Billetterie

Au lit avec Virginia

4, 5 et 6 février
2013

« Sans se vanter ni faire de la peine à l’autre sexe, on peut affirmer qu’Orgueil et préjugés est réussi. En tout cas, on n’aurait pas eu à rougir d’être prise en flagrant délit de l’écrire.
 
Pourtant Jane Austen était reconnaissante à la porte de grincer, afin qu’elle puisse dissimuler son manuscrit à la personne entrant. À ses yeux, écrire ce livre avait quelque chose de déshonorant. »
 
– Virginia Woolf

 
 
En 1928, Virginia Woolf est invitée à donner une conférence sur le thème « Les femmes et la fiction ». La mise en commun des mots femmes et fiction l’amène à s’interroger sur sa propre histoire en tant que femme, sur sa volonté d’écrire, ainsi que sur le destin des femmes écrivaines avant elle. Au terme de sa réflexion, l’auteure énonce que « …pour qu’une femme écrive un roman, il lui faut de l’argent et une pièce à elle. »
 
Une chambre à soi est un essai pamphlétaire publié en 1929, dans lequel Virginia Woolf détaille, avec une certaine irritation voilée d’ironie, les conditions matérielles limitant l’accès des femmes à l’écriture : interdiction pour les femmes de voyager seules, de s’installer à la terrasse d’un restaurant, de s’asseoir dans l’herbe ou encore d’accéder à la bibliothèque de l’université. Woolf s’attarde sur les contraintes liées au mariage, à la charge des enfants et du ménage, ne laissant plus aux femmes le temps de se consacrer à l’écriture.
 
La comédienne Sophie Cadieux a découvert Une chambre à soi il y a 15 ans. Elle se demande aujourd’hui si le regard que portait autrefois Virginia Woolf sur la création au féminin a encore des résonnances auprès des femmes. Elle choisit d’occuper à nouveau le Théâtre ESPACE GO, où elle est artiste en résidence, pour convier le public à trois rendez-vous intimistes durant lesquels elle lira, à la manière d’un feuilleton, les 150 pages qui constituent Une chambre à soi. Chaque soir, 50 spectateurs prendront place confortablement autour d’elle dans une petite pièce construite pour l’occasion dans les murs du Théâtre. Pour actualiser les propos du livre de Virginia Woolf, elle fait appel aux auteures Janette Bertrand, Suzanne Jacob, Djemila Benhabib, Marie-Hélène Poitras, Isabelle Langlois, Sophie Pouliot et Fanny Britt à qui elle pose la question : « Quelles sont les conditions propices à l’écriture? » Leurs réponses s’inséreront parmi les pages, tout au long de sa lecture.
 
Née en 1882 à Londres dans un milieu bourgeois et érudit, Virginia Woolf est une femme de lettres dont l’œuvre signe les débuts du modernisme. Elle révolutionne la forme du roman traditionnel laissant libre cours aux émotions et aux flux de pensées des personnages. De nature tourmentée, Virginia Woolf se suicide dans la rivière Ouse en 1941. Elle est l’auteure de nombreux chefs-d’œuvre, tels que Mrs. Dalloway, La promenade au phare, ou encore Les vagues. Sa personnalité et son œuvre ont inspiré plusieurs créateurs, dont Edward Albee pour sa pièce QUI A PEUR DE VIRGINIA WOOLF (1962), le cinéaste Kenneth Branagh pour son film To the Lighthouse (1991), et l’auteur Michael Cunningham pour le roman The Hours, à partir duquel Stephen Daldry signe, en 2001, un magnifique film.

Quelques photos