Billetterie

corde. raide : Extraits de critiques

22 septembre 2023

« THÉÂTRE SOUS TENSION
La pièce corde. raide porte bien son titre. Traduit par Fanny Britt, ce suspense singulier est signé par la Britannique debbie tucker green, dans une mise en scène saisissante d’Alexia Bürger. Les trois comédiens, Stephie Mazunya, Eve Landry et Patrice Dubois, sont remarquables.
Julie Carpentier, Le Devoir
 
 
 
« Une corde. raide bien tendue 4*
La pièce corde. raide porte bien son nom. La tension se fait sentir du début à la fin dans cette production magnifiquement interprétée et mise en scène avec doigté par Alexia Bürger.
 
Avec son économie des mots, ses silences et ses non-dits, l’autrice transforme la parole des protagonistes en des répliques chargées de sens et d’émotions. La trame se dévoile au compte-gouttes, ce qui amène le spectateur à s’interroger sur les motivations de chacun.
 
DES ACTEURS DE TALENT
Une femme noire, à qui quelque chose de terrible est arrivé, doit prendre une décision à propos de celui qui est responsable de son malheur. Cette victime en colère, merveilleusement incarnée par Stephie Mazunya, rencontre ainsi deux fonctionnaires chargés de recueillir son choix.
 
Ce duo maladroit est porté avec brio par Patrice Dubois et Eve Landry. En théorie, ils ne doivent pas tenter d’influencer la victime, mais leurs hésitations, leurs empressements et leurs paroles trahissent leurs intentions. Dotés de souliers à claquette, ces deux comédiens s’en servent périodiquement pour marquer le rythme, exprimer un malaise ou une émotion. Ce processus original fonctionne parfaitement,
car il offre une profondeur au propos.
 
SCÉNOGRAPHIE IMPECCABLE
Le jeu des acteurs est d’une précision digne d’un horloger. Les dialogues et les pauses s’agencent parfaitement pour distiller la tension et amener le public à s’imaginer ce qui se passe, ce qui s’est passé et ce qu’il adviendra plus tard.
 
Avec des jeux d’ombres et de lumière et un décor épuré, la scénographie crée une atmosphère qui sied bien le propos. Et la mise en scène rend ce huis clos lourd et mystérieux.
 
De l’humour noir vient ponctuer ce spectacle qui flirte aussi avec l’absurde, tout en étant réaliste. Un rare mélange qui s’avère fort réussi. »
Emmanuel Martinez, Journal de Montréal
 
 
 
« J’ai beaucoup aimé. Un huis clos qui est parfois assez étouffant, parfois quand même assez drôle aussi. Et c’est un huis clos qui devient une spectaculaire démonstration de ce qu’une victime peut endurer quand elle entre dans le système, quand elle est poignée dans le système de la paperasse administrative. Dans une mise en scène assez efficace d’Alexia Bürger.
 
Et là je vous parle de tout ça, c’est assez sérieux mais il y a aussi de l’humour. Ce que je n’ai pas dit encore c’est que les deux fonctionnaires blancs portent des claquettes. Ils portent des souliers à claquettes et ces claquettes-là vont être utilisées presque comme un autre personnage. Donc, les claquettes commentent, soit par ponctuation, soit par petits gazouillis, soit elles vont nous faire sursauter ou encore les claquettes vont se taire et le silence va créer un immense malaise.
 
Du côté de la distribution, je vous le disais, Stephie Mazunya elle vibre de colère, elle ne sourit pas une seule fois sur scène. Quand elle est venue saluer à la fin de la pièce et qu’on a vu son beau sourire et ses yeux rieurs, ça nous a démontré à quel point elle était intense durant la pièce. Et le malaise des deux agents administratifs qu’on nomme Un et Deux, c’est Patrice Dubois et Eve Landry, ils sont vraiment très très bons là-dedans, coincés eux aussi d’une certaine façon dans ce système-là. »
Katerine Verebely, Dessine-moi un matin, Ici Première
 
 
 
« Dans une réalité proche de la nôtre, une femme noire ayant subi les violences d’un homme blanc doit choisir elle-même le sort qui sera réservé à son agresseur. Une intrigue implacable par laquelle l’autrice britannique debbie tucker green dénonce l’incapacité du système judiciaire à soulager ces victimes-là, et surtout à les regarder dans les yeux. Un inconfort que la metteuse en scène et la scénographe exploitent avec talent: la salle est trop grande, les dos sont raides, les chaussures claquent trop fort dans le silence, les phrases se terminent rarement. »
Maud Brougère, Nouveau Projet
 
 
 
« J’ai adoré corde. raide. Ce spectacle est unique. Un décor immaculé, angulaire, contigu sans l’être vraiment, laissant place aux ombres de ses protagonistes et au malaise de l’inorganique de sa structure. On ne veut pas y être. Un sentiment de 1984 de George Orwell et de Kafka se fait sentir à travers les angles, le son, les ombres et les jeux de lumières. Fort réussi.
 
Les deux acteurs bureaucrates sont pourvus de souliers claquettes qui, à chaque pas, résonnent, amplifiés, laissant un sentiment de marionnettes, de mort qui rôde, de hyènes nerveuses maraudant autour de leur victime. Tout ce qu’ils sont en fait. On se sent taraudé et on sent tout le malaise à chacun de leur pas, jouant sur le reculons parfois et faisant des cercles pour se déplacer. On veut créer avec ces pas une tension et en ce sens, c’est réussi. Le ton du jeu décalé et surprotocolaire, les costumes cintrés, le rythme violent, sec et détaché des dialogues, combiné à ce côté chorégraphique des pas nous plonge vraiment dans une tension réelle. Le travail sur le son décalé et strident par moment est également réussi.
 
Eve Landry est phénoménale. Il m’a fallu quelques minutes pour la reconnaitre tant le travail sur le corps, la voix, la diction et le ton est maitrisé. De tout son corps on sent cette tension, cette rigidité et cet inconfort. Son jeu est captivant et déstabilisant. Patrice Dubois est aussi fort excellent, la paire de « bon cop bad cop » fonctionnant à merveille.
 
Si vous avez envie d’une expérience théâtrale qui fait réfléchir, déstabilise et exploite le son, le mouvement, la scénographie et le jeu de façon différente, corde. raide est pour vous. »
Jordan Dupuis, Quartier Général
 
 
 
« Bouleversant! Une œuvre saisissante sur la violence faite aux personnes racisées. Un questionnement sur l’attitude de notre société face aux conséquences dévastatrices que vivent ces êtres humains blessés.
 
Encore une fois, Alexia Bürger a su mettre en scène un texte percutant sur la décision d’une femme, en faisant résonner haut et fort les écueils de notre société comme le racisme systémique et les enjeux du mouvement #MeToo. Elle sait mettre à l’avant-plan la force de la dramaturgie et le talent des comédiennes et comédiens. On sent qu’ils ont été bien dirigés.
 
Par la scénographie dépouillée et la blancheur éblouissante de l’éclairage, le spectateur est amené dans un univers froid et peut se concentrer sur les répliques des personnages d’une réalité désarmante.
 
Dans le rôle des deux fonctionnaires, Patrice Dubois et Eve Landry réussissent de façon éloquente à communiquer leurs émotions avec des silences révélateurs ou encore leurs malaises avec des pas de claquettes bien intégrés au texte. Ces deux éléments coordonnés habilement ont toute leur importance, autant que les mots.
 
Quant à la performance de Stephie Mazunya qui interprète le personnage central, elle est remarquable. Elle se glisse dans la peau de cette victime ravagée par tant de violence, avec brio et avec une émouvante justesse.
 
À la première, les trois comédien·nes ont été chaleureusement salué·es par une ovation longue et nourrie. L’émotion était palpable. »
Micheline Rouette, BP Arts Média
 
 
 
« L’intérêt de la pièce réside surtout dans le jeu de rôles dans lequel se trouvent coincés les personnages, incarnés par trois interprètes fort justes. Une scénographie épurée impose, par sa blancheur et ses angles droits, une atmosphère aseptisée et froide.
 
Entre les protagonistes, une tension. Incarnée par Stephie Mazunya, Trois oppose d’abord un silence presque audible aux fonctionnaires embarrassés qui parlent et s’entrecoupent sans finir leurs phrases. Deux et Une, joués par Patrice Dubois et Ève Landry, questionnent, offrent du café, du thé, de l’eau, du jus, mais n’écoutent pas ce que dit la femme. Une semble être la supérieure de Deux, particulièrement maladroit et, pour cela, parfois, d’une balourdise comique.
 
Se révèle ainsi l’un des enjeux de la pièce : ne pas écouter ce que l’on ne sait pas entendre, non par malveillance, mais par ignorance ou absence de solution. Tout au long de la pièce, les fonctionnaires dansent sur une corde raide, littéralement, dans leurs chaussures à claquettes. Un choix scénique soulignant la rigidité du protocole comme le malaise de ces personnages.
 
La dernière partie de la pièce se joue à la fois sur scène et sur les murs, où sont projetées les ombres des protagonistes. Ce dispositif scénique réitère en quelque sorte ce que le texte propose : les personnages ne projettent-ils pas leur propre peur ou culpabilité les unes sur les autres ? Où se trouve l’issue de ce théâtre d’ombres? Finalement, la pièce amène aussi le public à se tenir sur une corde raide, à accepter l’incertitude et le malaise, ce qui indique peut-être une voie de sortie. »
Anne-Marie Cousineau, JEU, Revue de théâtre
 
 
 
« Le malaise des deux agents administratifs, Un et Deux, est palpable tout au long de la représentation. Ce sont deux personnages maladroits, et qui disent rarement les bonnes choses, cela permet d’apporter un côté comique à la pièce, et de rendre l’ambiance de la salle moins pesante. À de nombreuses reprises, le public peut rire des actions ou des conversations des deux individus.
 
La pièce parvient parfaitement à montrer le décalage entre les deux agents administratifs et la femme, Trois. Notamment avec les accessoires : ils portent des claquettes alors qu’elle n’en a pas. Elle a vécu un drame alors qu’eux non. Ils sont habillés en couleur alors qu’elle est en beige. Ils sont deux et elle est seule face à eux.
 
On ressent la difficulté qu’ils ont à se comprendre. On ressent la frustration et la gêne de chacun des personnages et on se retrouve à espérer ne jamais se trouver dans la même situation.
 
UN TRÈS BON JEU D’ACTEUR
Que ce soit Stephie Mazunya dans le rôle de Trois, Eve Landry dans le rôle de Un ou Patrice Dubois dans le rôle de Deux, chaque acteur incarne son personnage à la perfection.
 
Mais l’actrice qui m’a le plus impressionné reste Stephie Mazunya, avec sa voix puissante et son visage expressif. Elle occupe et s’approprie l’espace qui lui est donné. L’actrice parvient aisément à faire ressentir les émotions de son personnage au public. Les spectateurs peuvent ressentir la colère, la douleur, les doutes, le traumatisme du personnage. La prestation de Stephie Mazunya m’a laissée sans voix. Pour ce qui est du personnage principal, beaucoup de ses interactions sont des longs regards fixes ou des silences. Le visage extrêmement expressif de l’actrice permet au public de facilement comprendre et ressentir les émotions du personnage, et ce sans même qu’elle n’ait à ouvrir la bouche.
 
La luminosité est très importante dans la pièce. Sur scène, le décor est sobre, quatre chaises pliantes et un distributeur d’eau dans une grande pièce blanche. Tout se joue donc avec la lumière et la performance des acteurs. La décision de la metteuse en scène Alexia Bürger de faire de la lumière un point si important de la pièce est, je trouve, très intéressante et bien réalisée. À de nombreuses reprises, la lumière s’éteint, change ou vacille, elle permet au spectateur de ressentir encore mieux les émotions des personnages, en particulier celle de la femme.
 
La décision que prendra la femme en ce qui concerne la sentence de son agresseur n’est au final pas le plus important. Ce qui est important et que la pièce montre très bien, ce sont les séquelles qu’une telle agression peut causer à une personne et à sa famille. Des séquelles qui sont bien plus profondes que la sentence qui pourrait être donnée à l’agresseur. »
Lucie Parmentier, sorstu.ca
 
 
 
« La pièce corde. raide, présentée à l’Espace Go, est une dystopie où – peut-être sans procès – la société répond directement aux agressions en faisant appel au jugement des seules victimes. […]

 

En dépit du sujet grave, la pièce est plutôt agréable et pleine d’humour grâce au talent des acteurs et à une mise en scène bien chorégraphiée où la lumière et le son participent du spectacle.[…]
 
Toujours est-il que la pièce est très drôle et donne à réfléchir aussi sur toutes ces situations où la maladresse, voire l’incompétence de certains fonctionnaires chargés de s’occuper de personnes en grandes détresses produisent des situations douloureuses pour ceux qui les subissent. »
Sophie Jama, pieuvre.ca
 
 
 
« Avec humour et sérieux, la mise en scène signée Alexia Bürger montre toute la gravité et les limites de la justice, dans un futur proche où la peine de mort est rétablie. Trois (Stephie Mazunya) doit se résoudre à prendre une décision. Quelle sentence attribuera-t-elle à l’auteur de ce crime qui ne sera jamais nommé? […]
 
Les deux qui tentent de mettre à l’aise Trois, créent plutôt une atmosphère pesante tout sauf confortable. […] Le décor contribue véritablement à ce sentiment pesant.
 
Brillamment, Stephie Mazunya incarne avec force la figure d’une femme détruite dont les tourments ne cessent de lui revenir et dont les réponses à ses questions, à ses problèmes, ne sont jamais répondues. Eve Landry et Patrice Dubois interprètent quant à eux avec justesse cette gêne à l’état pur d’une Une et d’un Deux plus que maladroits.
 
La véracité et la précision de la pièce font réfléchir, pendant et après la représentation. corde. raide est une pièce à ne pas manquer qui vous fera passer par le rire (jaune), la colère, la frustration, le désespoir et la compassion en peu de temps, voire en même temps. »
Camille Dehaene, atuvu.ca
 
 
 
« Une tension brillamment mise en scène par Alexia Bürger qui, avec un jeu de lumières stroboscopiques, éclaire silencieusement les traumatismes et les séquelles psychologiques de Trois.
 
À travers sa mise en scène, Alexia Bürger vient déstabiliser la perception du public, faisant osciller la pièce entre les registres comique et dramatique.
 
Par exemple, pour souligner le caractère absurde de la bienveillance maladroite d’Une et de Deux, mais également l’aspect anxiogène, car étouffant, de leur comportement, Alexia Bürger a pris le parti de les chausser de souliers à claquettes. Le bruit de leurs pas, qui résonnent brutalement sur le plancher de la scène, met en évidence le ridicule, mais aussi la violence de leurs gestes. »
Anaël Rolland-Balzon, Pivot
 
 
 
« corde. raide : no 1 des meilleures pièces de théâtre à voir actuellement à Montréal
Eve Landry est sublime (et hilarante) dans cette adaptation de la pièce de debbie tucker green traduit par l’autrice Fanny Britt. On y suit une victime qui doit prendre une importante décision et deux fonctionnaires dans une mise en scène chorégraphiée avec brio qui ne s’oubliera pas de sitôt. »
Naomi Auger, Silo 57
 
 
 

« corde. raide est une pièce très axée sur le rythme. […] Les deux fonctionnaires suivent une cadence sèche et effrénée, tandis que la femme en suit une qui est lente et rigide, au début du moins. Ce décalage à même les personnages ajoute au climat de tension et d’inconfort qui est déjà très présent dans la scénographie, la musique – peu présente, mais anxiogène – et le texte lui-même. Cette attention au rythme est de loin le point le plus fort de cette représentation.
 
Les deux fonctionnaires, chaussés de claquettes, ponctuent les silences à l’aide de leurs fers métalliques telle une chorégraphie très réussie. Les répliques sont entrecoupées et les gestes sont saccadés. Cette capacité à maintenir une telle rigidité dans le mouvement et la prestance témoigne de la qualité de l’interprétation d’Eve Landry et de Patrice Dubois.
 
Il est important de souligner que cette œuvre prend fin en laissant le public avec plusieurs de ses questions non répondues. […] Malgré les questions restées sans réponse, cette œuvre réussit à faire réfléchir, et ce, pour le mieux. »
Éloïse Lagacé, Montréal Campus
 
 
 
« Les prestations de Stephie Mazunya, Eve Landry et Patrice Dubois, et la mise en scène d’Alexia Bürger m’ont gardé captif et captivé tout au long.
 
Au final, une proposition théâtrale qui sort des sentiers habituels et qui surtout, nous fait réfléchir sur la bienveillance que « nous » sommes souvent tentés de prodiguer aux « autres »! »
Sur les pas du spectateur