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Mot de Ginette Noiseux

Les carnets de corde. raide

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« Les Blancs, je ne veux pas que vous me compreniez mieux. Je veux que vous vous compreniez mieux vous-même. Votre survie n’a jamais dépendu de votre connaissance de la culture blanche. Au contraire, votre survie dépend de votre ignorance de celle-ci. »

-Ijeoma Oluo, So You Want to Talk About Race

 

corde. raide de debbie tucker green figure parmi les plus puissantes et embarrassantes lectures que j’ai faites au cours de ma carrière de directrice artistique du Théâtre ESPACE GO. Je me suis littéralement passionnée pour ce texte.

 

 

Rarement ai-je été aussi bousculée par l’inconfort que provoque une histoire et aussi admirative de la précision absolument unique de son écriture. corde. raide se lit et se travaille comme une partition musicale, parce que chez debbie tucker green l’impact de la phrase, d’un silence, est aussi un choc sonore, physique, une émotion brute et perturbante. Quelle autrice impressionnante au geste fort et singulier!

 

 

Je me vois comme une personne engagée activement contre les discriminations. Alors quand le personnage central, une femme noire victime d’un crime violent, signifie à ses interlocuteurs remplis de bonnes intentions qu’ils ne pourront jamais comprendre, c’est choquant et même anxiogène de l’entendre dire.

 

 

Ne sommes-nous pas toutes et tous des humains? Dans Fragilité blanche, la sociologue Robin DiAngelo expose ce mécanisme complexe de défense ou de déni qui permet de détourner la conversation empêchant d’identifier le racisme systémique qui persiste dans nos sociétés. Et donc de le combattre.

 

 

corde. raide se présente à la fois comme un huis clos à l’humour décalé et comme un thriller où la tension est à couper le souffle. Tout y est politique et radical. L’autrice debbie tucker green y sonde les dérives des systèmes de suprématie blanche et balaie les écrans de fumée sur le racisme que les personnes blanches ne voient pas.

 

 

corde. raide se déroule « dans un futur proche » ou dans un « présent parallèle ». C’est ce « présent parallèle » que l’autrice expose sur la scène qui me déstabilise et m’interpelle aussi intensément.

 

 

Merci du fond du cœur à la formidable équipe de création pour votre extraordinaire engagement et le déploiement de votre grand talent dans la réalisation de ce spectacle.

 

 

À vous toutes et tous, sur scène et dans la salle, je vous souhaite une belle soirée au Théâtre ESPACE GO.

 

 

 

Ginette Noiseux
Codirectrice générale et directrice artistique

 

 

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