Billetterie

L’architecture de la paix

4 au 22 mars
2014

« J’ai fait un rêve étrange. J’attendais un enfant. En fait j’attendais plusieurs enfants. Je ne sais pas combien, beaucoup. Ils étaient nombreux, trop nombreux pour mon espace, mais je les portais quand même. Ils ne grandissaient pas dans le sac prévu à cet effet, ils s’accrochaient partout ailleurs, dans le creux de mes coudes, dans mes cavités nasales, entre mes orteils, dans ma gorge, derrière mes yeux, dans mon crâne, dans le labyrinthe de mes intestins, dans mes poumons, dans ma bouche, je ne pouvais pas parler au risque d’en échapper un. Je me disais, mais comment se fait-il que nos enfants n’aient pas trouvé leur juste place dans le monde? »
 
 
Un homme et une femme, jadis amoureux. Une tragédie s’est abattue sur leurs vies les forçant à se sauver individuellement, plutôt que de sauver leur union. Ils se rencontrent des années plus tard, meurtris, mais sans amertume, au-delà de la douleur et sans désir, sauf celui, inconscient peut-être, de se pardonner. Pourront-ils renouer d’une quelconque manière?
 
Comment faire le pont entre hier et demain? Comment remplacer les ruines du passé par de nouvelles structures qui permettront à la vie de reprendre, sans anéantir l’Histoire? Les principes d’harmonie architecturale à la base des temples du monde peuvent-ils se transposer dans les relations humaines?
 
Des architectes du monde entier se penchent aujourd’hui sur les principes essentiels à la reconstruction des lieux dévastés par la guerre. Mais au-delà de la réfection de bâtiments et de communautés, c’est aussi le principe de reconstruction lui-même qui est abordé : comment apprendre du passé dans une perspective d’élévation des consciences?
 
Evelyne de la Chenelière et Paula de Vasconcelos unissent leurs forces créatives dans une œuvre dédiée à la paix. Une collaboration qui découle d’un désir d’ouverture à l’autre et de celui de transcender la noirceur qui veille sur l’Humanité. Amoureuses autant de la parole que du corps, toutes deux s’immiscent dans l’univers des architectes et du rôle qu’ils peuvent jouer comme humbles artisans de la reconstruction du monde.
 
 

 

« Depuis 1987, Pigeons International loge au confluent du théâtre et de la danse. Dans ses créations aux images à la fois brutales et somptueuses, s’interpénètrent le textuel et le corporel, le jeu et la danse, le grave et le ludique, les gestes de la vie et leur stylisation par l’art. Pour ses fondateurs, Paula de Vasconcelos et Paul-Antoine Taillefer, le spectateur est un rêveur dont ils créent les songes. »
 
– Paul Lefebvre

Quelques photos