Billetterie

Escales 11 à 15

Je suis une femme d'octobre

PRÉSAGE D’UNE RECRIMINALISATION DE L’AVORTEMENT

Photo : André Querry
 

 

 

En mars 2008, vingt après la victoire du Dr Morgentaler (1988) décriminalisant la pratique de l’avortement au Canada, un projet de loi privé porté par le député conservateur Ken Epp est adopté en deuxième lecture à la Chambre des communes : le projet de loi C-484, Loi sur les enfants non encore nés victimes d’actes criminels.
 
Sous le couvert de la protection des femmes enceintes et de la criminalisation de gestes causant la mort d’un « enfant non encore né » (in utero ou à la naissance), C 484 visait la reconnaissance d’un statut juridique au fœtus. Reconnaître un statut de personne au fœtus aurait pour conséquence de lui accorder un droit à la vie et à la sécurité physique, des droits qui entrent en contradiction avec ceux de la femme enceinte.
 
C-484 constituait une menace au droit des femmes enceintes à l’avortement.
 
Pour contrer l’adoption finale de C-484, les féministes et les pro-choix ont repris du service au Canada, d’un océan à l’autre. Il fallait réitérer la préséance des droits des femmes enceintes sur ceux du fœtus et s’opposer à toute limite potentielle à la liberté et à l’autonomie des femmes à décider pour elles-mêmes. Depuis les années 1970, le droit à l’avortement et les services qui en assurent l’accessibilité ont fédéré une part importante du mouvement féministe. Au Québec, en 2008, la mobilisation dans les rues n’a pas faibli, quand jeunes et moins jeunes ont marché côte à côte en partageant révolte et solidarité.
 
« La politique sur notre ventre ne se fera pas sur notre dos. »
 
En septembre 2008, C-484 et les trois autres projets de loi similaires meurent au feuilleton avec la dissolution du gouvernement Harper. Cependant, des menaces au droit à l’avortement perdurent, car des député·es de la Chambre des communes s’affichent toujours « pro-vie ».
 
 
Stéphanie Mayer
Chercheure postdoctorale à l’Université d’Ottawa
 
La photo est exposée dans la vitrine du Espace Skins Montréal.
Espace Skins Montréal vous offre parmi les meilleurs soins médico-esthétiques du visage et du corps pour femmes et hommes en ville. Situé en plein cœur du boulevard Saint-Laurent, Espace Skins Montréal est le prochain arrêt #SkinCare à votre agenda. Quels que soient vos besoins, leur équipe de spécialistes aussi professionnelles que passionnées sera en mesure d’élaborer un plan de traitement adapté et spécifique à votre situation.

 
 
 

« UNE LESBIENNE EST RADICALE OU N’EST PAS LESBIENNE. UNE LESBIENNE QUI NE RÉINVENTE PAS LE MONDE EST UNE LESBIENNE EN VOIE DE DISPARITION. » – NICOLE BROSSARD

Photos : Ross Higgins, Manifestation du 5 mars 1983 + Jacques Nadeau (vignette)
 

 

 

Ce n’est pas d’hier que les lesbiennes réinventent le monde! Elles sont de toutes les luttes. Avec les femmes hétérosexuelles, elles dénoncent le viol et le harcèlement sexuel, demandent l’équité dans l’accès aux études et au travail, réclament l’accès à l’avortement libre et gratuit…
 
Au tournant des années 1980, des groupes autonomes de lesbiennes commencent à s’organiser et participent aux manifestations du mouvement féministe et du mouvement gai.
 
Pendant l’une des premières marches de la Fierté à Montréal, en juin 1979, des lesbiennes marchent derrière une bannière où elles ont écrit : « Lesbiennes : On étouffe sous nos masques ». Certaines portent un sac en papier brun sur la tête, d’autres tiennent des pancartes qui clament : « Je suis votre mère », « Je suis votre fille », « Je suis votre sœur », « Je suis votre infirmière », « Je suis votre vieille tante célibataire », « Je suis votre ancienne blonde », etc. Autrement dit : nous sommes partout, mais la discrimination et les préjugés que nous subissons nous obligent à vivre cachées.
 
Le message du contingent de lesbiennes qui prennent part à la Marche des femmes le 8 mars 1983 est le même : elles ont décoré des soucoupes en plastique (celles qu’on utilise pour glisser sur la neige) qu’elles brandissent, tantôt pour se cacher, tantôt comme un bouclier d’Amazone. D’autres portent des pancartes qui expliquent les raisons pour lesquelles elles sont parfois visibles, d’autres fois, non…
 
Aujourd’hui, au Québec, les couples et les droits parentaux des lesbiennes sont reconnus par la loi. En principe, les chartes de droits nous protègent de la discrimination, mais la visibilité a encore un prix pour les lesbiennes et les autres femmes qui refusent de se conformer aux normes d’un régime de genre binaire. Nous vivons encore dans une société hétéronormative et hétérosexiste. Ensemble, il faut continuer à réinventer le monde.
 
 
Laure Neuville
Membre des Archives lesbiennes du Québec
 
BROSSARD, Nicole. « Kind Skin My Mind », Resources for Feminist Research/Documentation sur la recherche féministe (RFR/DRF), vol. XII, no 1, Toronto, mars 1983, repris dans BROSSARD, Nicole. La lettre aérienne, éditions du remue-ménage, Montréal, 1988, p. 107-109.
 
Les deux photos sont exposées dans la vitrine du Robin des Bois.
Situé au cœur du Plateau-Mont-Royal, le restaurant Robin des Bois vous offre des plats aux saveurs du monde dans une ambiance chaleureuse. Réputée pour sa cuisine 99 % faite maison, cette institution unique vous sert un menu diversifié. La cheffe Amélie Acloque et son équipe vous préparent autant des options végétariennes et végétaliennes, comme du tofu mariné, de délicieux légumes de saison et des lentilles assaisonnées aux épices berbères, que du confit de canard, de la pieuvre marinée, de la bavette et du saumon fumé. Le tout vous est servi par une équipe dynamique et humaine, composée d’employés réguliers et de bénévoles dévoués.

 
 
 

ME TOO / MOI AUSSI

Photo : Valérian Mazataud
 

 
 

En 2006, la militante et organisatrice communautaire afro-américaine Tarana Burke lance la campagne Me Too. En tant que survivante de violences sexuelles, son initiative est axée sur un message de solidarité et de sororité. Ce projet est né du constat que les survivantes des communautés noires et de quartiers défavorisés sont invisibilisées dans la lutte aux violences sexuelles.
 
Près d’une décennie plus tard, en octobre 2017, dans la foulée du scandale sexuel Weinstein ayant été mis en lumière par des journalistes, le mot-clic #MeToo devient viral sur la Toile. À la suite d’une publication Twitter de l’actrice Alyssa Milano, #MeToo devient un mouvement social d’envergure et historique, qui transcende les frontières des États-Unis. Ses effets se font encore sentir à ce jour dans de nombreux pays.
 
#MeToo est un mouvement social aux ramifications et impacts complexes. Il a pris des formes variées dans les différents contextes géographiques où il s’est inséré. Au Québec, les vagues de dénonciation ont été multiples et protéiformes. Elles ont débuté avec les vagues de dénonciations sur les campus universitaires, notamment à la suite de la grève étudiante de 2012, et se sont articulées lors de l’affaire Jian Gomeshi avec #AgressionNonDénoncée en 2014. Au cours de l’été 2020, les milieux artistiques ont par ailleurs été secoués par une nouvelle vague de dénonciations.
 
Le mouvement #MoiAussi a remis au goût du jour une conversation difficile, mais nécessaire sur les violences sexuelles. Il nous a invité·es à revisiter les notions de justice et de réparation, un travail qui demeure inachevé. Toutefois, un écueil de ce mouvement demeure flagrant : l’effacement de la contribution des femmes noires ayant participé à sa genèse.
 
 
Kharoll-Ann Souffrant
Travailleuse sociale et étudiante au doctorat en service social à l’Université d’Ottawa
 
La photo est exposée dans la vitrine du Harbin Dumpling.
Harbin Dumpling est un restaurant incontournable du Plateau et du Mile-End pour leur offre spécialisé en dumpling. Des plats frais, généreux à prix abordable vous y attendent.
 
 

 

PROTECTION DU TERRITOIRE ET DES RESSOURCES NATURELLES – LES FEMMES INNUES AU FRONT

Photo : Jacques Nadeau

 
 
Le rapport des nations autochtones au territoire est d’une richesse dont la complexité est difficile à exprimer. Souvent, on le réduit à la proximité nécessaire à la survie par la pêche, la chasse, la cueillette et l’agriculture, mais il faut en dire beaucoup plus. Le territoire et tout ce qui l’habite ne sont pas vus comme des choses dont on peut prendre possession pour accroître sa richesse. Le territoire est un lieu d’apprentissage, où le savoir-faire spécifique à ce qu’on y trouve est transmis d’une génération à l’autre. Il a une dimension spirituelle, notamment parce que les ancêtres ont aplani les sentiers sur lesquels on marche. Il est parsemé de médecine et est un repère où s’encrent les histoires qu’on y raconte et les langues qu’on y parle. De plus, les femmes sont traditionnellement réputées pour avoir un rapport particulier au territoire et en être les gardiennes parce que, comme la Terre mère, elles aussi sont porteuses de vie. Pour ces raisons, l’accaparement des territoires autochtones et la mise en réserves ont eu un effet plus dévastateur que toute personne avec une vision occidentale du territoire ne peut s’imaginer.
 
Sur cette photo, on voit des femmes innues s’opposer à un projet de « développement » basé sur l’extraction des ressources naturelles du Nitassinan (« notre terre » en innu-aimun). En plus de détruire ce qui est au cœur de la vie de peuples millénaires, ce genre de projets est dénoncé par plusieurs groupes de femmes autochtones parce qu’il n’offre pas d’occasions d’emploi pour elles et les rend vulnérables à l’exploitation des hommes qui viennent y travailler temporairement, loin des regards.
 
 
Annie O’Bomsawin-Bégin
Membre de la nation des Abénakis d’Odanak
 
La photo est exposée sur la vitrine du Rachelle Béry.
Rachelle Béry est plus qu’une épicerie : c’est un mode de vie. Leur philosophie? Faciliter l’accès à une alimentation santé, naturelle et biologique. Rachelle Béry souhaite être une source d’inspiration pour ceux et celles qui désirent trouver un équilibre et un bien-être, autant par l’alimentation que par le style de vie.
 
 
 

ASSEZ BONNE POUR TRAVAILLER, ASSEZ BONNE POUR RESTER

Photo : André Querry
 
Féministe radicale, abolitionniste et internationaliste
 
La photo est exposée dans la vitrine du Oppens.
Oppens est la boutique de confiance pour la mode « taille plus » au Canada depuis 1987. Vous trouverez en magasin une collection éclectique de ravissantes créations. L’équipe d’Oppens sait comment mettre sa clientèle en confiance. Elles travaillent de près avec chacune de leurs clientes pour les aider à faire le choix parfait afin de mettre en valeur leur style personnel.