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Un cœur habité de mille voix : extraits de critiques

« Sous les soins d’Olga « l’infirmière russe » incarnée avec froideur et justesse par Pascale Drevillon, René (Jean Marchand, bouleversant !) aimerait réunir sa bande de filles chez lui. Pour la dernière fois. Pour leur demander de ne pas rompre la grande chaîne du militantisme ; de continuer le long combat pour l’égalité des droits de la personne.
 
Vaste programme qui se déploiera dans la scène finale. Sans rien dévoiler, disons qu’elle illustre magnifiquement la nécessaire solidarité humaine… pour toutes les causes, et pas seulement celles des communautés LGBTQ+.
 
Dans une trame complexe, « fugitive », la pièce aborde donc l’importance de la transmission entre les générations. Avec les mots magiques, les images « proustiennes » de Marie-Claire Blais.
 
Ces mots magiques sont livrés par de solides interprètes : Nadine Jean, Louise Laprade, Sylvie Léonard et LA sublime Christiane Pasquier. Celle-ci est comme un stradivarius : la finesse de sa livraison force l’admiration !
 
Toute la distribution fait vibrer la voix fragile et profonde de Blais… Puis arrive la Grande Sophie… Une légendaire actrice à la Gloria Swanson. Elle rouspète en se maquillant seule dans sa loge. Grâce au jeu électrisant d’Élisabeth Chouvalidzé, on découvre alors l’ironie dans la partition de Blais. Car la génération marginale et avant-gardiste de l’autrice a aussi un terrible sens de l’humour. Et il y a des réparties très comiques dans ce texte ciselé, brillant.
 
La mise en scène du tandem Marleau-Jasmin est très rigoureuse. Elle utilise les projections vidéo de Jasmin, sans en abuser. Le cameraman Victor Cuellar est constamment présent sur scène. Ses images nous donnent accès aux souvenirs et aux émotions des protagonistes, qu’il filme en gros plans. Le décor, aussi de Jasmin, éclairé par Marc Parent, est magnifique.
 
Pour transposer ces personnages littéraires à la scène, Stéphanie Jasmin et Denis Marleau ont eu la bonne idée de confier l’adaptation du roman à Kevin Lambert. Il y a une filiation artistique et idéologique entre l’auteur de Que notre joie demeure et Marie-Claire Blais. Un regard sensible sur l’écriture, et sur la vie en marge de l’élite dominante. Ce qui donne à cette proposition encore plus de pertinence. »
Luc Boulanger, La Presse
 
 
 
« Les dernières volontés de Marie-Claire Blais
Un cœur habité de mille voix est le dernier roman achevé de Marie-Claire Blais. Et lorsque monté sur les planches de théâtre dans une adaptation de Kevin Lambert, il prend véritablement la forme d’un testament, tant social qu’artistique, et d’une invitation à l’action pour les futures générations. Dans une mise en scène balancée avec justesse de Denis Marleau et Stéphanie Jasmin, les personnages éclectiques et bigarrés de la prose exigeante et unique de Marie-Claire Blais trouvent parfaitement leur place. »
Caroline Montpetit, Le Devoir
 
 
 
« C’est extrêmement réussi. J’ai rarement vu 90 minutes passer aussi vite, tout en pensant que vraiment chaque seconde avait de la valeur et de la richesse. J’ai été extrêmement émue.
 
La mère est incarnée par Élisabeth Chouvalidzé. Vous ne l’oublierez jamais. C’est une grande actrice. Elle porte beaucoup l’humour que Marie-Claire Blais avait. Vraiment beaucoup. Mais à un moment donné, elle se transforme, il y a quelque chose qui se passe, et je vous jure elle vient nous chercher aux tripes. Elle est vraiment extraordinaire.
 
Pour accompagner ça, l’éclairage est magnifique, la musique toujours en sourdine est vraiment magnifique. Et il y a des projections des actrices sur le fond de l’écran qui viennent nous chercher, parce qu’on les voit jusqu’au fond des yeux et jusqu’au fond de l’âme.
 
C’est pour moi une grande, grande et belle réussite. Un hommage très mérité. »
Sonia Sarfati, Culture Club, ICI Première
 
 
 
« Kevin Lambert signe sa première adaptation théâtrale de l’œuvre d’une artiste qu’il aime beaucoup, dont il connaît très, très bien l’univers et justement la grande vedette de cette pièce-là c’est Marie-Claire Blais. On sentait sa présence hier partout et on sent à quel point ses mots sont traités avec beaucoup de respect, je dirais même avec précaution par Kevin Lambert. Je me suis demandé, surtout dans le premier tiers de la pièce, si on n’avait pas eu peur un petit peu d’aller jouer dans le texte et de l’éclater un petit peu plus pour le théâtre. Parce qu’au début il y a beaucoup de mots et on est un peu moins dans l’émotion. Mais heureusement, la pièce finit par décoller et je dirais même à s’illuminer.
 
Il faut que je vous parle de la distribution, dominée par les femmes. Elles sont toutes très bonnes, je vous en présente trois : Christiane Pasquier, une femme qui est dans l’ombre de René, c’est un texte qui lui va très bien; Sylvie Léonard en lesbienne punk humiliée par une mère qui rêve de la marier à un homme, Sylvie Léonard, j’ai tellement ressenti la douleur de son personnage, bravo, et Élisabeth Chouvalidzé, 87 ans, la plus fofolle de toute la gang, elle court sur scène, elle incarne cette grande comédienne excentrique qui a bien de la misère à accepter l’homosexualité de sa fille, vraiment chapeau. Et je souligne la finale qui est vraiment en beauté. Sans trop vous en dire, Kevin Lambert trouve une façon de lancer cet appel, un appel à reprendre le flambeau du militantisme. »
Katerine Verebely, Tout un matin, ICI Première
 
 
 
« Stéphanie Jasmin et Denis Marleau font à nouveau entendre la parole unique de la grande Marie-Claire Blais. Après leur somptueux SOIFS Matériaux, le duo dirige une autre production à l’esthétique splendide qui fait la place belle au texte d’une des plus importantes autrices contemporaines, ainsi qu’à son message empreint de résilience et de tolérance.
 
La pièce se veut un concentré d’espoir trempant dans le courage et la résilience des protagonistes. Ce choix est accentué par l’utilisation d’une caméra qui se déplace sur le plateau, davantage que les personnages, et qui projette sur trois des murs de la scène, entre autres, de gros plans des visages des comédiennes. La caméra, habilement manipulée par Victor Cuellar, permet également d’entrer dans l’individualité et les émotions de chacun∙e à certains moments. Ce double jeu trouve écho chez les personnages eux-mêmes qui utilisent souvent le « je » et parfois le « il » ou « elle » pour parler d’eux-mêmes. Une voix, des voix, parmi des milliers d’autres qui naviguent entre une certaine confiance en l’humanité et le dur constat de ses petites et grandes lâchetés. De plus, le sujet est traité avec nuances et quelques touches bienvenues d’humour.
 
La distribution se débrouille plutôt bien avec la langue de Marie-Claire Blais. Élizabeth Chouvadlizé et Christiane Pasquier nous ont ravi·es d’un bout à l’autre du spectacle.
 
Ces personnages ni tout blancs ni tout noirs, inventés par Marie-Claire Blais, transmettent surtout un message de tolérance infaillible. Face aux préjugés, aux clichés et à la cruauté, cette noblesse de cœur tire sa force du collectif. Si notre époque tend à l’occulter, c’est qu’il faut répéter, parfois envers et contre tous, l’importance de cette ouverture sur l’autre et de sa nécessaire pérennité. »
Mario Cloutier, JEU Revue de théâtre
 
 
 
« BEAUTÉ!
Sur la scène d’un blanc immaculé, dans une scénographie qui sert aussi de cyclorama pour la projection vidéo en direct assurée par le caméraman Victor Cuellar discret et efficace, permettant une intimité remarquable seulement possible dans les minuscules salles de spectacles ou au petit et grand écrans, une distribution stellaire se déploie dans un ultime hommage à la plume poétique, enivrante, empreinte d’humour, de vérité et d’une étonnante pudeur de Marie-Claire Blais que Kevin Lambert a tricotée comme un orfèvre, prenant soin de ne pas la modifier, de ne pas la trahir. Le résultat est un sans-faute.
 
Tout en étant émus par les mots, la poésie orale et visuelle du spectacle, on sera touché que la magnifique Louise Laprade, 77 ans, prête vie à Polydor. On se régalera du « couple » fusionnel que forment la formidable Christiane Pasquier et le virtuose Jean Marchand, deux grands acteurs aux talents infinis qui livrent leurs partitions avec la précision d’un scalpel. On se réjouira de revoir Sylvie Léonard dans le giron UBU (quelle grande actrice!). On se délectera de revoir la grande Élisabeth Chouvalidzé (qui aura 88 ans en juin!) sur scène dans un rôle qu’on dirait écrit pour elle, cette Grande Sophie, diva théâtrale à la Gloria Swanson, aux idées passées, rétrogrades. Du bonbon! Une force de la nature! On se réjouira aussi de l’excellent casting de Pascale Quevillon (Olga) et Nadine Jean (Gérard) qui complètent à merveille cette distribution sénior.
 
Tout de cette production est un formidable hommage au talent, à la poésie, à la dramaturgie, à notre littérature et à notre théâtre. Merci [à toute l’équipe] de nous avoir permis d’entrer dans votre famille choisie. »
Yanik Comeau, Théâtralités
 
 
 
« Le duo Marleau-Jasmin apparaît ici sous ses plus beaux attraits, avec une mise en scène d’une forte efficacité. Le caméraman, Victor Cuellar, demeure présent sur scène, mais se fait oublier derrière les immenses écrans encadrant la scène.
 
Voir la richesse du jeu de la distribution en gros plan vaut le coup: chacun·e rivalise d’excellence, depuis les regards d’amitiés sincères que l’on peut surprendre entre Christine Pasquier (Louise) et Jean Marchand (René), tandis que d’autres se donnent la réplique, jusqu’aux mille et une nuances de l’interprétation de la Grande Sophie par Élizabeth Chouvalidzé, en passant par la transition de la noirceur à la lumière entre Gérard I et II que Nadine Jean effectue avec une fluidité parfaite.
 
L’espoir et la joie portée par cette œuvre n’auraient su mieux se transmettre qu’à travers l’adaptation ciselée et percutante de l’auteur Kevin Lambert, que le travail et la vie ont sans cesse rapproché de l’œuvre de Marie-Claire Blais.
 
La voix d’une ancienne génération se mêle à celle qui porte à présent le flambeau: voilà qui donne une profondeur et une pertinence inégalables à cette pièce magistrale. »
Nathalie Slupik, Bible urbaine
 
 
 
« La romancière Marie-Claire Blais revit ces jours-ci à l’Espace GO, à Montréal, tandis que Kevin Lambert, sorte de fils spirituel pour elle, adapte Un cœur habité de mille voix pour la scène. Une franche réussite.
 
C’est un Montréal perdu, bien que underground à la base, qui revit à travers le personnage de René (Jean Marchand), un homme trans qui a pavé la voie pour les autres, un militant de la première heure qui livre ses mémoires à voix haute avant d’être porté son dernier repos. Un exercice auquel Marie-Claire Blais s’est lisiblement prêtée à travers ce héros fictif qui engage le combat contre la transphobie et l’homophobie. Mention spéciale à Élisabeth Chouvalidzé (interprète de La Grande Sophie) qui vole le show avec ses clowneries qu’elle arrive à faire cohabiter avec de grandes envolées lyriques. »
Catherine Genest, Nouveau Projet
 
 
 
« UN RÉCIT ENGAGÉ!
Un cœur habité de mille voix montre l’importance du militantisme pour l’avancée des droits des minorités et l’espoir d’un monde où tout le monde serait traité de façon égale peu importe leur genre, orientation sexuelle ou origines…
 
UNE MISE EN SCÈNE INTRIGANTE
Quand le public entre dans la salle, deux personnages sont déjà présents sur scène, René, allongé sur son lit, on peut deviner qu’il est mourant, et un jeune homme, le caméraman (Victor Cuellar), assis sur le rebord du lit.
 
Au-delà du côté roman et de la pièce, le public a parfois l’impression d’assister au tournage d’un reportage. Un caméraman se déplace sur la scène et filme certains des personnages, leur visage projeté sur le mur au fond de la salle. Cela montre qu’il est important de se souvenir de ce que les anciennes générations ont fait pour la génération actuelle et pour celles qui suivront. Sans leurs combats, les droits des personnes queers et des femmes seraient bien moins avancés aujourd’hui.
La pièce démontre qu’il était important de se battre à l’époque où les droits des personnes queers étaient presque inexistants, mais qu’il faut encore se battre aujourd’hui pour garder ces droits et améliorer les conditions de vies des personnes de la communauté LGBTQIA+. La lutte pour un monde plus juste et plus tolérant est un combat intergénérationnel qu’il ne faut pas abandonner tant qu’il y a des personnes menacées ou qui ne peuvent pas vivre librement à cause de leur genre, leur orientation sexuelle, etc. »
Lucie Parmentier, sors-tu.ca
 
 
 
« UN SPECTACLE À VOIR ABSOLUMENT
Stéphanie Jasmin et Denis Marleau reviennent aux écrits de Marie-Claire Blais avec le magistral et touchant Un cœur habité de mille voix. Une production qui coupe le souffle.
 
[Ils] offrent cette fois une toile sensible, empreinte de tolérance et de douceur, servie par une admirable distribution : merveilleux Jean Marchand, Christiane Pasquier et sa parfaite diction, surprenante Sylvie Léonard dans une apparente vulnérabilité, très crédible Louise Laprade et Nadine Jean dans un double rôle convainquant, excellente Élizabeth Chouvadlizé, dans un double rôle assez costaud, Pascale Drevillon, toujours plus affirmée.
 
Le jeu des comédiens est filmé et projeté sur l’immense mur du fond. La caméra est manipulée par Victor Cuellar, qui évolue sur scène comme un chat, cueillant les gros plans des visages dans lesquels la fragilité des personnages crève l’écran.
 
Marie-Claire Blais était une fidèle de l’Espace GO et l’auteur Kevin Lambert lui rend ici un bel hommage en signant l’adaptation théâtrale. Les situations sont bien installées et cette production souligne élégamment et avec justesse le chemin parcouru depuis les émeutes de Stonewall.
 
Ginette Noiseux, la directrice artistique sortante de l’Espace GO peut quitter le cœur comblé. »
Nathalie De Han, La Scena Musicale
 
 
 
« Dans Un cœur habité de mille voix, on nous propose une œuvre « pour nous faire revivre les grands moments de militantisme pour les droits des personnes homosexuelles qui ont marqué le siècle dernier. […] Marie-Claire Blais nous fait découvrir une galerie de personnages inoubliables dans leur complexe et bouleversante humanité, tout en faisant le révoltant portrait de l’homophobie de l’époque ». Et ça fonctionne!
 
Ainsi donc avec les prestations d’Élisabeth Chouvalidzé (qui a tant incarné de personnages de ma jeunesse et qui est toujours aussi allumée à presque 88 ans!!), de Pascale Drevillon, de Nadine Jean, de Louise Laprade, de Sylvie Léonard, de Jean Marchand et de Christiane Pasquier, je reste captivé. Il y aura ce moment magique durant lequel celui qui semblait sur le seuil de la mort, trouve place devant un piano pour y jouer et pour enrober fort efficacement ce que les autres nous présentent. Il y a aussi, la présence discrète de ce caméraman sur scène qui capte des moments pour les projeter tout en gros sur l’arrière de la scène permettant de mieux saisir les subtilités des expressions faciales.
 
Au final, je reviens de cette expédition dans ce « cœur » fort richement habité avec une impression d’avoir redécouvert les moments d’évolution et d’acceptation de réalités nouvelles de notre monde! »
Robert St-Amour, Sur les pas du spectateur
 
 
 
« Pour donner corps à ces personnages, les metteurs en scène ont confié l’adaptation du roman à Kevin Lambert, qui semble tout à fait à sa place dans cet univers créé par l’une des plus grandes écrivaines de chez-nous.
 
La scénographie est magnifique. Dans un décor blanc immaculé, épuré et sous l’œil perspicace de Victor Cuellar comme caméraman, les filles se racontent, avec leur image projetée en direct sur les murs de la scène. Créant ainsi comme une espèce d’arrêt sur le temps et reliant le passé au présent.
 
Qu’il est bon de revoir Élisabeth Chouvalizdé incarnant la grande Sophie. Elle habite totalement l’espace à chaque fois où son personnage entre en scène. »
Tania Lamoureux, BP Arts Média
 
 
 
« Voilà donc que le dernier roman de l’écrivaine [Marie-Claire Blais] est transposé sur les planches… Un roman où il est question de résilience, d’abnégation, de nostalgie, mais aussi d’amour et de douceur.
 
Amour et douceur, oui, parce que le parcours de ces personnages n’a clairement pas été facile, entre oppression, opprobre, discrimination et faibles lueurs d’espoirs, dans un monde encore très largement hétérocentré et cisgenre. Dans cette perspective, ces femmes lesbiennes, heureuses de simplement exister, mais aussi animées d’une fougue revendicatrice, détonnent.
 
Sur scène, ces individus, dont les traits sont affectés par le passage du temps, alternent entre une modernité à la fois libératrice et fragile, et un passé doucereux, une époque faite de luttes et de revers, mais à travers laquelle s’est tissé une véritable communauté.
 
Dans cette pièce tranquille, voire lente, la mise en scène de Denis Marleau et de Stéphanie Jasmin permet d’éviter que l’ensemble ne devienne statique, notamment avec l’utilisation d’un caméraman pour projeter l’image de l’une des interprètes sur un gigantesque écran géant, à l’arrière de la scène.
 
En suivant un texte parfois quelque peu ampoulé, les comédiens déploient devant nos yeux un monde complexe, à l’image des luttes menées par ceux et celles qui ont tout donné pour faire reconnaître leurs droits. Avec, en finale, des images tirées de l’actualité récente, où il est démontré, fort heureusement, que la flamme brille toujours. »
Hugo Prévost, pieuvre.ca