« N’y allons pas par quatre chemins : assister à l’« infectieuse comédie musicale existentielle » de Sophie Cadieux, Mélanie Demers et Frannie Holder est un privilège. D’abord parce que ce n’est pas tous les jours que des créatrices de ce calibre, chacune au sommet de son art respectif (théâtre, danse et musique), croisent ainsi le fer en toute liberté. Mais plus encore parce que leurs Affaires intérieures sont d’une singularité souveraine et d’une authenticité rare, qu’elles sont d’intérêt public et qu’elles méritent, aussi insolites soient-elles, aussi atypiques, aussi déroutantes diront certains, un plateau d’envergure comme celui de l’Espace GO.
Dans un environnement fascinant, une création de Geneviève Lizotte (scénographie) et Sonoyo Nishikawa (lumières) qui vaut à elle seule le détour, trois femmes délient leurs rêves et leurs ferveurs. […]
Exaltante plongée dans les entrailles du féminin, introspection jamais banale, le spectacle de 70 minutes aborde avec poésie, en criant et en chuchotant, en scandant et en murmurant, les combats à mener, les amours à célébrer, les forces à déployer. Il est question de l’état des êtres et des corps, mais aussi de celui des peuples et des territoires. Articulée autour de la riche notion de frontières, celles qu’il faut abattre, abolir, repousser ou même reconnaître, la représentation ne laissera personne indifférent. Pantois, peut-être, mais certainement pas indifférent. […]
Avec des chorégraphies viscérales, pour ne pas dire animales, des airs poignants et des refrains entêtants, des incantations percutantes et pertinentes, Cadieux, Demers et Holder donnent naissance à un objet à la fois baroque et cohérent, fruit unique de leur rencontre extraordinaire et d’un courageux voyage au bout d’elles-mêmes, mais elles parviennent également à faire valoir leurs individualités, à faire entendre leurs préoccupations respectives. »
Christian Saint-Pierre, Le Devoir
« En acceptant d’unir leurs voix dans ce projet, l’actrice Sophie Cadieux, la chorégraphe Mélanie Demers et la musicienne Frannie Holder ont abandonné beaucoup de leurs certitudes. Leur unicité a disparu pour le bien commun afin que naisse un objet théâtral nouveau, où se succèdent le tendre, le doux, mais aussi l’âpre et le rugueux.
En effet, les trois créatrices ont plongé dans l’inconnu en visitant les disciplines des autres. Chantant d’une seule voix ou bougeant à l’unisson, elles font face au public dans un état de grande vulnérabilité qui force l’admiration. […]
Ensemble, elles nous invitent à tourner notre regard vers l’intérieur, vers ces frontières invisibles qui nous composent tous. […] Mais surtout, les trois artistes nous parlent de douceur, de tous ces gestes doux qui ne sont ni mièvres ni pâles, mais qui assurent la pérennité du monde.
Évoluant dans un décor duveteux absolument spectaculaire (chapeau bas à Geneviève Lizotte), ces femmes au talent protéiforme nous envoûtent, qui avec ses mots, qui avec ses gestes ou ses chants.
Avec sa voix enveloppante, Frannie Holder livre une prestation qui constitue un vrai baume pour les âmes meurtries. Impossible de résister à sa présence lumineuse et à l’abandon avec lequel elle interprète ces chansons inédites. Elle est, des trois, la plus émouvante.
Fidèle à elle-même, Sophie Cadieux manie le texte comme une équilibriste, oscillant entre le grave et le comique. Quant à Mélanie Demers, on ne peut la quitter des yeux lorsque son corps et tout son visage se lancent dans une chorégraphie spasmodique où semblent se bousculer toutes les émotions qu’un cœur humain peut ressentir.
De fait, ce spectacle performatif, qui ne suit aucune courbe dramatique définie et ne s’encombre d’aucun repère de temps ou d’espace, nous apaise étrangement. Pendant une heure et des poussières, on finit véritablement par oublier la violence de notre temps. […]
La poésie de cette partition est belle et chaque mot semble avoir été cueilli avec soin. Il y a dans Affaires intérieures une riche matière pour alimenter une réflexion sur notre humanité. »
Stéphanie Morin, La Presse
« Une introspection par le jeu, la danse et le chant. On ne peut dès lors qu’imaginer le foisonnement d’idées, la richesse de la conception et la force créative de trois disciplines, qui ont conduit à Affaires intérieures. […]
Plus qu’un plaidoyer féministe, la pièce prône une portée universelle qui peut raisonner dans bien des vécus. Car déceptions, souvenirs et douleurs ont tendance à se loger en nous, et à y laisser plus de cicatrices qu’à l’extérieur.
C’est donc par une approche très philosophique que le trio entend retrouver l’essence de l’humain. Même s’il retrace notre rapport à la figure maternelle, il prend plaisir à déconstruire l’image du féminin pour l’éloigner du « soin » et le porter dans quelque chose de plus vindicatif.
Quels textes ! Bien entendu, ils demandent souvent à être (re)digérés dans notre tête. La plupart, déclamés par Sophie Cadieux, bénéficient de ses nuances, qui oscillent entre enragement, ironie et tristesse. On apprécie le défi relevé par Mélanie Demers qui prend un plaisir évident à mordre dans chacune de ses phrases. Quant à Frannie Holder, sa voix chantée proche de la plainte nous charme et nous bouleverse. L’équilibre, on y revient. […]
Bien que le propos soit chargé d’images, de concepts, de musiques, de chants, les artistes ont choisi de distiller ici et là, des pointes d’humour. Par la voix ou le geste, elles détendent l’atmosphère et font ressortir l’absurdité de certaines situations. Toujours bienvenu, mais parfois amené en mode « hors sujet », cet humour force au décrochage et peut remettre en question la légitimité de leur argumentaire.
En dépit de son caractère ardu, cette création impressionnante, pleine de verves et d’ambition, n’en reste pas moins une superbe invitation à notre propre bilan en tant que personne, et en tant qu’humain·e. »
Charleyne Bachraty, JEU Revue de théâtre
« RENCONTRE HORS DE L’ORDINAIRE
On a affaire ici à trois créatrices engagées de manière assez viscérale dans cette épopée, chacune allant vers cette autre qui est leur consœur de création, chacune grandie dans cette complicité et cet échange. Le spectacle auquel on assiste, fruit de tout cet engagement, est donc un objet théâtral assez unique, du genre de ceux, ajouterais-je, qu’il est habituel de voir à l’Espace GO, tant cette équipe est à la recherche de tout ce qui peut constituer la fibre théâtrale d’une proposition audacieuse.
L’entrée en matière, passé ce contact avec la scénographie, est spectaculaire. Mélanie Demers se livre à une danse désarticulée, s’offrant en pantin épileptique. C’est une constante dans la pièce que ces mouvements saccadés et on sent que l’artiste a su mettre sa touche dans la gestuelle scénique des autres personnages. Cela m’a valu, quant à moi, une sorte de malaise éprouvé jusque dans ma chair. Mais le malaise est d’ordre métaphysique autant que sensoriel.
Ce monde devant nous témoigne d’une angoisse existentielle devant les affres qu’on a pu faire subir à nos environnements. Avenir et présent sont à hurler. Les chansons de Frannie Holder nous le disent bien. Sa voix très singulière, en des pièces a cappella, se module en une diction précise, en des modulations contrôlées. Elle chante sans filet car tout repose sur le tranchant de sa voix seule.
Sophie Cadieux assure la part plus communément théâtrale de l’ensemble, grâce à des textes sentis, déroutants, fondés sur les petits et grands traumas ordinaires, les souvenirs un peu ravageurs et ravagés de l’enfance et d’au-delà.
Bref, il faut aller voir cette pièce. Il faut y aller sachant bien qu’elle déjouera toutes nos attentes. Qu’elle ira outre. Que les comédiennes ont su trouver matière à théâtre là où on ne s’y attendait pas. Et c’est en cela que nous partageons avec elles un moment de rencontre hors de l’ordinaire. Cela s’appelle aussi du théâtre. »
Sylvain Campeau, En toutes lettres
« FULGURANCES ET CLAIRS-OBSCURS
Ce spectacle de Sophie Cadieux, Mélanie Demers et Frannie Holder s’impose comme l’œuvre à voir, à Montréal, en ce début d’année. Un objet étonnant et chaleureux, doux et grave. Dans un spectacle baroque, luxuriant.
La dimension chorégraphique d’Affaires intérieures est passionnante à regarder évoluer. Mélanie Demers, se déplaçant sur la moquette violette en grondant, sifflant, éructant et ahanant, en découragera peut-être plusieurs, mais en ravira d’autres par sa représentation expressionniste du monstre présent en chaque personne.
L’une des grandes réussites de ce spectacle, et qui saisit dès l’entrée dans la salle, c’est le décor de Geneviève Lizotte: un univers extraterrestre et un peu kitch qui rappelle ceux de Doctor Who ou de Star Trek, mais aussi la forme d’un vagin. Fi des angles et des zones franches; ici tout est arrondi, moelleux, flou, disproportionné.
Dans les interstices entre ces éléments monumentaux, les trois femmes apparaissent petites et vulnérables. Il s’agit en fait de la posture idéale pour entreprendre cette exploration d’elles-mêmes, confrontées comme elles le sont à un monde trop grand pour elles, dans lequel elles se perdent.
Dans cette odyssée intérieure, on peut raconter un souvenir, comme le fait à différents moments Cadieux, dans le rôle du passeur, qui nous mène d’un état à un autre, usant d’une déclamation exagérée dans laquelle on ressent son plaisir de formuler la pensée, de se dire. D’autres choses tiennent de l’indicible et s’expriment mieux par le corps, ce que Demers démontre avec une verve gestuelle complexe, tantôt généreuse, tantôt comique, tantôt grinçante et saccadée. Certaines émotions, quant à elles, passent mieux par le chant et la musique, c’est là que Holder brille par sa voix puissante, sensuelle, au registre déconcertant.
Les solos permettent à chacune de manifester sa vulnérabilité et ses fêlures, dans la douceur comme dans la violence. Mais ces trois Parques ne sont jamais aussi éloquentes que lorsqu’elles partagent entre elles leurs talents et, de ce fait, les décuplent dans les parties où elles performent en chœur. On ressent dans ces moments, surtout lorsqu’elles chantent et harmonisent, une jubilation communicative et difficile à contenir.
La démarche, hybride et expérimentale, peut faire penser à une séance de psychanalyse. Loin de sentir l’arrogance, cette attitude d’ouverture à soi par l’expérimentation leur permet de développer un point de vue original sur l’autofiction. La chose éveille la curiosité et donne envie au public de suivre ces guides inattendues là où elles souhaitent bien le mener.
Il y aurait beaucoup à dire sur chaque partie de cette pièce où se succèdent montées orgasmiques et chutes abyssales. Le matériau et le processus choisis par les créatrices mènent à des moments de pure beauté comme à des moments de joyeuse confusion, dont Demers, Holder et Cadieux semblent d’ailleurs se jouer avec dérision. N’est-ce pas cela, après tout, se placer à la frontière de différents états? N’est-ce pas cela, après tout, apprendre à se connaitre? »
Philippe Mangerel, Nouveau Projet
« AFFAIRES INTÉRIEURES : EXPLOSION BOULEVERSANTE DE DOUCEUR
Une œuvre poignante de Frannie Holder, Mélanie Demers et Sophie Cadieux. J’ai dégusté chaque seconde, chaque instant avec passion.
Affaires intérieures pourrait être décrit comme un genre de musical; un spectacle éclaté mêlant danse, chants, mots récités dans un décor absolument voluptueux. Une espace de cave, de grotte intérieure, là où ont cheminé ces femmes débordantes d’ardeur. Tantôt humoristique, tantôt dramatique, toujours captivant, je me suis abreuvée de ce ballet et ça m’a brassé l’intérieur.
Tout d’abord, la scène : un cocon, tapis mauve-ish en minou, des boules éclatantes de teintes rosées. C’est superbe à voir. L’éclairage tamisé et les lumières venant en support aux femmes sur scène confèrent encore plus de beauté au spectacle.
On commence le spectacle avec une Sophie Cadieux tout en énergie, déclamant un texte qui donne le ton pour la suite. Ensuite, les deux autres femmes entrent en scène avec une puissante chanson, avec une musique rythmée.
Les corps sont mis en scène avec brio, ayant leur propre langage. Chacune ont leur moment, leur « monologue », leur « chanson », leur « danse ». Elles ont su amalgamer leurs forces afin de former une entité puissante. Leurs différences forment cette énergie fusionnelle qui est magnifique sur scène.
J’ai vraiment adoré Affaires intérieures, qui me faisaient parfois penser aux moments de films de David Lynch, quand on se demande ce qui se passe. Le plaisir n’est pas toujours de comprendre explicitement, sinon de se laisser aller à ce qui défile devant nous. Être spectatrice est un rôle en soi.
C’est un spectacle extravagant certes, qui mérite d’être diffusé et vu. Cet effort commun se solde en un succès qui mérite d’être applaudit. Mon amoureux est également de cet avis. »
Stéphanie Alcaraz, La Quarantenaire
« AFFAIRES INTÉRIEURES, OU LE VACARME DU SILENCE ASSOURDISSANT QUI NOUS HABITE
Affaires intérieures s’attaque au défi consistant à dire ce qui, peut-être, ne peut pas s’exprimer par les mots. C’est pourquoi le talent des trois artistes est le bienvenu dans ce qu’elles peuvent apporter non seulement avec leurs dires, mais aussi à l’aide du chant, parfois a cappella, et de la danse.
Ainsi, le décor magnifique prend davantage de sens. Il ressemble tout à la fois à l’intérieur de nos organes qu’à ces grottes mystérieuses qu’explorent les spéléologues.
Le spectacle, très musical et dansé, ne se prive pas de quelques notes d’humour. Les chants et les danses sont beaux, variés et parfaitement interprétés.
On cherchait autrefois les correspondances entre microcosme et macrocosme, entre ce qui se passe au plus profond de l’humain et de son âme et le mouvement universel des planètes. Affaires intérieures propose un peu la même énigme dans un spectacle audacieux et parfaitement interprété. »
Sophie Jama, pieuvre.ca
« Une collaboration audacieuse signée Sophie Cadieux, Mélanie Demers et Frannie Holder. Ces trois artistes unissent leur univers artistique respectif pour s’exposer en territoire inconnu, invitant le public dans une quête d’exploration de soi et du monde.
Le décor frappe par sa composition imposante et mystérieuse. Le grand tapis qui couvre la scène et la succession de sphères roses duveteuses créent un univers cryptique.
La pièce Affaires intérieures sort des sentiers battus. Sans réelle trame narrative, l’œuvre est chaotique. En plus de faire cohabiter le chant, la danse et l’interprétation théâtrale, les créatrices offrent un texte truffé d’humour à travers des mélodies prenantes et une chorégraphie qui ne laisse personne indifférent et indifférente.
La majorité des compositions musicales sont dramatiques et intenses, mais se terminent sous forme de berceuses. Cette dualité entre force et douceur est un élément central de la pièce alors que les trois femmes doivent faire preuve d’autant de courage que de tendresse pour réaliser leur quête d’introspection.
L’œuvre laisse parfois le public dubitatif, mais jamais sans qu’il ait vécu un séisme d’émotions. C’est une création où l’on retrouve une pluralité dans les réactions et les émotions vécues par chacun et chacune.
La mise en scène étudiée structure habilement le chaos en lui donnant fière allure. L’éclairage et la trame sonore produisent différentes atmosphères et donnent vie au décor organique. Il permet au spectateur de lui accorder le rôle qu’il souhaite et nourrit l’imaginaire tout au long du spectacle.
TRIO GAGNANT
La pièce explore les limites du corps et de l’esprit. Cela fait écho aux réalités des trois artistes, qui ont dû sortir de leur zone de confort pour s’approprier les disciplines de chacune. Le ralliement donne un résultat explosif, mais qui révèle beaucoup de vulnérabilité de la part des trois femmes.
À faibles reprises, la synchronicité des mouvements et des voix n’est pas parfaitement juste. Contrairement à ce qui pourrait être envisagé, cette fragilité ne fait pas décrocher le spectateur et se lie plutôt au message des créatrices. La descente en soi est aussi belle que périlleuse. »
Allyson Caron-Pelletier, Le Culte
« Dans un décor de caverne magnifique signé Geneviève Lizotte, ces trois artistes plongent audacieusement dans une introspection approfondie sur ce qui se cache sous la surface d’un être humain.
Elles entremêlent leur discipline donnant ainsi un résultat puissant. On sent que rien n’est laissé au hasard.
Le texte poétique et dense écrit par le trio se transforme tout à coup en une chorégraphie où l’émotion est sentie au maximum par les mouvements des corps et des visages.
Celle où Mélanie Demers utilise une pelle pour exprimer avec force sa colère est tout simplement remarquable. Chacune a son style. La complicité entre elles est palpable sur scène.
Le texte change de ton selon les propos et fait également place au chant. Les trois chantent avec leur propre couleur, ce qui en fait « une comédie musicale existentielle » qui captive davantage le spectateur.
Les solos interprétés par Franie Holder sont poignants. Par son charisme, elle met de la puissance et beaucoup de sensibilité dans sa performance.
Seule sur scène, l’actrice Sophie Cadieux nous en met aussi plein la vue et l’âme, avec son solo sur la relation enfant /mère. On reconnaît sa solide expérience sur les planches. Quelle actrice!
Affaires intérieures c’est comme de la poésie. On l’absorbe, on réfléchit, on prend le temps de faire le puzzle et on comprend toute l’ampleur du propos. Cette pièce est loin d’être banale et s’inscrit dans une nouvelle forme de théâtre. Elle s’adresse à un public curieux et éclectique. »
Micheline Rouette, BP Arts Média
« UNE EXPÉRIENCE UNIQUE
Un spectacle qui sort de l’ordinaire. La pièce aborde des questions existentielles et philosophiques, pour essayer de comprendre ce qu’il se passe à l’intérieur, sous la surface. Ces questions sont abordées sur un ton comique et sous la forme d’une courte comédie musicale. Les spectateurs n’en ressortiront pas indifférents.
UNE MISE EN SCÈNE INTRIGANTE
Lorsque le public entre dans la salle, son attention se porte sur le décor se trouvant devant lui. De grandes boules roses et poilues flottant dans le ciel et recouvrant une partie du sol de la scène. Cela pourrait être une planète inconnue, l’intérieur d’un corps humain, une grotte atypique, les possibilités sont nombreuses et ce sera au public de choisir quelle interprétation lui convient le mieux.
À plusieurs reprises, les actrices vont se mettre à chanter ou à danser, ce qui rajoute un côté comique à la pièce. Ces moments de danse et de chant arrivent souvent sans prévenir, et permettent au public de laisser échapper un rire et de faire descendre la pression.
Affaires intérieures est une expérience unique et intéressante, qui lie les talents des trois femmes derrière sa création. »
Lucie Parmentier, sorstu.ca
« Une des pièces des plus inusitées, par son décor majestueux et caverneux, d’où une certaine sensualité dans le propos, dans le geste, le mouvement, comme quelque chose émanant des profondeurs obscures de l’inconscient.
L’Humain et sa radiographie des faits et gestes, mais surtout ce qui se cache dans le cerveau, territoire insondable, merveilleux mais tout autant sujet à des insoutenables mugissements, des bruits indéfinissables traversant le quotidien à une vitesse inimaginable, sans qu’on s’en rende compte.
Ce trio de l’indémontrable, chacune son tour, se plaît à démystifier le discours qui, pour la plupart des membres de l’assistance, échappe, sauf si, par-ci, par-là, des vérités éclatent, affichent leur supériorité sur l’anthropologie de l’espèce. Et soudain, quelques chorégraphies qui se marient autant aux sons contemporains qu’à une recherche musicale des plus ésotériques. Soulignons que les interventions sont parfois chantées. Belle transition entre chaque intervention.
Seule demeure la connivence soutenue entre les trois interprètes qui dévorent cet espace incongru, d’une beauté chromatique et dans le même temp éclatante qui dépasse le quotidien. En terrain inconnu, il est cependant possible, ne serait-ce que par certaines phrases énoncées, de saisir les paramètres aussi mystérieux que curieux et étourdissants de la condition humaine. »
Élie Castel, KinoCulture Montréal
« UN VIBRANT VOYAGE MUSICAL EN SOI
La pièce hybride Affaires intérieures intègre chanson, danse et théâtre. À travers les personnages que crée Sophie Cadieux, sur des musiques de Frannie Holder et des chorégraphies de Mélanie Demers, trois personnages s’interrogent et se découvrent à travers des déclamations poétiques, évocatrices et allumées, des chansons, du mouvement corporel souvent synchronisé. »
Yves Tremblay, Lien Multimédia
« En entrant en salle, on peut apercevoir le décor déjà majestueux et on est tout de suite plongé dans un univers féérique ô combien intrigant. J’étais déjà conquise.
Puis, pendant 1 h 10, on se laisse porter dans un étrange univers, presqu’inquiétant par moment, où on se questionne, avec les artistes, sur la traversée des frontières qui nous habitent et qui nous entourent, sur le vide, le bruit et le simple fait d’exister. Une chose est certaine, il s’agit d’un réel voyage sensoriel!
Au fur et à mesure de la pièce, les univers se mélangeaient et on pouvait constater la souplesse et l’expérience de ces femmes ; elles dansent, chantent et jouent toutes. C’est là l’intérêt et l’atout d’Affaires intérieures selon moi : l’ouverture et la vulnérabilité de chacune des interprètes qui se sont elles-mêmes prêtées au jeu de traverser les frontières de leur milieu. D’ailleurs, il faut noter le travail du corps qui est mémorable, les chants qui sont envoûtants et les monologues qui sont percutants.
Rapidement, on se laisse séduire par le texte d’une grande poésie et sincérité. On remarque dans les propos et dans la posture des créatrices une ode à la femme, une dénonciation des préjugés et des injustices dans une forme engagée et comique à la fois. Cela a donné place à des moments très touchants, valorisant la femme dans son entièreté et dans ses réflexions autour de ses conditions de vie. Par exemple, la maternité est abordée, tout comme les qualités féminines stéréotypées et ces sorcières longtemps condamnées. Par la qualité des questions proposées puis par la force des interprètes, on ressent avec puissance et émotions la vigueur des femmes.
Bien que la pièce demeure assez complexe et nous pose plusieurs interrogations, je suis ressortie du Théâtre en ayant vécu un réel mélange d’émotions. C’est que la pièce fait vibrer et nous éveille aux multiples disciplines artistiques. Je conseille donc vivement d’aller vivre l’expérience d’Affaires intérieures. »
Lauriane Chioini, Boucle Magazine
« 5 SPECTACLES ORIGINAUX À VOIR CET HIVER À MONTRÉAL
Voici cinq propositions qui sortent des sentiers battus et qui plairont aux adeptes de culture en quête de découvertes.
NO 1 AFFAIRES INTÉRIEURES
Que se passe-t-il lorsqu’une comédienne et dramaturge hors pair (Sophie Cadieux), une danseuse et chorégraphe de renom (Mélanie Demers) et une musicienne, autrice et compositrice talentueuse (Frannie Holder) unissent leurs forces? C’est une alliance à découvrir en ce moment à l’Espace GO! L’œuvre Affaires intérieures se vit comme un poème scénique où les différents arts de la scène s’entrecroisent pour nous raconter l’histoire de trois femmes qui partent en voyage au plus profond d’elles-mêmes. Cet enchevêtrement inusité des disciplines interpelle et nous parle des exils intérieurs. »
Claire-Marine Beha, ICI artv
« La plus récente production de l’Espace G) est une plongée interne ambitieuse qui, malgré des confusions, atteint le cœur du public.
La poésie est omniprésente dans l’œuvre, que ce soit par les textes ou le mouvement des corps. Malgré sa grande beauté, elle devient toutefois éparpillée vers le milieu de la pièce, presque déboussolante.
Bien que l’on puisse se sentir écartelé par cette cacophonie intérieure qui dicte les deux premiers actes de la pièce, le public est pris par la main dans la dernière partie. Il s’agit de l’apogée de la pièce, une ode aux femmes, et plus particulièrement aux mères. Lorsque Sophie Cadieux appelle sans arrêt sa « maman », invisible pour l’auditoire, il est difficile de ne pas verser une larme.
Tout au long de l’œuvre, les artistes font preuve d’une grande maîtrise de leur art en s’échangeant le projecteur lors de prestations individuelles, mais également en joignant leurs forces.
Les protagonistes brillent dans leurs disciplines respectives et parviennent à transmettre autant le rire que les pleurs. La musique, chantée et préenregistrée, complémente si bien chacun des tableaux qu’elle pourrait être considérée comme un autre personnage.
En fin de compte, la prestation des créatrices et les émotions provoquées donnent l’impression que l’heure et dix passe en un claquement de doigts. »
Élisa Marchildon, Montréal Campus
« Dans le programme, on nous explique qu’au départ, au tout début du processus créatif, il y avait ces envies de douceurs. Une introspection douce via l’art et la création. Des envies de trouver un refuge dans la douceur. Et pour la trouver cette douceur, elles ont puisé dans leur intérieur, puisé en soi en empruntant des chemins différents. […] Le plus gros bémol c’est que le propos n’est pas très clair. Je suis sortie de la pièce en me disant : qu’est-ce que je viens de voir là! […]
Heureusement, ce qui compense, c’est qu’on peut compter sur des artistes de grand talent qui trouvent une certaine complicité sur scène. […] Ce que j’ai vraiment aimé par contre, ce sont les décors. C’est magnifique, pour vrai, et ça capte notre attention dès le départ parce que c’est rare qu’on voie ça. Très beau décor. Trois filles talentueuses, mais une proposition peut-être peu claire, confuse. »
Eugénie Lépine-Blondeau, Tout un matin, ICI Première