« Coup sur coup, avec Autobiographie du rouge de Gabriel Charlebois-Plante et How to Save a Dear Friend : formules pour sortir-au-jour, Espace GO s’installe dans le groupe de tête de ceux et celles qui osent l’audace en scène. Dans notre contexte postpandémique et de crise financière, ces avancées interartistiques innovantes prennent une importance grandissante dont il faudra continuer de s’inspirer. »
Mario Coutier, JEU Revue de théâtre
« Avec Autobiographie du rouge, le metteur en scène Gabriel Charlebois Plante conçoit une représentation étonnante et raffinée du mythe grec de Géryon.
Il a judicieusement placé la scène bi-frontale sous une voute en berceau. Les magnifiques éclairages de Julie Basse accentuent le jeu précis des comédiens.
La musique de Navet Confit oscille entre gravité et légèreté et cadence cette fable mystérieuse et poétique. Ce spectacle ouvre grand la porte du passionnel, du romantique, de l’insurmontable. Et convoquer des émotions plus grandes que nature est souhaitable en cette époque minérale. »
Nathalie de Han, myscena.org
« Le metteur en scène Gabriel Charlebois Plante a choisi d’inverser les genres et de dédoubler les personnages pour donner un souffle nouveau au récit. Les rôles masculins sont confiés à des femmes, dont le rouge sur le visage sert de lien psychologique. Le texte n’indiquant jamais clairement cet arrangement inventif, une incertitude demeure. Était-ce le souhait de bousculer les conventions et d’offrir une lecture plus moderne? Toujours est-il que le spectateur attend un dénouement qui tarde à venir, malgré le jeu habile des comédiens et les éclairages somptueux de Julie Basse.
Lumineuses, Amélie Dallaire et Céline Bonnier, interchangeables, tracent un fil conducteur dans le drame des autres personnages. Étienne Lou, Élisabeth Smith et Juliette Gariépy apparaissent comme des ombres superbes, glissant sous les meubles et à travers les coulisses avec agilité et grâce. Des sons acérés et des tremblements acharnés ponctuent leur jeu.
En somme, une soirée mystérieuse, qui séduit par sa singularité, mais n’arrive pas à nous éblouir, tant son opacité s’avère parfois trop lourde. »
Michel Jolicoeur, BP Arts Média
« Il n’y a pas à dire, Autobiographie du rouge ne cache pas ses origines littéraires : les comédiens vont régulièrement recourir à la narration, déclamant, le regard au loin, ce qui se déroule dans la pièce. Si cette façon de faire, à l’instar de la disposition scénique [bifrontale], est la preuve d’une certaine audace – ne quitte pas les ornières théâtrales qui veut –, force est de constater que le résultat n’est pas nécessairement à la hauteur des attentes.
Nous nous retrouvons effectivement devant une œuvre largement statique, avec quelques moments particulièrement physiques, oui, mais une œuvre statique, malgré tout. Oui, bien entendu, il est généralement très compliqué, voire impossible, de recréer sur scène les différents décors décrits dans un livre, par exemple. Bonne chance, après tout, pour construire un volcan à Espace Go!
Mais n’y aurait-il pas été possible de trouver un juste milieu entre l’exubérance du roman et les moyens limités de la salle de spectacle?
L’Autobiographie du rouge n’est pas une mauvaise œuvre, loin de là. Le travail d’interprétation est d’ailleurs tout à fait réussi, notamment celui de Céline Bonnier. Mais c’est vraiment l’aspect statique, trop peu imagé pour son propre bien qui sape malheureusement notre intérêt. »
Hugo Prévost, pieuvre.ca
« Anne Carson s’inspire du mythe [de Géryon] pour en faire un peu une fable contemporaine. Elle transforme le combat en un amour entre Géryon et Hercule. Il est donc question de désir, mais surtout d’abus de pouvoir, d’un amour qui va être manipulateur et très toxique. Et elle s’inspire du monstre, Géryon, pour parler de la différence et de ce qui est étrange avec beaucoup, beaucoup de sensibilité.
D’abord, il faut accuser le coup comme spectateur de l’écriture d’Anne Carson. S’il fallait faire un parallèle avec une autre forme d’art, je vous dirais que c’est un peu l’impressionnisme pour l’art visuel, dans le sens qu’on ressent quelque chose mais que la forme est moins claire. Ou peut-être un peu la danse contemporaine pour le milieu de la danse.
Ce n’est pas une proposition simple, ça demande un travail. Mais en même temps, il faut saluer l’originalité, le côté un peu surréaliste qu’on ne retrouve pas souvent au théâtre. »
Rose St-Pierre, le 15-18, ICI, Première
« Tu cherches une soirée théâtrale qui sort de l’ordinaire?
[Anne] Carson réinvente le mythe grec de Géryon et transforme un affrontement tragique en une histoire d’amour moderne.
C’est une véritable histoire sur le désir, la différence et la quête d’identité.
UNE MISE EN SCÈNE QUI BRISE LES CODES
Ce qui rend cette adaptation unique, c’est la manière dont Gabriel Charlebois Plante aborde le texte. Il aime déconstruire les récits et bousculer les conventions. Dans cette création, il choisit de confier des rôles masculins à des actrices et inversement, libérant ainsi le jeu théâtral de toute contrainte de genre. Résultat : un spectacle plus libre, plus percutant.
Une distribution impressionnante donne vie à cette œuvre bouleversante. »
Pascal Lafrance, Meve Lanthier