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« Farfelue, déstructurée, délurée, inspirante, et profonde, la nouvelle création de l’autrice et metteuse en scène Marie-Laurence Rancourt nous en fait voir de toutes les couleurs, parfois à en perdre l’équilibre, mais jamais sans plaisir.
Une vie de femme propose des environnements toujours décalés, drôles, notamment grâce à des dialogues remplis de réparties. Il n’y a donc pas vraiment d’histoire, mais bien plein d’histoires et le but recherché n’est pas vraiment d’entrer dans la narration de toute façon. Ainsi, personnages et scènes se transforment sans cesse en un carrousel farfelu d’images et d’émotions.
Une vie de femme, c’est un peu fou, et c’est comme ça. Et la beauté dans tout ça, c’est que l’humour et le burlesque de la pièce amène évidemment du rire, mais pas seulement. Entre les lignes, dans chaque moment imagé et joué se cache du sous-texte, des réflexions profondes sur l’existence, sur ses vies possibles, impossibles, sur les risques que ça prend pour rêver. La complexité des rapports que l’on entretient avec la famille, l’amour, le temps, le désir, le travail, l’argent, la mémoire, est questionnée, remise en question, déclamée de façon théâtrale et intelligente.
En plus d’un texte très élaboré, la pièce s’appuie aussi sur une scénographie simple, mais bien imaginée. En effet, à part quelques changements de costumes, pas de flafla scénique, pas de grands décors ou d’abus dans les accessoires. La sobriété est de mise.
Une vie de femme est une pièce qui soulève beaucoup d’interrogations, avec pourtant toute la légèreté du monde. Un moment de plaisir, parfois instable, mais rempli de petits délices. »
Léa Villalba, JEU Revue de théâtre
« Le spectacle est constitué d’une mosaïque de courts tableaux, sans véritable fil rouge, hormis le fait que toutes les femmes se nomment Marie. Outre leur prénom, ces héroïnes partagent leur envie de fuir le réel, insatisfaites de leur vie, de leurs amours, avec le désir de recommencer, de repartir à zéro.
Avec ce canevas, la jeune autrice aborde une succession de thèmes existentiels, dont la part du mystérieux et de l’ambiguïté dans nos vies, la recherche de soi ; et aussi le rapport entre fiction et réalité. Cette quête de sens des multiples Marie est saupoudrée d’humour et de légèreté. Entre les lignes, l’autrice laisse passer la lumière dans les zones d’ombre qu’elle explore.
Ces vignettes, bien qu’inégales, nous mettent souvent un sourire au visage ; même si le propos n’est pas toujours gai. Pour la création de son texte, Marie-Laurence Rancourt peut compter sur une solide distribution. La magnifique Annick Bergeron nous prouve encore la mesure de son immense talent. Larissa Corriveau, Martine Francke, Roger La Rue et Maxim Gaudette sont aussi très bons.
Ces interprètes évoluent dans un décor sombre et dépouillé d’Odile Gamache, éclairé par les éclairages de Chantal Labonté, qui mettent en valeur les très beaux costumes d’Oleksandra Lykova. Une mention spéciale à Mehdi Cayenne, pour la musique, et à Daniel Capeille, à la conception sonore, d’où jaillit parfois la voix de Maria Callas, au milieu d’une scène. »
Luc Boulanger, La Presse
« Quelle serait notre vie si nous laissions place à nos souhaits, fantasmes et pulsions ? Le ET SI est au cœur de ce spectacle qui prend forme pour le spectateur dans une proposition vraiment unique où il y a tant à dire car genres, tons et réflexions se succèdent dans une étrangeté et une absurdité intelligente assumée.
Le travail sur la lumière et les déplacements est hallucinant et est au cœur du spectacle, la scéno existant à travers les ombres suggérées, les jeux de lumière et cette persistance brume sur scène nous rappelant parfois l’enfer sulfureux et parfois le rêve intangible.
Le jeu des acteurs est excellent, dirigé ici dans un ton décalé, absurde et franchement déstabilisant. Froid et chirurgical diront certains, mais ton qui s’avèrent également offrir des moments de chaleur, d’humanité et de réflexions sociales importantes sur notre place en société et sur notre but dans cette vie qui parfois ne peut sembler ne pas être la nôtre.
La proposition d’Une vie de femme est unique en soi, rafraîchissante, divertissante car on ne sait où le spectacle se dirige mais aussi hautement philosophique. J’ai adoré ce spectacle à la proposition pointue sans toutefois être ardue. Marie-Laurence Rancourt signe le texte et la mise en scène et ce, avec brio. »
Jordan Dupuis, Quartier Général
« L’introduction – une des très belles idées de mise en scène de Marie-Laurence Rancourt – on a cette voix préenregistrées qui joue dans les haut-parleurs, qui effectue une certaine narration au début et à la fin, mais sur scène on a Roger La Rue qui fait du lypsinc, L’effet est assez sympathique. Et tout ça se passe dans une espèce de clair-obscur sur cette scène où le décor est assez sombre avec une espèce de moquette qui couvre toute la scène. C’est très, très réussi cette façon-là très élégante, très originale d’ouvrir et de fermer le spectacle. Je souligne aussi l’excellente musique de Mehdi Cayenne.
Beaucoup d’originalité dans Une vie de femme. Quelques très, très beaux tableaux. Des belles images sur scène. Mais c’est quand même une proposition qui est inégale. Heureusement qu’il y a de l’humour pour faire contrepoids à quelques moments que j’ai trouvés moins efficaces en tous cas.
Mais c’est une très belle exploration de la femme. »
Claudia Hébert, Tout un matin, Ici Première
« Une pièce audacieuse et surprenante. Qui parmi vous n’a pas déjà rêvé de changer de vie? Marie-Laurence Rancourt explore cette question universelle avec une sensibilité et un humour qui touchent en plein cœur. Bouleversement en vue!
Sa mise en scène est une plongée dans les complexités de l’existence, où chaque femme se reconnaît dans le désir ardent de Marie, de vivre pleinement, de changer de vie, de ne plus être invisible. S’inspirant de la vie ordinaire, Rancourt en révèle la complexité et la singularité de chaque existence. Les personnages attachants, interprétés par des comédiens chevronnés et exceptionnels, se retrouvent dans des pétrins improbables. Mais derrière l’absurde, une vérité profonde : et si d’autres vies étaient possibles?
Avec la voix captivante d’Olena Khomyakova, je me suis laissée emporter par cette pièce qui m’a fait rire, réfléchir et j’ai même osé rêver d’une autre vie.
Jacqueline van de Geer, Les ArtsZé
« Flirtant avec l’absurde, ce spectacle amusant et réfléchi mène le public à travers le récit de Marie qui explore différentes vies pour trouver la sienne. Marie, déconstruite en plusieurs personnages, amène le public à se questionner sur sa réelle identité.
C’est sur une scène presque vide que les Marie évoluent. Parfois une table et quelques chaises, un fauteuil ou une lampe, mais rien de plus. Le judicieux usage d’éclairages ciblés pour délimiter l’espace de jeu permet de garder la sobriété de la scène.
Les désirs sont le fondement d’Une vie de femme. Qu’est-ce que l’on veut vraiment ? Le scénario entier tourne autour de questions plutôt simples, sans être simpliste. C’est là que réside sa force : mettre en scène des questions existentielles qui rejoignent tout le monde.
Une vie de femme traite de sujets philosophiques sans être pénible ou hautain. En soi, cette pièce reste une proposition plus qu’agréable. »
Chanya Sedion, Le Culte
« Elle s’appelle Marie. Ou, plutôt, elles s’appellent Marie. Toutes différentes, toutes pareilles. Marie-Laurence Rancourt fait vivre une multitude, une pléthore de gens à la recherche de leur identité propre.
Ces facettes de l’existence des Marie(s), l’autrice et metteure en scène les présente sous forme de saynètes, des séquences parfois humoristiques, parfois plus sérieuses, parfois carrément dramatiques.
Il n’en reste pas moins, cependant, que le ton est parfois quelque peu inégal.
Intrigante, étonnante, originale, qui viendra même désarçonner les spectateurs à plus d’une reprise, Une vie de femme est une œuvre tout à fait pertinente en cette époque de réalités multiples imputables au télescopage du numérique et du physique. »
Hugo Prévost, Pieuvre.ca