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La fureur de ce que je pense : extraits de critiques

La fureur de ce que je pense

Retour à la pièce

2022

 
« C’est le rythme des mots de la défunte autrice qui sont mis en valeur. La musique, parfois rythmée et parfois anxiogène, accompagne les monologues, ne faisant qu’un avec les mots crus et réfléchis de Nelly Arcan. […]
 
La puissante pièce est une immersion dans un univers où la sainteté d’esprit, la quête de perfection, de jeunesse, d’unicité et d’amour de Nelly Arcan ne pourront être atteintes que par le biais d’une mise en scène éphémère. »
Arianne Lebreux-Ebacher, Journal Métro
 
 
 
« Cette pièce composée de longs monologues est exigeante pour les interprètes qui doivent les livrer en chantant, en dansant ou même en criant. Celles-ci y mettent toute l’intensité ou la retenue requises, démontrant ainsi toute l’ampleur de leur talent. […]
 
On a effectivement réussi à extraire l’essence du propos de l’écrivaine et à la présenter sans jugement. On y sent toute l’estime des créatrices à l’égard des mots de Nelly Arcan. »
Nancie Boulay, BP Arts Média
 
 
 
« La mise en scène de Marie Brassard est une mécanique impeccable. […] Le jeu de chacune des comédiennes est solide, costaud. Chacune se donne dans un récitatif qui n’essaie pas de se donner pour autre chose, qui n’essaie de se faire action, interaction. Elles interviennent à la suite l’une de l’autre. De la salle, on ne sait jamais laquelle de ces chambres intimes va s’allumer de la présence active, en verbe, du personnage.
 
Il n’y a rien de trop mécanique dans cette succession. En nulle occasion ressent-on une lassitude devant une alternance dont on prédirait l’ordre, la séquence.
Tout au long du temps que dure cette pièce, plane un vague sentiment de faute, d’un manquement à un ordre quelconque, de haine de soi aussi! On en sort et on se surprend à vouloir faire appel à une quelconque compassion divine. À prier et vouloir rassurer Nelly Arcan. »
Sylvain Campeau, En toutes lettres
 
 
 
« ENCORE MEILLEUR CETTE FOIS-CI
La livraison des textes de Nelly Arcan donne l’impression d’être encore plus (res)sentie à la reprise. Les mots semblent jaillir des entrailles des sept sirènes qui clament, une après l’autre, leur effroi de vivre dans des chairs de femme. La cruauté de leur réalité s’est déposée dans le corps des comédiennes, elle s’y est ancrée.
 
Formidable scénographie d’Antonin Sorel.
 
Christine Beaulieu, Sophie Cadieux, Evelyne de la Chenelière, Johanne Haberlin, Julie Le Breton, Anne Thériault reprennent des rôles qu’elles maitrisent à la perfection. La comédienne Larissa Corriveau, qui interprète de façon magistrale le Chant des serpents, succède à Monia Chokri. L’accent est mis sur le texte, pour que chaque spectateur capte et analyse la moindre parole, tout comme Nelly Arcan analysait tout sans répit, dans l’implacable partie qu’elle jouait avec elle-même.
 
Le spectacle est extrêmement bien rodé, il n’y a aucune faiblesse, aucun temps mort. Bravo aux éclairages de Mikko Hynninen, ils mettent en valeur les humeurs fantasques des comédiennes.
 
En terminant, un mot sur l’environnement sonore. Le concepteur Frédéric Auger fait résonner de façon angoissante la musique de l’excellent Alexander Macsween. C’est organique, inquiétant et un peu névrotique, cela va comme un gant à La fureur de ce que je pense.
 
La fureur de ce que je pense est une production parfaite. De la mise en scène, à l’interprétation, aux costumes (Catherine Chagnon) aux coiffures réalistes (Patrick G. Nadeau) aux maquillages très actuels (Jacques-Lee Pelletier), l’ensemble de la production converge vers un remarquable unique objectif: respecter la crédibilité, l’intelligence du propos de Nelly Arcan et faire découvrir la profondeur de son œuvre littéraire, encore malheureusement méconnue. À voir ou à revoir, absolument. »
Nathalie De Han, La Scena Musicale
 
 
 
« Cette mise en scène éclatée offre un portrait complexe et fascinant d’une écrivaine, Nelly Arcan, décédée il y a treize ans, mais dont le fantôme plane toujours au-dessus de la littérature québécoise. Elle apparaît comme une figure torturée, isolée dans ses souffrances et ses combats, harcelée par un questionnement de soi permanent, et transpercée par une incontrôlable pulsion de mort.
 
C’est tout à l’honneur de l’Espace Go et de la brillante mise en scène de Marie Brassard de permettre l’explosion de sa pensée furieuse, de donner à son intelligence et son incroyable lucidité (sur elle-même et sur toute une société patriarcale) l’occasion de se révéler à l’écart du personnage qu’elle s’était créé et qui l’a asphyxiée.
 
UNE PUISSANCE INCANDESCENTE
Toutes les conditions sont réunies pour apprécier l’œuvre d’une des plus formidables intellectuelles francophones, disparue à peine huit ans après son entrée dans le monde littéraire. Il faut fermer les yeux, s’enivrer de ses mots et du battement de la musique qui les accompagne. Fermer les yeux, comme une politesse à l’égard d’une écrivaine que son image obsédait, et se laisser porter par la justesse d’un texte qui a perdu de sa subversion mais gagné en qualité littéraire. Se perdre dans l’écoute, ne plus savoir qui l’on est, ni où l’on est, et se laisser surprendre par la tombée du rideau, les applaudissements qui surgissent comme une violente déflagration. »
Louis Ponchon, Le délit
 
 
 
« J’applaudis Sophie Cadieux pour cette performance qui donne le ton à toutes celles qui suivent. Dans l’heure et demie qui suivit, je me suis sentie voyeuse. J’avais les yeux rivés sur le désespoir : je l’épiais à travers la vitre d’une chambre. Et ce désespoir exploitait les comédiennes qui l’incarnaient. Leurs corps se tordaient, convulsaient, étaient pendus par les pieds, se brisaient. Elles criaient parfois, chantaient à d’autres moments, tressaillaient, vibraient. Elles se sont passé notre attention sans merci, à parler du rapport à la beauté du monde en mesurant sa propre laideur, à poétiser la mort, à rendre terrorisantes la folie et la foi, à pleurer l’omniprésence de la sexualité et de la masculinité. Une peur, bien tangible, leur serrait la gorge, jouait les mains du client de la putain, ou leur couvrait la bouche, avant de sortir de l’enclos des cubicules et de se mettre à ramper devant nous.
 
La Fureur de ce que je pense est une pièce difficile et épuisante. Ce sont le propos, le jeu incroyable de, notamment, Julie Le Breton et d’Evelyne de la Chenelière, et la mise en scène dont la lumière et la musique sont le fil dans la courtepointe des actes qui la rendent à la fois inhibante et épuisante.
 
Je me suis retrouvée face à ma propre finitude, ma propre vanité, mais surtout ma propre apathie. Devant La Fureur de ce que je pense, je me suis sentie petite. J’ai eu mal de ce qu’elle avait souffert, de voir se jouer le cri qu’elle avait jeté, et que les maux qu’elle avait hurlés pouvaient encore en tuer aujourd’hui.
 
Donc, j’encourage qui le peut à aller voir, comme j’ai eu la chance de le faire, La Fureur de ce que je pense, avide lecteur⋅rice de Nelly Arcan comme dilettante qui doit encore être initié. C’est un bel hommage, violemment contemporain, à une femme qui a su confronter ce que cela peut être que d’en être une. »
Jeanne Strouvens, Le Pigeon Dissident
 
 
 
« UNE RENCONTRE TOUTE AUSSI TROUBLANTE QUE PUISSANTE
Cette rencontre littéraire, théâtrale et visuelle sera portée par une équipe de feu, allumée par la force des textes de l’auteure. […] Mon coup de cœur est sans hésiter Le chant de l’ombre avec Evelyne de la Chenelière qui là juste devant moi, est vibrante tout au long de son face à face avec la mort !
 
Au final, une œuvre exigeante, puissante à la hauteur de l’écriture de Nelly Arcan, véritable volcan émotionnel qui a reçu du public de longs et chaleureux applaudissements! Et c’est avec les effluves sensoriels de cette rencontre que mes pas me ramènent à la maison. »
Sur les pas du spectateur
 
 
 
« Dans sa mise scène, Marie Brassard donne une corporalité aux mots de Nelly Arcan. La sensorialité prime, c’est-à-dire que la proposition s’adresse sans doute moins à l’esprit qu’aux sens. La fureur de ce que je pense s’inscrit dans la lignée d’Artaud, qui rêvait, dans Le théâtre et son double, d’un théâtre parlant son langage et sa poésie propres, tournant le dos à la psychologie pour « prendre la sensibilité du spectateur sur toutes ses faces ». La musique d’Alexander MacSween, les éclairages et le jeu parfois très physique des comédiennes concourent à cet effet.
 
Le texte est récité, crié, psalmodié, chanté par moment. Le principe du « chant », qui renvoie à une variante plus sensible du langage, mais aussi à son caractère sacré, est ainsi parfois appliqué à la lettre.
 
Grâce à l’audace de leur proposition, Marie Brassard et Sophie Cadieux réussissent selon moi à nous transporter dans un univers qui n’est pas directement suggéré par les œuvres de l’écrivaine, et en ce sens à leur rendre hommage tout en s’affranchissant de l’autorité qu’elles pourraient avoir.
 
Ne serait-ce que pour les éléments évoqués plus haut, on voit tout de suite l’intérêt de transposer l’œuvre de Nelly Arcan sur les planches. Semblable à un terrible rêve éveillé, la pièce inscrit les mots de Nelly Arcan dans notre conscience pour nous communiquer leur implacable beauté. »
Justine Falardeau, Spirale
 
 
 

2013

 
« Troublant et essentiel
Le fantôme de Nelly Arcan est à l’Espace GO. Et sa parole, bouleversante, est une longue lettre d’adieux.La mise en scène sublime de Marie Brassard ressuscite la parole de l’auteure qui nous plonge dans les profondeurs de son âme. Les voix amplifiées par un système de micros charrient les mots de Nelly Arcan, bien accrochés à la musique d’Alexander MacSween, qui renforce notre impression d’être face à son spectre. De leurs cases vitrées, comme autant de cercueils ou de vitrines abritant mannequins ou putains, les filles sont prisonnières; comme Nelly Arcan l’était de son vivant. L’image est forte.

 

Les comédiennes sont toutes les unes meilleures que les autres. Honnêtement, il s’agit d’une des créations les plus marquantes de la saison. Sophie Cadieux, Julie Le Breton, Christine Beaulieu, Johanne Haberlin, Evelyne de la Chenelière et Monia Chokri nous livrent avec cœur et intelligence le point de vue sans compromis de Nelly Arcan. Autre beau flash: l’interprétation d’Anne Thériault, qui se promène de case en case et qui danse à l’avant scène, libre comme l’air, comme un formidable symbole de la vie après la mort.

 

L’adaptation de Sophie Cadieux et Marie Brassard est extrêmement cohérente. Elles ont trouvé le fil rouge qui traverse l’œuvre d’Arcan, largement autobiographique. En évoquant ses blessures de jeunesse, dont le décès de sa sœur, elles parviennent à tracer les contours de solitude. »
Jean Siag, La Presse

 
 
 

« 4 étoiles
La parole de Nelly Arcan révèle de nouveaux atours dans La fureur de ce que je pense, magnifique spectacle à six voix dans lequel les mots de l’écrivaine se confrontent et se chahutent dans un arrière-plan onirique.

 

Objet d’une grande précision, le spectacle fait se rencontrer différentes facettes de la pensée de l’écrivaine comme autant de visions concordantes, créant un fascinant dialogue autour de l’enjeu du corps féminin, tel qu’il se contraint dans les stéréotypes et s’emprisonne dans une image figée.

 

Brassard joue sur la perception en misant comme toujours sur une énonciation finement travaillée: des voix amplifiées, parfois trafiquées, qui adoptent ou transcendent le rythme dicté par la musique électroacoustique d’Alexander MacSween. La scénographie place chacune des comédiennes dans une boîte vitrée comme si elles évoluaient séparément dans les cases d’une bande dessinée, dialoguent entre elles de manière non linéaire et finissent par se rejoindre dans un jeu de correspondance infini, contribuant à faire de cette pièce un fascinant théâtre mental qui exalte le pouvoir de la pensée. S’en dégage aussi une certaine plasticité, à l’image des corps marchandisés que dénonçait Nelly Arcan. Un objet théâtral très élaboré et absolument captivant. »
Philippe Couture, Voir

 
 
 

« Merveilleux coup de chapeau [à Nelly Arcan]. L’Espace Go demeure l’un des seuls lieux culturels de Montréal où la parole des femmes, les regards posés sur elles demeurent sacralisés, sans préjugés, sans paternalisme ni ricanements machos. On y respire. Nelly Arcan devrait s’y plaire.

 

On félicite Sophie Cadieux, artiste en résidence à l’Espace Go, d’avoir porté à bout de bras ce spectacle arcanien, La fureur de ce que je pense, comme Marie Brassard pour l’avoir mis en scène. Les actrices aussi, facettes d’une même femme aspirée par le vide, noyée comme Narcisse dans son reflet brillant sur les eaux de sa névrose.

 

L’intimité de la blonde iconique revit ici à travers des choix de textes très judicieux, loin de la quête des passages sulfureux, cherchant plutôt à éclairer ses démons venus de sa société et de sa famille. »
Odile Tremblay, Le Devoir

 
 
 

« Le premier élément qui nous frappe dans La fureur de ce que je pense, c’est cette scénographie d’Antonin Sorel. Sorte de peep-show théâtral suggérant à la fois l’intimité et l’inaccessibilité, la mise en valeur de son occupante et sa solitude. Sept chambres dessinant chacune un lieu significatif.

 

On reconnaît l’empreinte forte de Marie Brassard dans ce bel objet très ouvragé, vraie poétisation des écrits de Nelly Arcan. À l’obsession de l’image qu’avait dénoncée la brillante auteure – et qui a en retour piégé, parasité son œuvre -, la metteure en scène répond aussi par un travail sonore élaboré. D’intéressants effets de distorsion. Avec la musique aux pulsations technos d’Alexander MacSween souvent au même plan que les mots, la metteure en scène a construit une partition, presque un requiem, pour la tragique écrivaine habitée par le mal de vivre. Avec quelques chœurs, chants et récitatifs aux effets incantatoires – sinon toujours plaisants à l’oreille.

 

Le spectacle repose sur un jeu généralement très maîtrisé. Je pense notamment à l’impressionnant travail vocal et corporel de Sophie Cadieux. À la charismatique Monia Chokri.

 

Un objet toutefois formellement remarquable, d’une richesse thématique indéniable, qui parvient à faire entendre toute la profondeur d’une œuvre littéraire qui reste aussi méconnue, probablement, qu’elle ne fut médiatisée. »
Marie Labrecque, Le Devoir

 
 
 

« Impossible de ne pas sortir ébranlé de La Fureur de ce que je pense. Impossible d’oublier la scénographie éblouissante d’Antonin Sorel, la robe sculpturale de Catherine Gagnon portée par Évelyne de la Chenelière, la musique particulièrement riche d’Alexander MacSween, les éclairages de Mikko Hynninen, qui tantôt enveloppent, tantôt dénudent. Impossible surtout d’ignorer les mots de Nelly Arcan, aussi tranchants quatre ans après sa mort que lorsqu’ils ont été écrits.

 

Les textes de Nelly Arcan ont été habilement découpés, assemblés et mis en scène par Marie Brassard pour s’articuler autour de sept grands thèmes.

 

Si les sept interprètes défendent bien la partition qui leur a été assignée, certaines planent au-dessus des autres, notamment Johanne Haberlin, qui nous offre un « chant du sang » parfaitement calibré et Monia Chokri, absolument ensorcelante dans le dernier segment de la pièce.

 

L’auteure se serait sans doute reconnue dans ce portrait protéiforme, ce pas de deux parfois trouble entre le théâtre et l’au-delà. Dommage qu’il ne pouvait être rendu possible que par son ultime sacrifice. »
Lucie Renaud, Revue JEU

 
 
 

« Le concept de la pièce se divise par thème, que l’on nomme aussi des chambres; une bonne idée en soi. En tout, il y en a six, interprétées pas les six magnifiques comédiennes, Christine Beaulieu, Sophie Cadieux, Monia Chokri, Évelyne de la Chenelière, Johanne Haberlin, Julie Le Breton et Anne Thériault.

 

Chapeau pour la scénographie. Les comédiennes transmettent toutes avec talent, l’émotion de l’auteure décédée.

 

On constate également une certaine évolution sur la pensée de Nelly Arcan. L’adaptation de Marie Brassard est bien comprise. On peut percevoir la détresse de Nelly Arcan augmenter d’une chambre à l’autre. »
Louise Bourbonnais, Journal de Montréal

 
 
 

« La Fureur de ce que je pense is a mesmerizing piece that delivers rivers of Arcan’s seldom-punctuated poetic prose, as it explores the solitude and melancholy of her brief existence.

 

Monia Chokri hits the most authentically Arcan note, speaking from a dungeon-like room designed for bondage. And actor/playwright Evelyne de la Chenelière, who shares her box with a tree trunk, speaks most eloquently of the seductive appeal of death. Johanne Haberlin is another standout, ably wresting dramatic moments out of highly philosophical stream-of-consciousness writing.

 

The appeal of La Fureur de ce que je pense lies in its language (for the most part, clearly articulated, beautiful French), its passionate performances, its lonely, evocative decor (by Antonin Sorel), its striking lighting effects (by Mikko Hynninen), its haunting soundtrack (by Alexander MacSween) and, of course, the lingering fascination of Arcan herself. »
Pat Donnely, The Gazette

 
 
 

« Magnifiques interprètes. Et j’éprouve une profonde gratitude envers ces metteures en scènes, comédiennes et conceptrices (plus quelques concepteurs, reconnaissons-le) qui ont assuré ces passages de la page à la scène [des spectacles Empreintes et La fureur de ce que je pense], ces déploiements d’un intime qui me confronte à ma propre méconnaissance et m’invite au dialogue. »
Alexandre Cadieux, Le Devoir

 
 
 

« Construit d’après les textes de Nelly Arcan, ce spectacle a constitué pour moi la clef d’une compréhension, d’une empathie que je n’avais jamais ressenties jusqu’à maintenant. La fureur de ce que je pense accomplit le magistral travail de nous prendre par la main et de nous amener dans l’univers si particulier de Nelly Arcan. On nous y accompagne, on nous y apprivoise et même si c’est un monde où, personnellement, je ne voudrais pas vivre, cette soirée m’a enfin permis de comprendre la souffrance et le désarroi de cette femme.

 

Tout cela est dû à une remarquable production. La mise en scène de Marie Brassard est phénoménale et elle est accompagnée d’une scénographie d’un esthétisme à couper le souffle. Sur scène, dix cubes sur deux étages où les six comédiennes (qui sont toutes excellentes, il va sans dire) nous parlent à travers une vitre. On a donné au texte des qualités incantatoires, les comédiennes le triturent, jouent avec ses sonorités, le hurlent ou le chantent dans une superbe alchimie du verbe. La musique appuie et intensifie les effets de la voix et les choix des couleurs pour les costumes ou les décors créent des atmosphères qui vont du louche au lyrique, mais qui fournissent toujours au spectateur un point focal explosif. Comme Rimbaud avait donné des couleurs aux voyelles, Marie Brassard a donné des pigments aux états d’âme. »
Marie-Claire Girard, Le Huffington Post Montréal

 
 
 

« C’est un exercice réussi, mais dont on ne sort pas complètement indemne parce que le legs littéraire de Nelly Arcan est sombre. Les allusions au suicide ont de quoi remuer le spectateur qui comprend à quel point ses livres sont, depuis, devenus un testament. »
Pasquale Harrison-Julien, Le Téléjournal, Radio-Canada

 
 
 

« C’est professionnel. C’est bien fait. Il y a une intelligence, un respect des mots de Nelly là-dedans, c’est incroyable. C’est très touchant. C’est magnifique. Il y a vraiment un respect de l’intelligence du texte. »
Claudia Larochelle, Pénélope McQuade, Radio-Canada

 
 
 

« On sort de là en se disant que Nelly Arcan nous a donné une œuvre profonde, intelligente, qu’elle avait vraiment quelque chose à nous dire. Il est bon de voir Marie Brassard travailler sur un autre type de spectacle, parce que depuis dix ans elle a surtout fait ses propres spectacles solos qu’elle a écrits, qu’elle a mis en scène et là de la voir travailler avec d’autres comédiennes, ça fonctionne et ça lui va très bien. Evelyne de la Chenelière a un monologue particulièrement touchant. »
Stéphane Leclair, C’est bien meilleur le matin, Radio-Canada

 
 
 

« Une distribution 5 étoiles qui offre une performance 5 étoiles. Elles sont très solides. Une trame musicale très réussie d’Alexander MacSween. C’est à la manière de Nelly Arcan : les choses sont dites crûment. Mais c’est vraiment dans sa tête qu’on voyage. C’est une grande réussite d’avoir fait que la forme et le fond soient si bien au service l’un de l’autre. Les textes sont d’une qualité littéraire indéniable. »
Mélanye Boissonneault et Jacques Beauchamp, Désautels, Radio-Canada

 
 
 

« Un grand spectacle. Les actrices sont absolument extraordinaires. Et Marie Brassard, qui a le génie des solos, sait utiliser la musique et passer [d’une comédienne à l’autre] en y mettant des moments choraux parce que ça se passe entre elles toutes, parce qu’elles sont différentes représentations de ce qu’était Nelly Arcan. »
Chantal Lamarre et Michel Coulombe, Bouillant de culture, Radio-Canada

 
 
 

« Je savais que Sophie Cadieux avait l’intelligence de comprendre les subtilités, les paradoxes, la complexité de la pensée arcannienne. Le résultat est extraordinaire, extrêmement touchant, brillant, complètement en accord avec la philosophie, la pensée sur la condition féminine de Nelly Arcan.

 

Les actrices portent ce texte avec intelligence. Elles font une performance magistrale. On a aussi l’adaptation et la mise en scène de Marie Brassard, qui a toujours cette sensibilité. C’est vraiment une grande œuvre. Il faut aussi souligner le décor et les accessoires d’Antonin Sorel.

 

Il n’y a pas d’hermétisme là-dedans, je trouve au contraire que c’est accessible. Ça nous rejoint tous, hommes, comme femmes. Les gens étaient émus dans la salle, des gens de toutes générations. Ce n’est pas racoleur, il n’y a pas de sensationnalisme. »
Claudia Larochelle, On aura tout vu, 98,5 FM

 
 
 

« Mon coup de cœur. On comprend à quel point Nelly Arcan nous a écrit un suicide assisté durant tous ses romans. C’était tellement clair. Je trouve que cette pièce de théâtre met peut-être pas un point final, mais à tout le moins un point d’orgue sur ce qu’a été Nelly Arcan et La fureur de ce que je pense le décrit très bien. Sophie Cadieux est superbe, mais les comédiennes sont toutes aussi bonnes les une que les autres. Elles se renvoient toutes la réplique de manière magistrale. »
Catherine Richer, Que le Québec se lève, 98,5 FM

 
 
 

« Le Théâtre Espace GO clôt sa saison 2012-2013 avec la puissance, la vérité, la fragilité des mots de Nelly Arcan. Ce collage d’extraits imaginé par Sophie Cadieux et mise en scène par Marie Brassard, reflète avec une justesse poignante le mal-être qui habitait l’icône de la littérature d’ici à travers un spectacle émouvant, qui nous aide à mieux cerner la femme derrière la façade médiatique.

 

Six magistrales actrices et une danseuse portent la parole de l’auteure. Dans une magnifique scénographie, Anne Thériault, Sophie Cadieux, Christine Beaulieu, Julie Le Breton, Johanne Haberlin, Evelyne de la Chenelière et Monia Chokri hurlent la détresse profonde qui était celle de Nelly Arcan. Prisonnières de grandes cases vitrées représentant des pièces distinctes, les comédiennes livrent des tirades senties, tandis qu’Anne Thériault fait parler son corps en chorégraphiant la souffrance d’un espace à l’autre. Le tout enrobé de la musique, omniprésente et sublime, d’Alexander MacSween.

 

On a volontairement occulté tout l’aspect des activités d’escorte de Nelly Arcan et la poudre aux yeux qui en découle pour ne laisser place qu’à la poésie de sa prose et son regard si particulier sur le monde. Judicieux, le choix assure une linéarité et évite que le propos ne s’égare en tous sens.

 

Certaines images sont d’ailleurs extrêmement fortes, comme le segment de Julie Le Breton qui, en robe pailletée sous un ciel étoilé dans une salle de bain de fin de soirée, nous entretient de l’infini et du cosmos. Encensons encore une fois le jeu à la fois sobre et déchirant des interprètes sur lequel repose presque entièrement la crédibilité de cet hommage posthume.

 

Tout dans l’œuvre de Nelly Arcan annonçait à grands cris son suicide. Et l’héritage, bouleversant, résonnera longtemps en nous. »
Marie-Josée Roy, Le Huffington Post

 
 
 

« Un texte lourd, touchant et criant à la fois. Le mouvement des corps est aussi parlant que les écrits de Nelly Arcan. Sur ce point, chapeau à la mise en scène de Marie Brassard. Les tableaux vivants dressés devant les spectateurs sont poignants. Certains personnages sont plus intéressants et captivants que d’autres. Sophie Cadieux est époustouflante. Elle récite sont texte avec fougue, et chaque mot semble habiter chaque particule de son corps. Des grognements, des cris, des soupirs entrecoupent son récit, et son corps prend des positions aussi sinon plus parlantes que les mots qui sortent de sa bouche. Les cris que Christine Beaulieu poussera vers la fin de son monologue glaceront vos veines. Monia Chokri vient clore le spectacle en beauté, avec son assurance, sa grandeur et sa puissance.

 

En somme, il s’agit d’un bel hommage à Nelly Arcan. La mise en scène de Brassard elle l’une des grandes forces de l’œuvre, tout comme l’introduction de Sophie Cadieux, qui marquera l’histoire du théâtre québécois. »
Valérie Patry, sors-tu.ca

 
 
 

« Il y a quelque chose de véritablement poignant dans ce cri du cœur aux multiples facettes, ces hurlements de l’esprit et du corps qui se révoltent contre une fatalité trop longtemps endurée par les femmes de ce monde.

 

Les sept comédiennes font toutes étalage de leurs talents et de leurs capacités théâtrales pour rendre hommage, d’une certaine manière, à cette écrivaine qui aura donné l’occasion d’ouvrir les yeux. Les monologues de Julie Le Breton et de Johanne Haberlin ont d’ailleurs ce petit quelque chose qui fait quitter le plan de l’existence terrestre pour chuter sans fin dans l’abîme théâtral. Si le travail de l’ensemble des comédiennes mérite d’être souligné, ces deux femmes vont au-delà du jeu pour carrément devenir le texte qu’elles récitent. Du grand art.

 

La fureur de ce que je pense est un magistral coup de gueule qui porte à réfléchir, et qui saisit l’esprit des spectateurs au point de les laisser chercher de nouveau leurs repères une fois les lumières de la salle rallumées. »
Hugo Prévost, pieuvre.ca

 
 
 

« La pièce se révèle une excursion bouleversante dans les pensées obsessives d’une femme prisonnière de son esprit. Sophie Cadieux, à l’origine du développement de l’idée, prend le taureau par les cornes en nous livrant un jeu cru, brutal et étourdissant. À travers ses spasmes plus qu’inquiétants, l’actrice réussit à évoquer dans toute son ampleur le démon ravageur de l’obsession du corps et de l’illusion de l’image. Dans une mise en scène originale, les six actrices et une danseuse se meuvent, isolées dans leur pièce, toutes unies par leur sort.

 

Le tableau Le champ de l’ombre, joué par Evelyne de la Chenelière, offre une incursion émouvante dans un esprit profondément malade et autodestructeur. Le pouvoir d’attraction de la mort se sent dans chaque respiration crue de l’actrice, dont la profondeur des silences est plus poignante que les passages chantés. Tout au long de la pièce, le fantôme de Nelly Arcan flotte dans l’espace vide et noir, entre spectateurs et actrices.

 

Monia Chokri, Evelyne de la Chenelière et Johanne Harbelin ressortent du lot par leur interprétation vive et profonde. Cette œuvre inspirée de Nelly Arcan aspire le spectateur dans les ténèbres de ses réflexions en spirales interminables. Alors que les derniers mots fatidiques du chœur de voix résonnent à nouveau, l’envie d’applaudir fait plutôt place à un goût de solitude, pour savourer dans toute leur profondeur les réflexions violentes que suscite la pièce.

 

Malgré le jeu d’acteur exceptionnel, de même qu’une mise en scène originale et moderne, c’est avant tout la force des mots qui reste en mémoire, telle une lumière vive s’accrochant à la paupière. »
Audrey Neveu, quebecspot.com

 
 
 

« La scénographie est magnifique. Emprisonnées dans des cases hermétiques vitrées (on pense ici à des vitrines de magasins ou encore celles du Red Light), [les comédiennes] sont confinées dans un espace restreint, comme Arcand l’était dans sa vie. Puissante référence. Sophie Cadieux, Julie Le Breton, Christine Beaulieu, Johanne Haberlin, Evelyne de la Chenelière et Monia Chokri livrent des performances crève-cœur qui ne peuvent laisser le spectateur indifférent. Anne Thériaut, danseuse contemporaine, est particulièrement belle à regarder dans son rôle de femme nomade, errant de chambre en chambre.

 

La musique du compositeur Alexander MacSween est transcendante. Présente tout au long du spectacle, elle appuie magnifiquement les textes. Elle fait partie intégrante de l’œuvre. Tantôt rythmée, tantôt lente, elle s’agence au débit de voix des comédiennes et aux ambiances recherchées. La fureur de ce que je pense est une pièce qui se doit d’être vue. »
Eliane Sauvé, danstesoreilles.tv

 
 
 

« Rares sont les moments de théâtre qui vous traversent avec autant d’intensité, de force. Rares aussi ceux et celles qui s’emparent d’une œuvre littéraire et savent percevoir la dramaturgie, sans que ce ne soit une trahison ni pour l’œuvre ni pour le théâtre.

 

Peut-être parce qu’entre Sophie Cadieux, l’initiatrice de ce projet, Marie Brassard, la metteure en scène, et les mots de Nelly Arcan, les résonnances étaient immenses. Peut-être parce que Nelly Arcan, dans sa longue désespérance à retourner inexorablement les fêlures et les déchirures qui étaient les siennes, et qui sont aussi les nôtres si nous savons entendre, touche à l’essentiel, à notre fragilité inhérente, à l’avancée sur ce fil invisible entre l’espoir et l’abîme. Ce n’est ni un combat, ni un constat, mais une impitoyable lucidité, parfois insupportable, de notre condition.

 

Dans cette longue plainte chorale, Marie Brassard ne verse pas dans le pathos, la subtile distanciation du jeu associé à une chorégraphie dans le sens où tous les mouvements, les gestes soutiennent sublimement le texte en ne laissant aux comédiennes qu’un maelström d’émotions sur l’enfance, l’art, la religion, l’amour, et l’amour physique, ou encore la mort comme des îles de sérénité à atteindre qui devraient faire tarir la douleur et la détresse qui sourdent en chacun de nous.

 

Marie Brassard, Sophie Cadieux, et les six autres comédiennes donnent un spectacle vertigineux sur la fragilité humaine et peut-être là est le grand tour de force, puisque rien n’est désespéré. Peut-être là se trouve un des héritages de Nelly Arcan, une ode à la vie qu’elle aimait à un tel point qu’elle ne pouvait plus continuer… à bout de souffle. »
Denis-Daniel Boullé, Fugues

 
 
 

« La Fureur de ce que je pense, une ode magnifique et bouleversante à l’écriture de Nelly Arcan. Bravo à Marie Brassard, qui a transcendé la poésie de l’écrivaine pour l’emmener voyager avec elle dans son monde onirique, puissant, sans jamais la trahir. Bravo à Sophie Cadieux pour l’initiative, et à toutes les splendides interprètes de ce spectacle mémorable. »
Elsa Pépin sur Facebook, Voir

 
 
 

« Vous-ai-je dit que La Fureur de ce que je pense est une grande œuvre? Un objet d’une grande précision, qui célèbre et révèle la pensée de Nelly Arcan dans toute son ampleur. Je découvre dans ces écrits une profondeur que je n’avais jamais réussi à entrevoir car j’en ai abandonné trop prestement la lecture; j’étais trop jeune et trop con à l’époque. Esthétiquement très élaboré, sans pour autant faire dans l’esbroufe, le spectacle est tout à fait majeur. »
Philippe Couture sur Facebook, Voir

 

 

« [Je] pense au génie de Nelly Arcan. Cette hyper-supra conscience qui trouve les mots pour s’autoanalyser et nous renvoyer à nos failles, nos névroses, nos insécurités… Et cela dans une langue riche et belle. L’Espace Go lui rend superbement justice avec une pièce étrange et pénétrante: «La fureur de ce que je pense ». Une proposition très réussie, dirigée par Marie Brassard. À voir! »
Luc Boulanger sur Facebook, La Presse

 
 
 

« Production ultra-léchée et bouleversante. »
Louise-Maude Rioux Soucy, Le Devoir

 
 
 

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