C’est probablement une évidence, mais « le reste que nous connaissons par le cinéma » auquel Crimp fait référence avec son titre, c’est notamment la première partie de l’histoire du cycle thébain, l’ŒDIPE ROI de Sophocle, que le cinéaste italien Pier Paolo Pasolini a adapté au cinéma en 1967 et que Crimp évoque dès la première scène.
Il y aurait peut-être aussi tous les péplums (Le choc des Titans, Troie, 300, Gladiateur, etc.) et le fait que de nos jours, nous ne lisons que rarement en profondeur les mythes grecs fondateurs. Nous les connaissons surtout grâce au médium cinématographique, et certaines superproductions hollywoodiennes évincent parfois la profondeur philosophique et symbolique au profit de la charge violente, sensationnaliste… Il n’en demeure pas moins que ces récits souvent guerriers et sanglants résonnent encore avec notre temps et nous rappellent que notre histoire humaine est, comme l’évoque le titre du film de David Cronenberg, A History of Violence.
Et finalement, le cinéma est, en quelque sorte, notre mythologie contemporaine : les stars, les héros, la violence, ou l’aspect purgatoire des fables qui sont des reflets et des représentations du monde actuel et des phénomènes humains existants – intimes et collectifs.