« La Belle au bois dormant de Sophie Cadieux est particulièrement convaincante. […] On la voit trébucher, on la voit perdre un peu le contrôle, elle est extraordinaire. C’est un spectacle à voir. C’est très particulier. Il y a beaucoup d’humour, un humour burlesque, avec acrobaties, et morbide aussi. C’est en même temps sérieux et déluré. Je donne quatre étoiles. Et je dois dire que Sophie Cadieux nous présente ici un des grands rôles de sa carrière. »
Elsa Pépin, Voir TV
« La touche Sophie Cadieux à ESPACE GO. En tant qu’artiste en résidence, Sophie Cadieux a porté son choix de mise en scène sur Martin Faucher. Très bon choix je trouve, ce que j’ai vu hier était très intéressant. Le rythme est parfois un peu lent, cassé, on tombe dans des passages très verbeux, quand quelques instants auparavant on avait eu des pointes d’humour. Comment rire en 2011… Bravo pour la performance de Sophie Cadieux. »
Katerine Verebely, Désautels, Radio-Canada
« Comédie déjantée. Au lancement de saison, Sophie Cadieux avait présenté la pièce comme un burlesque métaphysique et c’est exactement ce que c’est. Une langue bien acérée de Jelinek qui est peut-être un peu trop littéraire. Notre cerveau n’arrive pas à attraper le flot d’informations qui arrive. Ce qui est dit dans cette pièce est cruellement vrai et c’est présenté de façon fort rigolote et de brillante façon il faut le dire. À la fois par Sophie Cadieux, Éric Bruneau et Sébastien Dodge et Martin Faucher. »
Karine Lefebvre, Bouillant de culture, Radio-Canada
« Étonnante et admirable performance de la comédienne Sophie Cadieux. Le jeu est très physique et la scène finale de fornication, lubrique, ludique, grotesque et je ne vous en dit pas plus. La mise en scène de Martin Faucher est très trash. Un décor à multiples aires de jeu créé par Max-Otto Fauteux. Un spectacle très particulier à voir. Pour public averti. »
Francine Grimaldi, Samedi et rien d’autre, Radio-Canada
« Chorégraphiée au quart de tour, la pièce exige une grande dextérité verbale et physique de la part des acteurs dirigés d’une main de maître par Martin Faucher. Le metteur en scène a réussi l’exigeant pari de marier la mécanique infaillible du dessin animé à la dimension philosophique de ce théâtre intellectuel qui vire aussi à la farce. La scénographie, mélange de clichés des contes, de néons fluo et autres éléments d’un triste monde artificiel, colle parfaitement à ces drames cauchemardesques où la magie n’opère plus, mais continue à envoûter dans le souvenir de l’illusion perdue.
Sophie Cadieux se promène avec une aisance remarquable entre sa Blanche-Neige mécanique et sa Belle aguicheuse chancelante, très bien accompagnée par Sébastien Dodge, glacial, et Éric Bruneau, obscène. Le verbe étourdissant jusqu’à l’insupportable de l’auteure, souvent critiquée pour sa froideur, expose par son excès le danger des idéologies sur lesquelles s’échafaudent les contes de fées tout autant que nos identités. Désenchantée, la princesse de Jelinek fait craquer les masques d’une humanité accrochée à ses mythes. »
Elsa Pépin, Voir
« De toute cette matière dense où les personnages se répondent par de longs monologues, Martin Faucher a réussi, malgré toute l’étrangeté de l’oeuvre tirée des Drames de princesses, à créer des moments forts.
Sophie Cadieux propose une interprétation audacieuse de ce personnage aux allures de poupée de chiffon. Sébastien Dodge interprète quant à lui un chasseur redoutable et psychotique à souhait. Notre homme ne sera pas du tout touché par la beauté et la naïveté de sa proie. Apparaissent ensuite deux nains (Sébastien Dodge et Éric Bruneau), dans une scène à la fois drôle et hautement subversive, qui profitent de la belle inanimée. Les trois comédiens, au fond, donnent toute la couleur qu’il est possible de donner à ces personnages burlesques. Et puis, petit à petit, les membres du trio se vident de leur humanité. Se transformant en bêtes aux sexes démesurés. La finale, orgiaque, (avec en prime l’apparition d’un immense cochon gonflable) a tôt fait de nous faire perdre toutes nos illusions. «On vit dans un monde de chiens sales» comme aime le répéter un collègue. On en est là. »
Jean Siag, La Presse
« Les filles, quand même, c’est spécial! Quand elles brûlent, quand elles brillent, l’éclaboussement est souvent solaire, inclassable, extrême même. Prenez Emily Dickinson, par exemple. Ou Elfriede Jelinek. Une poétesse et une romancière qui, toutes deux, occupent cette semaine encore une scène de théâtre près de chez vous… À l’Espace Go, dans l’univers de Jelinek et de ses Drames de princesses, le choc est d’un autre ordre. Il tient d’abord à la fibre du texte de Jelinek qui est d’une profondeur et d’une force à peine traduisibles; c’est une de ces œuvres qui ne peut être rendue en fait que par et dans l’archétype, l’excès, la démesure et, oui, la caricature.
C’est qu’on ne «joue» pas un discours philosophique ou moral sur l’existence en général et les rapports hommes-femmes dans le (très) particulier: on l’illustre en en faisant plutôt exploser le cadre. C’est du moins une des voies qu’ont semblé favoriser Martin Faucher et Sophie Cadieux dans Blanche-Neige et encore plus dans La Belle au bois dormant, quand tout tourne au délire, aux luttes de pouvoir et aux fantasmes sexuels dans une ahurissante scène finale. Ah! Voir l’Autriche et mourir… Le moins que l’on puisse dire, c’est que Sophie Cadieux amorce de belle façon son séjour de trois ans à l’Espace Go comme artiste en résidence. Il faut souhaiter qu’elle continue à solliciter la participation de complices de la qualité de Martin Faucher que l’on voit avec plaisir plonger sans retenue dans la mer aux archétypes.
Bref, l’on vous souhaite ardemment d’oser affronter vos certitudes ou même vos convictions profondes face à la vie comme au théâtre et de trouver, s’il en reste encore, une place pour rencontrer Emily ou Elfriede … »
Michel Bélair, Le Devoir
« Par chance, la mise en scène spectaculaire et iconoclaste de Martin Faucher allège la lourdeur du texte. Le décor (j’allais écrire «l’installation», car le travail du concepteur Max-Otto Fauteux est fort percutant) évoque divers lieux: une forêt, une boutique, un palais, une boîte de nuit …
Dans la distribution, Sophie Cadieux est époustouflante! Ses deux personnages titres sont créatures ludiques et polysémiques, et l’actrice joue sur plusieurs aspects de la psyché féminine. Éric Bruneau incarne un drôle de Prince charmant, chaussé de gougounes, avec des verres fumés et un short de surfeur. Cet acteur a une présence remarquable et illustre parfaitement l’ironie mordante et le désenchantement du propos. Malheureusement, il arrive un peu tard, en deuxième partie … Et son collègue, Sébastien Dodge, est plus faible en chasseur tyrolien. Sa livraison est trop rapide et monolithique.
Aux yeux de Jelinek, l’homme triomphe toujours parce qu’il maintient la femme prisonnière de son image, à travers l’industrie de la beauté, du divertissement, des médias, par exemple. (On pense à Nelly Arcan et sa Burqa de chair comme symbole de l’éternelle contradiction féminine… Fermons la parenthèse.)
Luxuriant et luxurieux, Blanche-Neige & La Belle au bois au bois dormant se termine avec des orgasmes multiples, mais personne ne jouit un bref instant. Au contraire. Ici, la chair est résolument triste. »
Luc Boulanger, Le Devoir
« Chose certaine, cette pièce ne laisse pas indifférent. Dans le deuxième acte, la princesse morte est trouvée par deux nains, incarnés de façon ludique par Éric Bruneau et Sébastien Dodge. Malgré la justesse des interprètes, le spectateur se perd rapidement entre l’absurde et l’incompréhensible, même s’il s’amuse parfois dans la mise en scène délurée de Martin Faucher. »
Patrick Delisle-Crevier, QMI, Journal de Montréal
« La parole de l’auteure autrichienne Elfiede Jelinek vient, pour une deuxième année, ébranler les murs de l’Espace Go – lieu plutôt bien choisi, vu le style – avec deux textes de la série Drames de princesses. Ici, elle s’attaque avec force à deux contes, soient Blanche Neige et La Belle au bois dormant. Force est d’admettre que Sophie Cadieux commence sa résidence de trois ans à l’Espace Go de manière survoltée et fort intrigante.
Martin Faucher plonge directement dans un mode satirique et ludique à l’extrême pour aborder ces deux textes grâce à des images puissantes et directes, des moments absurdes et bédéesque, multipliant les clins d’œil à de nombreux contes et références culturelles. Pour Blanche Neige, il transforme Sophie Cadieux – dans une forme splendide – en réelle poupée d’un Red Light fantasmé. On l’aura vu très peu souvent assumer avec autant d’aplomb deux personnages si charnels.
Faucher, en talentueux directeur d’acteurs, règle le mouvement au détail près; chaque geste, aussi léger soit-il, est réfléchi, calqué, évoque immanquablement une image, un souvenir. C’est une véritable chorégraphie de gestes et de mots, une danse et une course très physique et d’une grande dextérité qui nous sont offertes, de la part de la comédienne et de ses deux comparses, Sébastien Dodge et Éric Bruneau, en parfait chasseur et prince charmant.
Le décor de Max-Otto Fauteux est stylisé.
Dénonciateurs, percutants, provocants, Blanche Neige et La Belle au bois dormant sont deux textes terriblement touffus, à la mécanique implacable, mais ici bien agencés et bien ficelés par une équipe inspirée et solide, dans un univers éclaté, décalé et fantasmatique. »
David Lefebvre, Montheatre.qc.ca
« Truffé de calembours, de distorsions langagières et de jeux de mots, le texte présente en partie ces (anti)princesses comme des pendants modernes et parodiques des rois shakespeariens. À voir absolument, à tout le moins pour apprécier Sophie Cadieux dans l’un des plus grands défis de sa carrière. »
Joëlle Girard, etre.enligne
« Le récit est dense. Les propos brillants de l’auteure peuvent apparaître ardus, mais la mise en scène apporte un dynamisme qui accote complètement cette réflexion philosophique. Il ne faut pas s’attendre à se faire raconter une histoire. Blanche Neige et La Belle au Bois Dormant est plutôt l’incarnation scénique éclatée d’une réflexion profonde sur l’identité féminine. Sophie Cadieux lumineuse! C’est Martin Faucher qui a dirigé cet ambitieux projet mettant en vedette une Sophie Cadieux au sommet de son art en plus de Sébastien Dodge et Éric Bruneau qui complètent avec talent cette impeccable distribution. Max-Otto Fauteux (décors), Denis Lavoie (costumes), Marc Parent (éclairages) et Normand Blais (accessoires) ont relevé le défi de créer un univers étrange parfaitement adapté à cette pièce singulière.L’ensemble reste déroutant. La direction des acteurs, l’utilisation de l’espace scénique, les impressionnants changements d’éclairage mettant en valeur une flamboyante scénographie : tout est là pour que le spectateur vive une expérience qu’il n’oubliera pas de sitôt.
Avouons-le, certains vont détester ce spectacle iconoclaste, lui reprochant sa subversion ou son texte pesant. D’autres, par contre, vont saluer l’originalité et la puissance de la proposition et auront le sentiment d’assister à un grand moment de théâtre. Ce n’est pas une pièce facilement accessible. Elle a cependant l’audace de s’ancrer dans une véritable démarche artistique sans compromis. »
François Bernier, etre.enligne
« Première des trois propositions de Sophie Cadieux pendant sa résidence de création à l’Espace GO, “Blanche-Neige & la Belle au Bois Dormant” est une véritable réussite d’un point de vue scénographique, même si l’expression de son contenu est une déception quasi totale. Le texte de Jelinek est un amalgame de beaux mots structurés sans fluidité que seule Sophie Cadieux semble en mesure de rendre avec clarté. Si ce n’était pas du travail sublime des autres artisans de la production, les mots de Jelinek aurait pu couler Blanche-Neige d’un seul coup. Heureusement, il y a Martin Faucher, le metteur en scène, et toute son équipe de création, avec une mention toute spéciale pour le concepteur des décors Max-Otto Fauteux. Absolument tout sur scène évoque le questionnement de Jelinek sur le rapport à la beauté, au réel, à la vérité, et au poids que l’humain – la femme en particulier – choisit de leur accorder.
Chaque détail est réfléchi, chaque mouvement a sa raison d’être et la chorégraphie de déplacements imaginés par Martin Faucher amène le texte et le jeu des acteurs vers une dimension supérieure. Sophie Cadieux fait preuve d’un investissement total qui lui permet de capter notre attention chaque fois qu’elle parle ou qu’elle bouge. Bien entendu, les thèmes abordés par Elfriede Jelinek sont pertinents et le travail de Martin Faucher pour les transcender est fascinant, mais l’histoire à la base de « Blanche-Neige et la Belle au Bois Dormant » ne casse rien. »
Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin, PatWhite