Billetterie

James Joyce

James (Augustine Aloysius) Joyce. Issu d’une prospère famille catholique de Cork, son père, un bon vivant, après avoir dilapidé la fortune familiale, travaillait comme secrétaire dans une distillerie.
 
Après des études chez les jésuites au Clongowes Wood College, dans le comté de Kildare, puis à la Belvedere School après un passage chez les Christian Brothers, il entre en 1898 à l’University College, à Dublin, où il suit un enseignement de lettres et de langues modernes.
 
Après son diplôme en 1902, il s’inscrit à l’École de médecine et fréquente de nombreux écrivains comme W. B. Yeats, A.E. ou Lady Gregory.
 
Dès 1891, il commence à écrire et c’est en 1900 qu’il publie son premier texte (un essai sur Ibsen) dans la Fortnighly Review. En 1902, il fait un premier séjour à Paris, rentre à Dublin l’année suivante et commence les nouvelles de Gens de Dublin. À la même époque, il écrit de nombreux poèmes et une esquisse autobiographique intitulée Portrait de l’artiste, qu’il développera par la suite en un long roman Stephen le héros, dont la forme élaborée paraîtra sous le titre Dedalus (Portrait de l’artiste jeune par lui-même).
 
Le 16 juin 1904, il fait la connaissance de Nora Barnacle, dont il tombe amoureux, et quitte Dublin avec elle pour Zurich.
 
Après un bref séjour à Pola, ils s’installent à Trieste, bientôt rejoints par le frère de Joyce, Stanislaus. Il enseigne à l’école Berlitz, puis donne des cours particuliers, notamment à Ettore Schmitz (Italo Svevo); par la suite, après avoir travaillé quelques mois dans une banque à Rome, il est nommé professeur à l’École de Commerce Revotella.
En 1907, il achève Gens de Dublin et fait le plan de ce qui deviendra d’Ulysse. En 1912, il fait un court séjour (le dernier) en Irlande, puis, en 1914, il réussit à faire publier Gens de Dublin, achève le Portrait de l’artiste, et compose Les Exilés et Giacomo Joyce.
 
Après avoir passé une grande partie de la guerre à Zurich (1915-1919), il retourne à Trieste quelques mois avant de s’installer en 1920 à Paris sur les conseils d’Ezra Pound. Il y rencontre Valery Larbaud, qui le présente au Tout-Paris littéraire, ainsi que Sylvia Beach qui publie l’édition originale d’Ulysse en 1922 et Adrienne Monnier qui en publie la traduction française en 1929.
 
Le livre a de nombreux ennuis avec les censures anglo-saxonnes. À partir de 1923, il commence son “Work in Progress”, dont il devait faire paraître pendant plus de quinze ans de nombreux fragments soit dans des revues, soit sous forme de plaquettes (notamment Anna Livia Plurabelle en 1928), avant la publication complète sous le titre de Finnegans Wake, simultanément à Londres et à New York en 1939.
 
À partir de 1924, l’état de ses yeux empirant, il subit plusieurs opérations. Devenu presque aveugle, il se réfugie à Zurich en 1940, où il meurt un an plus tard d’un ulcère du duodénum perforé avec péritonite généralisée.
 
« Les objets de James Joyce, scrutés et adorés jusqu’à la haine, furent l’Irlande et la langue anglaise. Sa lecture en est européenne et prismatique à travers Aristote, saint Thomas, Dante, Shakespeare, Flaubert, Ibsen et bien d’autres. Chaque œuvre, de Dublinois à Finnegans Wake, subtilement ou brutalement, a déplacé les limites de la littérature, la recadrant chaque fois selon un angle nouveau et calculé, interrogation interminable du commerce de l’image et du symbole, du son et du sens, du Même et de l’Autre. Le Divin Joyce, ni plus ni moins qu’Hermès, y a risqué sa réputation et reste de fréquentation scabreuse. »