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Nigamon/Tunai : extraits de critiques

« La nouvelle pièce d’Émilie Monnet, qui œuvre ici avec la Colombienne Waira Nina, est une extraordinaire fable écologiste où se rencontrent fiction et théâtre documentaire, le Nord et le Sud, la tradition et la modernité. Présenté en cinq langues (espagnol, français, anglais, anishnabemowin et inga), le spectacle est un festin pour les sens et pour l’esprit.
 
Il débute par un rituel fascinant, tout en douceur, qui nous plonge dans une forêt luxuriante (de nombreux arbres en pot encerclent le plateau), au sein de laquelle les deux interprètes versent de l’eau dans des récipients suspendus. Les gouttes s’échappent de ces amphores métalliques percées et émettent des sons amplifiés en tombant dans de mini-étangs au sol. Les arbres aussi parlent lorsqu’on les touche et quelques membres du public en font l’expérience.
 
Vêtues de costumes et de coiffes magnifiques, les deux interprètes apparaissent, en fait, comme les célébrantes d’un rituel millénaire. Elles vont et viennent parmi le public assis par terre ou sur quelques tabourets afin d’actionner divers instruments. Elles dansent, chantent et se déplacent acrobatiquement sur une carapace de tortue projetée au sol. On pourrait presque qualifier cette représentation de « spectacle à grand déploiement en espace restreint » si telle chose existait. Plusieurs conceptrices et concepteurs y contribuent de manière exceptionnelle tant au son qu’à l’image. Le public est ainsi placé devant un univers poétique et prophétique, qui se suffit à lui-même. Conscient et fragile également, il interpelle nos sens et notre intelligence.
 
Nigamon/Tunai est un spectacle à la fois apaisant et inquiet. Une pièce présentée en plein cœur de la ville qui nous donne envie de lacs et de rivières, d’arbres et d’air pur où respirer librement. »
Mario Cloutier, JEU Revue de théâtre
 
 
 
« La scénographie est époustouflante, et qui n’est pas sans rappeler la forêt amazonienne. On y retrouve des arbres et des bassins d’eau. Des bancs et des coussins sont installés ici et là. Le public s’assoit un peu partout dans ce décor. À quelques reprises, les comédiennes invitent des spectateurs à interagir avec les arbres.
 
Choix audacieux de mise en scène. Il y a peu de paroles et c’est par voie d’enregistrements que ça se fait entendre. Ces enregistrements sont en anglais, en français, en espagnol et en inga. Sinon, ce sont des cris d’oiseaux et des chants gutturaux qui tiennent lieu de moyen de communication.
 
L’eau est un élément essentiel du récit. Au-dessus des bassins, on retrouve des vases en cuivre suspendus. Les artistes les remplissent d’eau. Cette eau tombe doucement en gouttes sur des cordes, faisant ainsi une musique d’ambiance qui vient renforcir le lien entre les différents éléments de la terre et les peuples autochtones. »
Tania Lamoureux, BP Arts Média
 
 
 
« J’ai récemment eu le plaisir d’assister à une représentation du spectacle Nigamon / Tunai, un voyage artistique fascinant.
 
Bien que je n’aie jamais assisté à une performance éclectique de ce genre, qui ne suit pas du tout les conventions du théâtre classique que je connais mieux, mes appréhensions initiales se sont dissipées. Assister à une performance où dialogues, bruits et interactions avec le public sont entremêlés, m’a transportée et épatée.
 
Les actrices ont su créer une expérience immersive qui m’a incité à approfondir ma réflexion sur les sources de produits issus de l’écoblanchiment qui influencent mes choix de consommation. Après cette représentation, j’ai ressenti également un fort désir d’explorer davantage les légendes et les cultures autochtones, et de me sensibiliser aux enjeux politiques et environnementaux liés à l’extractivisme et aux conséquences culturelles désastreuses de l’exploitation minière. »
Emilie Matthews, Bible urbaine