Billetterie

Nomme-moé

3 au 21 mars
2026

Peut-on dénoncer des diktats féminins sans être décriée comme étant contre-solidaire ?

Deux amies inséparables, Eve et Chloé, se promènent dans la rue lorsqu’un accident survient. Pour se remettre de cette émotion, elles s’assoient sur un banc et se mettent à jouer à Nomme-moé, un jeu où il faut nommer sans réfléchir des noms ou des choses sur des sujets parfois délicats. Exemple : « Nomme-moé cinq raisons de tromper son chum! » Un jeu qui semble à vue de nez inoffensif… mais qui peut vite déraper. C’est alors qu’Erica, une maquilleuse professionnelle, fait irruption et leur propose un tutoriel. Même si Eve n’a aucune envie de participer, Chloé finit par la convaincre. Les deux amies ne savent pas encore qu’au terme de cette aventure, elles devront faire le choix le plus déchirant de leur longue amitié.

 

 

Portée par l’énergie débordante et contagieuse de Myriam Fournier et Elisabeth Sirois, Nomme-moé est la rencontre explosive et déjantée entre deux amies créatrices, dont l’univers se situe quelque part entre En attendant Godot de Beckett et l’humour mordant de La Poune. Le projet célèbre l’humour et l’amitié au féminin, des thèmes indissociables pour Elisabeth Sirois. Dans cette nouvelle création, l’autrice explore la représentation de la femme, celle des magazines, des publicités ou des vitrines qui nous font avaler une image naïve et fragile, imaginée par des hommes et qui est aujourd’hui embrassée par l’industrie de la mode et des cosmétiques. Les talons hauts et le fond de teint, vieux moules handicapants, sont plus résistants que jamais. Pourtant, les femmes sont des centaines de millions à les détester. Peut-on dénoncer des diktats féminins sans être décriée comme étant contre-solidaire ? Sa réponse : un spectacle drôle et percutant, décomplexé et profondément enraciné dans l’authenticité féminine. Sa mission ? Vous faire rire, sans aucun doute. Vous bousculer, peut-être. Mais ne vous y trompez pas : derrière chaque éclat de rire s’invite une réflexion, subtile et profonde. Le dialogue est cru, on vous avertit.

 

 

« À la première lecture, Nomme-moé m’avait fait, dans la solitude de mon bureau, rire fort et crier : ben voyons donc!! J’étais renversée, mais j’ai manqué de courage :  je me suis dit que tout ça ne se disait pas. Et puis, j’ai rencontré Elisabeth et Myriam et j’ai compris que je me trompais. Au contraire, tout ça se disait. Plus encore, tout ça avait besoin d’être dit. En leur parlant, il est impossible de ne pas reconnaître la profondeur de leurs réflexions, leur intégrité radicale et la nécessité de leur irrévérence. Leur duo, celui qu’elles mettent en scène dans Nomme-moé, n’a aucun équivalent dans le paysage théâtral québécois. Ces femmes n’existent pas sur scène. Pourtant, dans nos vies, elles sont partout. Elles sont nous. Grossières et aimantes, drôles et redoutablement intelligentes. Elisabeth et Myriam brandissent leur amitié baveuse, revendiquent leur droit au bouffon et assument une posture outrageuse en mettant K.O. toute image réductrice de ce que c’est qu’être femme. Et c’est tordant. »

 

– Édith Patenaude, directrice artistique d’ESPACE GO

 

 

Quand les créatrices de Nomme-moé ont approché Luce Pelletier du Théâtre de l’Opsis, une union naturelle s’est immédiatement créée, comme si la rencontre avait déjà eu lieu, que le langage était commun. Avec la présence à la mise en scène d’Olivier Morin, fidèle collaborateur de la compagnie depuis 20 ans (Oreste, the reality Show, Il campiello, La coopérative du cochon, Le vertige, Peer Gynt, entre autres), il n’en fallait pas plus pour que la coproduction prenne des allures d’heureux mariage. Poursuivant son cycle des territoires féminins amorcé en 2019 avec Les serpents de Marie NDiaye, la directrice artistique de l’Opsis a vu en Nomme-moé la poursuite logique de l’exploration du féminin, cette fois dans une perspective plus féministe et plus mordante que jamais.