Billetterie

10 trams pour Williams

Un Tramway nommé Désir

Retour à la pièce

En compagnie de Serge Denoncourt

« Ma prochaine pièce sera simple, directe et terrible. Un portrait de mon âme. Il n’y aura pas d’artifices. J’y dirai la vérité comme je la vois, tordue comme je vois les distorsions, sauvage comme je suis sauvage, tendre comme je suis tendre, folle comme je suis fou, passionnée comme je suis passionné. Ce sera moi sans concessions ou échappatoire. Un assaut frontal sans peur et sans honte. »
 
— Tennessee Williams
 
 

1— TRAMWAY

 
Blanche DuBois sillonne les rues de La Nouvelle-Orléans à bord du réseau de tramways. Pour rejoindre l’avenue Elysian Fields où habite sa sœur Stella, elle emprunte la rue Désir, dans le tram flanqué du même nom. Une impression persiste aujourd’hui d’un certain pittoresque dans la description de ce trajet symbolique. Mais c’est aussi – et surtout – l’image du tramway qui, bien que restauré dans de nombreuses villes, connote une vision romantique du passé.
 
Or en 1947, lorsque Tennessee Williams écrit sa pièce, les tramways sont aussi répandus que le sont de nos jours les métros et autres systèmes de transport urbain. L’âge d’or du tram se situe en effet entre les deux guerres. Il ramifie les villes avec une efficacité redoutable, une puissance qui n’évoque alors rien du tendre folklore. Au contraire, peut-on imaginer que la propulsion de ces machines marque la modernité et sème parfois même la frayeur? La même intensité engage les propos de Blanche lorsqu’elle file la métaphore du désir animal de sa sœur pour Stanley Kowalski, désir comme un « tramway suintant qui déchire la ville dans un incessant va-et-vient à travers les rues étroites du quartier français ». Sous-entendu : se retrouver, par mégarde ou par désespoir, sur la route d’une telle machine pourrait bien être fatal.
 
 
 

2— LA VISION

 
Tennessee Williams a écrit des kilomètres de journaux intimes, de notes, d’essais où il se contredit sans cesse. Ses propos, notamment publiés dans les MÉMOIRES, appellent souvent la polémique. En tant qu’auteur, il le dit lui-même, il est « ce grain de sable irritant » pour la société. « À le lire, lance le metteur en scène Serge Denoncourt, je ne le crois plus du tout. » Mais entre les paradoxes, les contradictions et les mensonges forgés comme autant de vies fantasmées, restent les traces – réelles ou fictives, peu importe – d’une vie d’écriture. Sa production littéraire non théâtrale ne vient ni expliquer ni défendre son œuvre dramatique. Elle sème pourtant des images, esquisse des figures ou des fables qui sont reprises pour la scène. Blanche serait née d’une telle vision : une femme en attente sur une chaise, observant la lune à la fenêtre. « La chaise de Blanche au clair de lune ».
 
Adolescent, le metteur en scène Serge Denoncourt est bouleversé et hanté par le film d’Elia Kazan (1951). Puis, en commençant le théâtre, il rêve de faire du Tennessee Williams. Pour lui, la vision première appartient donc au cinéma, mais elle se fane au fil du temps, sans doute parce que les images obsédantes du film finissent par s’user à force de suremploi, d’omnipotence sur la sphère théâtrale. Le film cristallise l’œuvre; les mises en scène subséquentes se superposent aux images de Kazan pour aplanir la pièce. Stanley Kowalski est d’abord Marlon Brando; Blanche DuBois n’est jamais trop loin de Vivien Leigh.
 
L’envie de se frotter à l’œuvre a sommeillé longtemps chez Serge Denoncourt. Il y a un an ou deux, elle s’est réveillée : « Je me suis rendu compte que toute l’imagerie autour des pièces était faussée, surannée. Il m’a semblé qu’il était temps de remonter Tennessee Williams de manière décomplexée. » La question s’est posée activement : comment retrouver une vision de la pièce dégagée de son histoire, de sa fortune et de la réception de l’œuvre?
 
 
 

3— QUITTER HOLLYWOOD

 
« Notre premier travail a été de lire la pièce en essayant d’oublier toutes ces autres mises en scène, en oubliant le film, en oubliant ce que nous savons de ce texte. » Serge Denoncourt et son équipe partent à la chasse au trésor, à la recherche du sens perdu. Que trouve-t-on dans la partition de Williams qui n’est jamais joué? Sur quoi repose la théâtralité? Comment les traductions successives ont-elles gommé la force et la beauté du langage théâtral?
 
Avec le glorieux film de Kazan, il s’est produit un étrange phénomène, explique Denoncourt. « C’est comme si nous avions assumé qu’Elia Kazan avait trouvé tous les codes, qu’il avait extrait l’essentiel une fois pour toutes. Le cinéma nous a fait perdre la formidable théâtralité de la pièce en ne nous donnant à voir que le réalisme. » Dans le spectacle qui s’ouvre à Espace Go cette semaine, une immense affiche du film couvre le mur du fond. Le décor annonce d’emblée un rapport à l’œuvre filmique que Denoncourt souhaite critique. « Je voulais rebondir sur ce film. Aller chercher précisément tout ce qui ne s’y trouve pas et retirer ce qui ne me convient pas. »
 
 
 

4— TENNESSEE POÈTE

 
La première production du TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR, présentée sur Broadway plus de 855 fois, marque une rupture avec un certain réalisme théâtral. La langue poétique de Williams y est pour beaucoup. Elle sonde l’intériorité des êtres. Elle fait apparaître, dans un même mouvement, les moindres tressaillements de l’individu ainsi que sa dimension mythique. Marlon Brando, aussi de la distribution, incarne cet accès double au monde intérieur et extérieur. La brute qu’il représente n’est pas sans révéler ses fièvres et son trouble in petto. Ce sont les brillants débuts de la méthode de l’Actors studio.
 
C’est que Tennessee Williams n’écrit pas du tout de manière réaliste, mais plutôt de manière poétique. « Excessivement poétique », rajoute Serge Denoncourt. La langue de ses personnages n’est pas mimétique de la langue quotidienne. Elle ne s’installe pas dans des catégories et des registres nets. En français, il nous arrive souvent de perdre toute une partie de la poésie, ou alors elle disparaît dans un jeu trop réaliste. Denoncourt veut à tout prix éviter cet écueil. La traduction réalisée par Paul Lefebvre il y a quelques années restitue très bien, selon lui, la poésie de Williams. « En répétition, nous avons adapté ou retraduit certains extraits, pour se rapprocher au plus près du texte original, quitte à donner une certaine étrangeté aux expressions choisies en français. »
 
« Tout est symbolique dans cette pièce », rappelle Denoncourt. Dans une Nouvelle-Orléans fantasmée, Williams crée un monde de toutes pièces. L’espace, les personnages et leurs noms, la toponymie : l’ensemble participe de l’artifice théâtral. L’auteur américain est un maître des masques et des faux-semblants. Adoptant le prénom Tennessee, il se crée lui-même une identité forgée au territoire auquel il s’associe – ou dont il souhaite s’écarter… Tennessee est un personnage qui invente sa langue. Blanche parle aussi la langue d’un territoire imaginaire, symbolique. Car dans la maison de Belle-Rêve, le faste et la magie de l’enfance n’existent plus.
 
Dans son projet scénique, Denoncourt conserve les quatre personnages principaux de la pièce : Blanche (Céline Bonnier), Stanley (Éric Robidoux), Stella (Magalie Lépine-Blondeau) et Mitch (Jean-Moïse Martin). Le jeune Tennessee Williams (Dany Boudreault) est aussi présent sur scène, il voit tout, il se glisse sous la peau des personnages secondaires et se confond progressivement avec Blanche DuBois. Une interprétation sans équivoque qui fait de la « Southern belle » un vrai double de l’auteur.
 
 
 

5— LA BELLE DE BELLE-RÊVE

 
La partition de Blanche DuBois, complexe et très écrite, appelle une virtuosité émotive. Précieuse, emphatique, théâtrale, sa langue accuse les symptômes de sa condition sociale (une aristocratie déchue) et porte la fêlure qui annonce la folie. L’état de Blanche vacille et se métamorphose suivant les situations, suggérant une interprétation mouvante. Serge Denoncourt dit ne jamais avoir dirigé une partition si difficile, aussi riche en tonalités. S’il a confié le rôle à Céline Bonnier, comédienne chercheuse, c’est parce qu’elle ne tombe jamais dans le piège du préfabriqué. L’actrice n’a pourtant pas spécialement rêvé d’incarner Blanche DuBois, pas plus qu’elle ne souhaite se mesurer aux monstres sacrés qui ont successivement marqué le rôle. Son désir vient simplement de la rencontre.
 
« Blanche DuBois, ajoute le metteur en scène, est l’un des personnages de la dramaturgie que je connais le mieux et qui me fascinent le plus. Mais elle a tant été associée au psychodrame que j’ai longtemps perdu tout intérêt. » Denoncourt regrette l’association trop immédiate de Blanche DuBois à la folie. « Elle est menteuse. Elle est mythomane. Elle est nerveuse et troublée, mais elle n’est pas folle. » C’est-à-dire que le point de rupture du personnage ne cède qu’au moment du viol par son beau-frère, sous-entendu le plus clairement avoué de la dramaturgie de Williams…
 
 
 

6— L’AUDITION ÉTERNELLE

 
« Blanche DuBois, insiste Denoncourt, est un personnage d’actrice en manque d’amour. » À la manière des acteurs cherchant à exister dans l’œil du metteur en scène, Blanche cherche une confirmation de son existence – de sa jeunesse, de sa beauté, de ses charmes – dans le regard des hommes. Avec Stanley et ses amis, elle joue le grand jeu, se parfume et se vêt de ses plus jolies robes. Au camelot qui vient collecter l’argent, Blanche DuBois offre d’abord une entrevue, avant de déployer quelques caresses. Soucieuse d’offrir une image gracieuse, ni fanée, ni défraîchie, elle prend toutes les précautions pour être bien vue, dans la bonne lumière, sous son meilleur jour. « Mais, toi regarde-moi pas, Stella, non, non, non, pas tout de suite, pas avant que j’aie pris un bain, que je me sois reposée! Et puis éteins la lumière! Éteins là! Je refuse d’être vue sous un éclairage aussi cruel! » Celle qui ne peut supporter « une ampoule nue » préfère mettre en scène sa propre exhibition plutôt que de tomber dans l’œil du hasard.
 
Dans le processus du spectacle, Serge Denoncourt et son équipe ont exploré et partagé les arcanes du désir, notamment celui des acteurs, que viennent parfois formaliser l’audition ou la distribution. « L’appel du metteur en scène est une vraie déclaration d’amour », dit-il. C’est là que tout commence. Si les acteurs choisissent de le suivre dans l’aventure de la création, estime Denoncourt, ils acceptent aussi d’incarner la détresse du metteur en scène. « Ils osent se déposer dans ma main et avoir confiance. » Cet abandon qui suit le désir ouvre l’espace de la vulnérabilité. Comme cette longue audition pour être aimé qui caractérise le jeu de Blanche DuBois et exacerbe sa fébrilité jusqu’à la rendre pleinement vulnérable.
 
 
 

7— UNE CORRIDA

 
Dans un acte théâtral qu’il considère comme impudique, Serge Denoncourt met sa propre sexualité en scène. « Je ne suis jamais allé aussi loin que dans cette pièce. » Il y aura du sexe, de la nudité, de la masturbation – toutes ces manifestations de l’éros inscrites dans les interstices des dialogues. Denoncourt cherche à retrouver la sexualité latente dans le texte, sortir l’objet lisse des rôles et des trajectoires corporelles qui l’ont stigmatisé. Dans son spectacle, le metteur en scène traque l’inconfort, repousse les limites de l’espace intime pour mettre au jour une zone de la sexualité non dévoilée sur scène. Le désir d’être soumis à quelqu’un, voire de souffrir dans la rencontre. Le personnage de Williams créé par Denoncourt récite sur scène un poème de Federico García Lorca sur la tauromachie. « Pour rappeler que la pièce de Williams est une corrida. Et qu’il y aura une mise à mort ». Sur scène, les personnages sont tous victimes d’une sexualité déréglée, malade. Blanche s’éternise dans des bains fumants qui n’ont rien d’innocent, Stella rêve de domination, Mitch s’épanche à travers la sexualité des autres.
 
« Il n’y a rien dans les mots de Williams qui laisse supposer que Stanley puisse être un sexe-symbole », défend Denoncourt. C’est toujours en référence à Marlon Brando qu’on interprète à tort ce personnage. Il s’intéresse aux autos, à ce qu’il va manger, au sexe. Beaucoup plus monolithique que Blanche, il suit une ligne droite, il est d’une espèce complètement différente. Partant de là, comment envisage-t-on sa présence, son désir? Sa relation avec Stella? Sous l’influence de quels indices ou de quels gestes s’autorise-t-il le viol de Blanche? Comment passe-t-il d’une libido vivendi – saliver avec la bouche de l’œil – à l’acte de transgression ultime?
 
 
 

8— DE L’AUTRE CÔTÉ DU MIROIR

 
Au moment du viol, suggère Serge Denoncourt, Blanche traverse le miroir. Le monde qui l’attend de l’autre côté obéit à des règles aussi fourbes que le pays étrange où se retrouve Alice. « À bout de mensonges, elle bascule derrière le miroir pour ne jamais revenir. Nous avons choisi d’en faire un refuge, un endroit assez serein parce qu’elle l’a choisi. » La proposition de Denoncourt prolonge et complète donc celle de Kazan : dans le film de 1951, soumis à la stricte censure de l’époque, le viol de Blanche est suggéré par le simple fracas d’un miroir. Le spectacle s’engouffre dans cette brèche et, contrairement au cinéma, ne gomme rien, ni des prémisses ni des conséquences de l’acte.
 
« Ce qui la rend folle, ce n’est pas l’acte sexuel, mais le moment du passage », poursuit le metteur en scène. Le personnage de fausse prude créé par Blanche, reine de pacotille, tombe entre les mains de la bête. Elle est souillée, mais aussi soulagée, à entendre Denoncourt. Serait-ce qu’elle n’a plus à manœuvrer sur le seuil inconfortable où elle se tenait jusqu’ici, à la frontière du rêve – de Belle-Rêve – et du cauchemar? Car, comme le dit Blanche à son arrivée chez les Kowalski : « Jamais, jamais, jamais dans mon pire cauchemar j’aurais pu imaginer — seulement Poe! Seulement le grand Edgar Allan Poe! — pourrait rendre justice à un endroit comme ça. Dehors, ce doit être les marécages hantés de la maison Usher! »
 
 
 

9— JE SUIS UNE MOUETTE

 
Vers la fin de sa vie, au début des années 1980, Tennessee Williams réalise une libre adaptation de LA MOUETTE de Tchekhov (1896), pièce phare du parcours de Serge Denoncourt, auteur du remarquable spectacle JE SUIS UNE MOUETTE (NON CE N’EST PAS ÇA). Qu’est-ce qui relie cette pièce à l’œuvre de Williams? Et comment sert-elle de trait d’union entre l’auteur américain et le metteur en scène québécois?
 
« Tout nous relie! », lance Denoncourt. La même question se pose sous différentes formes, celle de la survie de Blanche et de Nina, qui les pousse à la folie. La question du désir et de la mort – d’éros et de thanatos – est au cœur des deux pièces. À cette filiation, Denoncourt tient à ajouter une troisième œuvre, fondamentale pour son présent travail. Le film PERSONA de Bergman (1966). « Ce qui m’obsède, dit-il, c’est la nécessité qu’ont ces personnages – et que nous avons tous – de se créer une persona, un masque qui fasse écran pour nous protéger du monde. » S’inspirant d’une célèbre scène de PERSONA, Denoncourt superpose en projections la Blanche de Kazan (Vivien Leigh), la Blanche de son spectacle (Céline Bonnier) et Tennessee Williams (joué par Dany Boudreault).
 
 
 

10— CENSURE

 
En 2010, le metteur en scène polonais Krzysztof Warlikowski présentait, au théâtre de l’Odéon à Paris, sa version du TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR (spectacle intitulé UN TRAMWAY, traduit par Wajdi Mouawad). Dans une distorsion du temps, Warlikowski mélange les espaces évoqués par Williams, exacerbe l’errance d’une Blanche déchue, devenue toxicomane (Isabelle Huppert). Sa mise en scène est violente et radicale, mais aussi porteuse d’une grande mélancolie. Serge Denoncourt a vu le spectacle et apprécié l’immense liberté du créateur. Cela dit, les ayants droit de l’auteur sont depuis plus frileux à l’idée de laisser quiconque s’emparer du texte de Williams comme matériau d’une œuvre à réinventer. La production québécoise a été confrontée à ce durcissement…
 
À l’origine du projet intitulé « Un show nommé désir », Denoncourt souhaitait plonger dans les entrailles du TRAMWAY pour créer une nouvelle partition composée du texte d’origine croisé au matériau généré en répétition. Les premières explorations avec les acteurs ont d’ailleurs permis de recueillir des heures d’échange autour de la question du désir.
 
Cette stimulante matière a servi de base au travail scénique et ouvert les horizons de la dramaturgie. Le spectacle en conserve non seulement l’impulsion, mais aussi des extraits sonores originaux.
 
Le metteur en scène québécois ne regrette pas de s’être frotté à la partition originale qu’il dit avoir creusée avec urgence. Dans le texte de Williams, chaque réplique est une brique pour arriver à la suivante. Denoncourt dit cependant mieux comprendre ce contre quoi s’est battu Kazan à son époque. « Mais au bout du compte, tout ce que nous souhaitions dire sur le désir, j’ai tenté de le mettre dans la mise en scène. La contrainte est devenue un élément créateur qui m’a mené au-delà du projet initial, conclut Denoncourt. J’avais l’impression de monter une pièce allemande écrite il y a deux semaines! » Un voyage à chaud…
 
 

Dossier réalisé par Jessie Mill
 

 
 

 
Jessie Mill est conseillère artistique au Festival TransAmériques. À l’occasion, elle enseigne et accompagne des projets de création en tant que dramaturge. Elle fait partie du comité de rédaction de la revue Liberté.
 
 
SOURCES
Les citations de la pièce UN TRAMWAY NOMMÉ DÉSIR de Tennessee Williams proviennent de la traduction de Paul Lefebvre revue par Serge Denoncourt pour cette production.
Tous les propos rapportés sont extraits d’un entretien avec Serge Denoncourt, réalisé le 7 janvier 2015 au Théâtre ESPACE GO.
Tennessee Williams, Les Nouveaux Cahiers de la Comédie-Française, no.8, L’Avant-scène théâtre, mars 2011.