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Villa Dolorosa : extraits de critiques

Villa Dolorosa

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« Si Villa Dolorosa pose notamment la question de l’héritage culturel, le patrimoine tchékhovien, lui, est bien vivant. Inspirée par ses Trois sœurs, la dramaturge allemande Rebekka Kricheldorf en a retenu les principaux personnages dans sa transposition décapante. Elle a aussi su capter l’esprit de ce portrait dérisoire d’un petit monde confronté à la désillusion et à la perte de sens. Dénué du pathétisme ou de la nostalgie inhérente à la pièce originale, son texte s’avère plus cinglant encore à l’égard de personnages éternellement insatisfaits, et du regard qu’eux-mêmes portent sur leurs contemporains, trop médiocres, et sur leur époque.
 
Si on sent que l’ensemble aurait pu être encore plus mordant, le spectacle dirigé intelligemment par Martin Faucher présente des transitions réussies entre les actes, et une très solide interprétation. En effet, Luc Bourgeois apporte une sorte de poésie lunaire, très rafraîchissante, à l’amant. Et avec sa posture corporelle désinvolte, sa langue à la fois dédaigneuse et relâchée, Anne-Élisabeth Bossé porte formidablement le registre cynique. »
Marie Labrecque, Le Devoir
 
 
 

« Avec Villa Dolorosa, présentée cet automne à l’Espace Go, Martin Faucher a donné à savourer toute la truculence de la réécriture de l’Allemande Rebekka Kricheldorf. Son spectacle a démontré hors de tout doute que le mal de vivre de Macha, Olga et Irina a tout à voir avec celui des jeunes gens d’aujourd’hui. »
Christian Saint-Pierre, Le Devoir
 
 
 

« Digne héritière de Tchekhov, la dramaturge allemande Rebekka Kricheldorf traduit avec une savoureuse ironie et un sens inné de l’absurde les états d’âme des bien-nantis dans Villa Dolorosa.
 
Orchestrant avec doigté ce carnage verbal, Martin Faucher accentue l’humour assassin de Kricheldorf par une mise en scène joyeusement ludique où chaque nouvel élément envahissant le décor vient accabler ces clowns tristes. Brillant de mille feux dans cet univers tchekhovien contemporain, Anne-Élisabeth Bossé est soutenue par une solide distribution au sein de laquelle se démarquent Geneviève Alarie, irrésistiblement drôle, et Luc Bourgeois, attendrissant en philosophe du dimanche. »
Manon Dumais, Voir
 
 
 
« Martin Faucher, qui signe la mise en scène, a attrapé au vol et manipule avec une belle férocité l’humour noir du texte, s’autorisant même à jouer avec les codes du vaudeville. […] Il dirige avec assurance cette grande fête triste où s’illustrent tout particulièrement les interprètes des trois sœurs empruntées à Tchekhov. »
Alexandre Vigneault, La Presse
 
 
 
« Des comédies; voilà ce que Tchekhov disait, selon certains, à propos de ses pièces. Si ce cher Anton T. était notre contemporain, Villa Dolorosa serait incontestablement le texte qui se rapprocherait le plus de la plume de notre Russe favori, et Rebekka Kricheldorf en serait certainement honorée. Car Villa Dolorosa est plus que « librement inspirée » de l’œuvre générale de Tchekhov (ou plus précisément ici des Trois sœurs), mais une réactualisation féroce, ironique, voire une transposition moderne parfaite des motifs et de l’univers tchékhoviens.
 
Trois anniversaires d’Irina, entre 28 et 30 ans, tous aussi ratés les uns que les autres, forment les trois actes de cette comédie tout aussi truculente que cynique. Villa Dolorosa, traduite par Sarah Berthiaume et Frank Weigand, s’avère un morceau théâtral mordant, qui ne craint ni les envolées littéraires pompeuses, mais d’une redoutable agilité, toujours teintées d’une morosité palpable, ni les répliques assassines et vulgaires farouchement drôles.
 
Anne-Élisabeth Bossé est particulièrement irrésistible dans son personnage d’Irina; Marilyn Castonguay, aux superbes bouclettes blondes, charme par sa seule présence. Geneviève Alarie, Luc Bourgeois, David Boutin et Léane Labrèche-Dor sont tout aussi justes qu’éclatés, soufflant à leur personnage la dose parfaite de folie.
 
Martin Faucher réussit à diriger brillamment les comédiens, modelant chaque personnage de manière à ce qu’ils représentent totalement cet ennui lourd et ce désespoir mou, omniprésents au cœur du récit, qui deviennent les objets que l’on ridiculise. »
David Lefebvre, montheatre.qc.ca
 
 
 

« Tout ça ressemble aux TROIS SOEURS de Tchekhov. Mais dans cette production, on ne sent pas les 112 ans qui nous séparent du texte original. Lourd? Non. Martin Faucher a privilégié une approche décalée. Les personnages sont franchement pâmés mais on prend souvent le parti d’en rire. La traduction de Sarah Berthiaume et Frank Weigand transmet avec une efficacité contemporaine la logorrhée verbale et le radotage de ces êtres oiseux.

La distribution est étincelante. Les comédiens insufflent à cette Petite Vie ce qu’il faut de gravité pour qu’on retourne à la maison en se posant des questions sur la fragilité de l’existence. »
Claude Deschênes, claudedeschenes.ca
 
 
 

« Villa Dolorosa aborde de façon drôle et intelligente cette apathie des jeunes adultes à qui il manque un objectif dans la vie. Les personnages à la fois méprisables et attachants se lancent des répliques assassines et délectables. Anne-Élisabeth Bossé offre une performance particulièrement savoureuse. Tout comme David Boutin.  »
Roxanne Léouzon, Journal Métro
 
 
 

« Anne-Élisabeth Bossé est admirable. Le metteur en scène Martin Faucher a vraiment soigné sa direction d’acteurs. C’est une pièce qui vaut le déplacement. »
Francine Grimaldi, Samedi et rien d’autre, Radio-Canada
 
 
 

« Dans la Villa Dolorosa, l’existence est engagée dans une longue et souffrante spirale descendante. Et le tout est présenté avec une sublime maestria, pour le plus grand plaisir malsain des spectateurs.

Une analyse rapide de la pièce, de cette position auto-dérisoire qui est adoptée, pourrait faire penser à un texte ressemblant à ceux que l’on retrouve dans la série télévisée Girls, avec tout son mordant. Villa Dolorosa va cependant bien plus loin que cela: les personnages vivent non seulement des existences dénuées de sens profond, mais en sont parfaitement conscients.

Villa Dolorosa est bien des choses. Un réveil pour ceux dont la vie s’embourbe dans une lente lobotomie, un cri du cœur pour ceux qui sont pratiquement arrivés à la dernière extrémité, un exutoire pour tous les autres qui craignent de dériver vers l’abîme. Une pièce à voir, enfin, pour comprendre toute l’ampleur d’un mode de vie qui risque de nous perdre tous. »
Hugo Prévost, pieuvre.ca
 
 
 
« D’un ton vaudevillesque, mais avec un humour particulièrement recherché, cette pièce de Rebekka Kricheldorf porte une fine attention à une génération dans la trentaine, en quête d’idéologies.
 
Comme il est désolant de constater que lorsque le corps n’a rien pour s’occuper, l’esprit se désagrège dans le confort et l’absurdité. C’est une grave leçon transmise dans la frivolité d’une langue quotidienne et d’une mise en scène amusante et détaillée. Les acteurs livrent généreusement des personnages tantôt nerveux et attachants, d’autres fois cocasses et pathétiques (dont Irina, sublimement jouée par Anne-Élisabeth Bossé).
 
Une très belle adaptation des TROIS SOEURS de Tchekhov, avec des échos plus modernes et fidèles aux longs soupirs intérieurs des jeunes générations qui n’ont de la guerre que l’envers, raconté dans des manuels d’histoire et de philosophie. »
Valérie Drapeau, bouclemagazine.com
 
 
 

« Malgré le négativisme ancré dans chacune des personnes, Villa Dolorosa est une pièce littéralement hilarante. Le ton des personnages, leur «chialage» sur la société, leurs gestes; tout est matière à rire. Tous les acteurs se démarquent bien dans leurs rôles, mais Anne-Élisabeth Bossé, dans sa démarche de femme blasée, est particulièrement savoureuse.
 
La traduction(Sarah Berthiaume et Frank Weigand) est également très réussie car le texte est ponctuée d’expressions québécoises qui ajoutent à la comédie cynique. Cette pièce, remplie de personnages snobs à souhaits, critique de nombreuses conceptions préfabriquées de la société et entre deux éclats de rire, fait tout de même réfléchir.
 
Villa Dolorosa est une pièce qui, malgré sa longueur (2 h 20), passe en un clin d’œil et fait passer un excellent moment. À voir absolument. »
Amélie Lacroix M, Citeboomers.com
 
 
 

« Villa Dolorosa : juste pour rire?
La pièce de Rebekka Kricheldorf, présentée comme un « drame contemporain aux allures de vaudeville existentiel », trouve dans la version sur scène signée Martin Faucher une hypertrophie du vaudeville.
 
L’œuvre est bonne, je crois. J’écris « je crois », parce que le jeu des acteurs est par moments tellement outré qu’il en occulte des couches et prive les personnages de la moindre intériorité. Ils sont cyniques, soit, ils s’en confessent, mais est-il nécessaire que les comédiens qui les interprètent en rajoutent dans le ton, les simagrées, la gestuelle?
 
Certains spectateurs espéreront plus d’humanité, plus de profondeur, un peu plus de douleur. Traduite de l’allemand par Frank Weigand et adaptée – on n’y coupe pas – en langue québécoise très efficace par Sarah Berthiaume, la pièce est cruelle, le spectacle pas assez : trop de sucre pour faire passer l’acide. Mais le public aimant rire, il rira. »
André Ducharme, L’actualité
 
 
 

« Sous la plume habile de Kricheldorf, le drame existentiel prend des allures de vaudeville (impression exacerbée par la mise en scène), et l’humour le dispute au cynisme. Se dessine le portrait d’une génération en manque d’idéal, qui souffre de n’avoir pour horizon que la nécessité de travailler pour gagner de l’argent.
 
La mise en scène de Martin Faucher, si elle ne dessert pas le texte, aurait sans doute pu être plus incisive. Toutefois, les interprètes sont solides, notamment Anne-Élisabeth Bossé, désinvolte et blasée dans le rôle d’Irina, et Luc Bourgeois, qui incarne un ami de la famille, pseudo poète-philosophe semblant sorti tout droit d’une autre galaxie, et qui exerce sur le public autant de charme que sur les trois sœurs. »
Aurélie Olivier, Revue JEU