and try to write or draw but all of the manic activity in the streets, coupled with the Vietnam War, made my efforts seem meaningless. I could not identify with political movements. In trying to join them I felt overwhelmed by yet another form of bureaucracy. I wondered if anything mattered. » (p.65)
Ce genre de réflexion annonçait en vérité l’esprit de la première vague du punk à New York. Dans Just Kids, Patti évoque aussi Picasso, qu’elle admire et qui créa Guernica pendant la guerre; il s’agit là pour elle d’un exemple de témoignage artistique important. À cette époque, Patti va souvent au MoMA pour voir la toile.
L’ÉCONOMIE
Les années 1970 sont marquées par une économie faiblissante, ponctuée de crises. En 1971, le dollar américain est dévalorisé par l’abandon du « Gold Exchange Standard . Toutes les monnaies cessent alors d’être référencées aux dollars US pour déterminer leur valeur, ce qui marque le début d’un système « flottant » de valorisation des monnaies. La guerre du Vietnam, qui s’est soldée sur un échec, a aussi couté très cher au pays.
Puis, en 1974, les États-Unis vivent une autre crise, qu’on surnomme le « premier choc pétrolier ». La consommation de pétrole a dépassé la capacité de production du pays. Le prix du pétrole grimpe alors de manière drastique et la valeur du dollar en est aussi affectée. Il y a des pénuries d’essence partout au pays et les prix sont exorbitants.
La situation économique continue d’être très précaire durant toute la décennie, et de nombreuses grandes villes, à l’instar de New York ou de Détroit, sont très affectées. À la fin des années 1970, les taux d’inflation et de chômage atteignent des sommets critiques.
Le New York de Patti Smith (décennie 1970)
En 1967, lorsque Patti débarque du train en partance du South Jersey, elle découvre une ville de New York au bord de la faillite et aux prises avec une baisse démographique alarmante ainsi qu’un taux de criminalité élevé. C’est le repère parfait pour tous les marginaux de la société, et ce contexte a très certainement favorisé l’émergence du mouve¬ment punk au milieu des années 1970, auquel Patti a été associée pour un temps (on la surnomme souvent, la « marraine du punk », une appellation dont elle tend pourtant à se distancier).
Les chefs-lieux de la vie artistique à New York dans les années fin 1960, début 1970 sont le St Mark’s Poetry Project, la Factory d’Andy Warhol, le resto-bar Max’s Kansas City et le Gotham Bookmart. Ce sont des endroits que Patti et Robert fréquenteront assidument, dans l’espoir d’y faire les bonnes rencontres.
À l’époque, les quartiers tels que Time Square, Soho, Greenwich Village ou la Bowery ne sont pas embourgeoisés comme aujourd’hui. Il y a un taux de chômage très important et de nombreux édifices inoccupés, abandonnés et délabrés sont offerts par la ville aux artistes pour qu’ils les transforment en lieux de résidence et de création. Les ententes d’habitation et d’occupation de ces immeubles délabrés par les artistes en vue de les revitaliser favorisent l’effervescence créatrice mythique du New York des années 1960-1970.
LES CONFLITS RACIAUX
La ségrégation raciale a été un enjeu majeur aux États-Unis durant le XXe siècle. Même si la ségrégation a été officiellement abolie au point de vue juridique dans les années 1960, sous le mandat du président démocrate Lyndon Johnson, les tensions interraciales sont toujours manifestes à ce jour, comme en attestent notamment les plus récents épisodes de violence policière à l’égard de la communauté afro-américaine et les manifestations du Black Lives Matter.
Après la Deuxième Guerre, jusqu’à la fin des années 1960, la question de la ségrégation a été au cœur des débats citoyens entourant la politique intérieure du pays. De nombreux militants ont transgressé les lois ségrégationnistes pour les contester et les faire changer, tels que Rosa Parks, Martin Luther King, Malcom X et les Black Panthers.
LE MOUVEMENT LGBT DE NY ET LES ÉMEUTES DE STONEWALL
« Robert Mapplethorpe était un enfant des années 50, et quand les émeutes de Stonewall en 1969 ont éclaté, il avait dix-neuf ou vingt ans. C’était le début de la libération gay. »
– Jack Walls, dans Please Kill Me
Au tournant des années 1970, surviennent aussi les « émeutes de Stonewall », une série de protestations de la communauté LGBT de Greenwich Village contre les raids policiers homophobes, qui effectuaient des descentes de police dans les bars qui accueillaient les membres de la communauté LGBT. Le système juridique de l’époque était aussi très homophobe. Le Stonewall Inn, situé dans Greenwich Village, était un des rares lieux de rencontre pour les homosexuels et lesbiennes, les transgenres et les transsexuels. Une nuit de juin 1969, il y a eu une intervention policière violente, dirigée contre les homosexuels de l’endroit. C’est en réponse à ces persécutions que sont survenues ces vagues de manifestations spontanées et violentes qu’on nomme « les émeutes de Stonewall ».
Dans la foulée d’autres mouvements contestataires qui ont agi comme des catalyseurs pour le soulèvement LGBT, les émeutes de Stonewall ont permis l’affirmation et l’unification de la communauté gaie de New York. La Gay Pride est d’ailleurs une parade qui a été créée pour commémorer les émeutes de Stonewall. Il est intéressant de remarquer que c’est dans un tel contexte que Robert Mapplethorpe a commencé à assumer et explorer son homosexualité et que Patti Smith a travaillé avec les acteurs trans d’Andy Warhol au Theater of the Ridiculous (Jackie Curtis, Candy Darling, etc.). L’allure androgyne de Patti et sa propension à incarner des hommes dans ses poèmes n’y sont probablement pas étrangers non plus.
LA DEUXIÈME-VAGUE FÉMINISTE
Pendant les années 1960 et 1970 aux États-Unis, on assiste aussi à l’émergence de ce que l’on nomme la « deuxième vague » du féminisme. La première serait circonscrite à la période correspondant à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, où les luttes des femmes se concentraient surtout autour des enjeux du suffrage (droit de vote des femmes) et de la législation (égalité des droits pour les femmes).
La « deuxième vague » étend les enjeux liés à la question de l’égalité entre les sexes sur des sujets variés et plus larges que la stricte légalité tels que : la sexualité, la répartition des rôles au sein de la famille, le travail, la reproduction, la violence domestique, le viol, le divorce, etc. Les femmes de la génération de la deuxième vague sont nées pendant le baby-boom qui a succédé à la Deuxième Guerre mondiale (comme Patti), époque marquée par une hyper domestication de la femme, par l’explosion des banlieues et par un retour à des valeurs très conservatrices. Ces jeunes femmes parvenues à l’âge adulte dans les années 1960-1970 avaient donc pour la plupart grandi dans des familles nucléaires traditionnelles, où la place de la femme était circonscrite au foyer (leurs mères avaient été sacrées « reines du foyer »).
Arrivées à maturité, influencées par des écrivaines telles que Simone de Beauvoir (Le deuxième sexe) et dans le contexte propice des divers mouvements de contestation associés à la contre-culture des années 1960, ces filles et ces femmes qui ont grandi en écoutant Papa a raison entrent en lutte contre les valeurs patriarcales et le recul des droits de la femme qui ont marqué, pour ne pas dire stigmatisé, leur éducation, en adoptant notamment le slogan Sisterhood is Powerful.
En 1960-1961, la vente et l’usage de la pilule contraceptive sont légalisés. Betty Friedan publie en 1963 son bestseller The Feminine Mystique, qui s’attaque à l’image de la femme telle que véhiculée dans les médias ainsi qu’aux mythes de la famille nucléaire et de la femme au foyer. Parallèlement, John F. Kennedy nomme des femmes au sein de son administration et met sur pied la Commission sur le statut de la femme (1961). Cette commission s’est penchée sur les différents modes de discrimination de la femme dans la société américaine et a mis en œuvre des résolutions pour promouvoir et rétablir l’égalité des sexes, adoptant des mesures concrètes, notamment à propos de l’équité salariale (Equal Pay Act) et des congés de maternité.
PATTI SMITH, UNE FÉMINISTE?
« Rimbaud a prédit que la prochaine génération d’écrivains serait composée de femmes. Il a été le premier homme à faire une grande déclaration de libération des femmes, disant que dès que les femmes se libéreront elles-mêmes de la longue servitude des hommes, ce sera un jaillissement. De nouveaux rythmes, de nouveaux poèmes, de nouvelles horreurs, de nouvelles splendeurs. J’y crois à fond. »
– Patti Smith, dans la biographie de Jennifer Lesieur
Difficile de qualifier Patti Smith de féministe. À aucun moment, dans ses textes, ses chansons ou en interview, elle ne se réclame explicitement de cette pensée et de ces luttes. En fait, à ce sujet, la posture de Patti est plutôt paradoxale.
Il semble en outre que pour Patti, surtout en ce qui concerne la période des années 1970, il s‘agit d’aller au-delà des limites du genre : l’enjeu fondamental est d’abord et avant tout celui de la liberté. À propos de son éducation en tant que jeune fille dans les années 1950, Patti Smith évoque son rejet radical de la mode ultra-féminine et des rôles étroits dévolus aux femmes, confinées au foyer et à la famille.
Par ailleurs, depuis son éducation ultra religieuse reçue de sa mère témoin de Jehovah, Patti est réticente à s’associer à tout mouvement, toute idéologie. La chanson Gloria, sur Horses est un hymne, une invitation à ne pas se soumettre ou se placer sous la tutelle de la religion. Dans son recueil Seventh Heaven, Patti retourne les figures féminines bibliques comme un gant. Elle y célèbre avec irrévérence la sexualité et les péchés de Jeanne d’Arc et d’Ève. Sexualité et désir féminins ne sont plus les apanages du péché, mais bien ceux de la liberté. Patti fuit les catégories, s’amuse à incarner une chose et son envers. « I contain multitudes », dirait-elle, citant Walt Whitman, le poète américain du XIXe siècle qu’elle admire.
Son écriture se caractérise par une ambiguïté de genre. Il est parfois difficile de dire si le narrateur est un homme ou une femme, même si la majorité de ses poèmes s’adressent à des femmes.
« Mon élément masculin est inspiré par la femme. Les hommes, je tombe amoureuse d’eux et ils me dominent. Je ne suis pas une suffragette. Je ne peux écrire sur un homme, parce que je suis sous sa coupe, mais avec une femme je peux être mâle. Je peux me servir d’elle comme d’une muse. Je me sers des femmes. »
-Patti Smith, dans la biographie de Jennifer Lesieur
Cette affirmation a de quoi laisser dubitatif, comment affirmer après la lecture de ces lignes que Patti soit une féministe?
Par ailleurs, elle cite régulièrement cette déclaration d’Arthur Rimbaud, sur la libération et l’affirmation des femmes-écrivaines, en tant qu’artistes :
« Quand sera brisé l’infini servage de la femme, quand elle vivra pour elle et par elle, l’homme, – jusqu’ici abominable, – lui ayant donné son renvoi, elle sera poète, elle aussi! La femme trouvera de l’inconnu ! Ses mondes d’idées différeront-ils des nôtres? – Elle trouvera des choses étranges, insondables, repoussantes, délicieuses ; nous les prendrons, nous les comprendrons. »
– Rimbaud, Lettres du voyant
L’INFLUENCE DE LA GÉNÉRATION BEAT
Durant la décennie 1950, émerge un regroupement de poètes américains, surnommé les Beats. Les poètes de cette génération sont nés dans les années 1920, ont grandi durant la Grande dépression et la Deuxième Guerre mondiale. Arrivés à l’âge adulte, ils ont subi la violence latente du début de la guerre froide. Parmi les représentants les plus illustres, on compte Jack Kerouac, William Burroughs et Allen Ginsberg. On peut entendre « Beat » au sens de « battu », « las », mais aussi au sens de « rythme », « pulsation », en référence au jazz, folk et rock qui ont inspirés leur écriture.
Les dimensions mystique, rythmée, irrévérencieuse et fulgurante de leur poésie ont grandement inspiré les artistes de la génération de Patti Smith. Rencontrés dans l’enceinte du Chelsea Hotel ainsi que dans les cercles de poésie de la St Mark’s Church à New York, William Burroughs, Gregory Corso et Allen Ginsberg sont d’ailleurs devenus des mentors et des amis de Patti alors qu’elle publiait ses premiers recueils.
LE PUNK
« Bien masqué derrière son amour de la provocation, le punk est beaucoup plus sérieux qu’il n’y paraît : il constitue la réponse d’une génération à un monde usé, dont l’arrogant modèle économique s’est fracassé sur le choc pétrolier de 1974 et dont même les contre-valeurs (militantisme et révolution) n’ont plus aucun sens pour elle. Cette génération, c’est la Blank Generation, la génération vide. Si celles des soixante-huitards était menée par un idéal, changer le monde, par la violence si nécessaire, leurs cadets ne croient plus en rien, pas même en la survie du punk. […] Ainsi, les années punk sont les premières années désabusées, désenchantées, pour ne pas dire désespérées du XXe siècle, qui préfigurent la mort des idéologies, si caractéristique de la décennie 1980 […] Si on reprend le flambeau de la contestation, c’est avec des armes bien différentes : le mauvais goût et la provocation élevés au rang des beaux-arts. »
– Caroline de Kergariou. No future. Une histoire du punk 1974-2017
Le punk new yorkais prend réellement son essor à partir de 1974 dans un petit bar de la Bowery, le CBGB’s. À peine plus tard, de l’autre côté de l’Atlantique, c’est le punk anglais qui explosera à son tour. Cependant, il existe entre le punk américain et le punk anglais des différences notoires. Les américains sont plus désenchantés, moins politiquement engagés que les anglais. Les premiers venaient de sortir d’une période très idéaliste et politisée (le Summer of Love, tous les mouvements de contreculture des années 1960 évoqués plus tôt, etc.).
Après la fin de la guerre du Vietnam, en pleine crise économique et suite au scandale du Watergate, les jeunes américains ont plutôt la conviction qu’il est inutile et vain de tenter se mêler des affaires politiques et d’espérer changer l’ordre des choses. Si les punks anglais chantent leur rage, les américains chantent plutôt leur désillusion. Mais provocation et dérision sont aussi, d’une certaine manière, des attitudes politiques. Derrière ce je-m’en-foutisme apparent, les plus fins observateurs remarquent une lucidité politique et une critique virulente du monde contemporain.
« Il y a quelque chose de libérateur à admettre que le monde ne va pas si bien que ça, à être dans le réalisme et non plus dans un idéalisme trompeur. »
– Caroline de Kergariou, No future
De nombreux chroniqueurs de la première vague de la scène punk new-yorkaise remarquent la parenté entre la poésie et le rock des années 1950 et ceux du milieu des années 1970. En effet, les musiciens punk de la génération de Patti cherchent des inspirations ailleurs que dans le mouvement hippie ou dans le glam rock, en vogue au début des années 1970 : ils écoutent notamment Iggy Pop et les Stooges, Little Richard, Chuck Berry, les New York Dolls, les MC5 et le Velvet Underground.
À travers leur critique du tournant commercial et industriel de la scène musicale au tournant des années 1970, les jeunes artistes de la scène punk émergente effectuent un retour aux bases. Ils se sont notamment inspirés de la poésie française du XIXe siècle, des Beat ainsi que du son plus brut et primitif du rock des années 1950, qui avait bercé leur enfance.
« Quand j’ai commencé à jouer de la musique, on avait déjà perdu beaucoup de gens très importants : Jim Morrison, Jimmy Hendrix, Janis Joplin. Bob Dylan s’était retiré. Le rock allait dans une direction que je n’aimais pas, loin des racines. Au milieu des années 70, il s’est créé un mouvement… un contre-mouvement. On était en réaction. »
– Brigitte Haentjens et Dany Boudreault, PARCE QUE LA NUIT, inspiré d’un extrait d’entretien de Patti Smith avec la revue Spin
Dossier réalisé par Andréane Roy
–
Andréane Roy est une jeune dramaturge, chercheuse et musicienne. Après une formation en chant, elle obtient un baccalauréat en études théâtrales et en littérature comparée de l’École supérieure de théâtre de l’UQAM et de l’Université de Montréal.