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Projet Andromaque : extraits de critiques

Projet Andromaque

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Imprimés

 
« Le show parfait (enfin, presque…)
Jusqu’ici, un spectacle se démarque par sa qualité exceptionnelle, et c’est le Projet Andromaque mis en scène par Serge Denoncourt à l’Espace Go. Le texte, d’un certain Jean Racine, en est en fait l’unique décor à l’exception de deux longues tables en bois adossées au centre de la scène; autour, le public se fait face à lui-même. Comme tout au long de la pièce, d’ailleurs. Et comme si le «projet» résidait, précisément, dans le fait de nous impliquer directement, nous spectateurs de 2011, dans ce drame déchirant dont le texte décrit les horreurs commises encore et toujours par les humains au nom de l’amour.
 
Rien donc que l’essentiel: huit chaises autour d’une grande table et des lampes de lecture minuscules pour que les comédiens puissent voir leur texte déposé là. Ils entrent en scène tous ensemble, s’assoient, se présentent et se mettent à lire lentement. Le temps de nous mettre la langue de Racine en tête, d’en apprivoiser le rythme envoûtant, de ne plus sentir l’alexandrin que légèrement, accessoirement, à la rime, de placer clairement les choses… puis bang: tout éclate! Le «décor» tout comme l’action qui s’anime.
 
Bien sûr, tout est d’abord dans le texte et dans la façon de le rendre. Soudain, on redécouvre avec stupéfaction que la langue de Racine peut faire frémir: par son invention, sa justesse, sa richesse et sa grande beauté plastique. C’est une langue qui suggère tout autant qu’elle décrit, un chef-d’œuvre d’intensité et de concision que l’on entend prendre forme chaque fois qu’un personnage prend la parole; Denoncourt et ses comédiens réussissent à nous la faire entendre comme jamais on ne l’a entendue ici. On pense surtout à Julie McClemens, Anne Dorval, Jean-François Casabonne (éblouissant Pyrrhus!) et François-Xavier Dufour. Re-oufff. Et merci.
 
Évidemment, il ne faut jamais affirmer qu’un spectacle est parfait; ne serait-ce que parce qu’au théâtre, comme dans tous les arts vivants, le meilleur peut varier beaucoup d’une représentation à l’autre. Mais ce Projet Andromaque est une réalisation exceptionnelle, redisons-le. S’il fallait lui trouver un bémol, on déplorerait simplement le fait que tous les billets s’en soient déjà envolés.
 
Toujours les mêmes!… »
Michel Bélair, Le Devoir
 
 
 
« Simplicité volontaire
Sous la force et la fureur des sentiments qui y sont exprimés, Andromaque affiche l’intimité d’un théâtre de chambre. L’essentiel de la magnifique pièce de Racine loge dans des face-à-face entre deux personnages, confidences faites aux suivants ou affrontements avec l’être aimé. Le texte s’accorde donc bien à la sobriété dont cette production fait le pari. Projet Andromaque mise essentiellement sur la puissance d’une œuvre rarement jouée ici, qui sonde le cœur humain dans toute sa complexité et ses faiblesses, explorant la douloureuse proximité entre la passion et la haine.
 
Serge Denoncourt a voulu y évoquer le travail de répétition. Adoptant d’abord l’allure d’une lecture à table (lors d’une première scène assez aride), le show s’anime bientôt, et montre au cours de la soirée une progression sentie de l’intensité, du degré d’incarnation. Et s’il n’y a pas de décor (bien que l’éclairage de Martin Labrecque habille parfois la scène), les deux tables sont intelligemment utilisées.
 
La constante présence des acteurs, leur interaction visuelle avec des personnages censément absents de scène, paraît accentuer les enjeux amoureux, traduire l’inextricable imbrication de ce quatuor malheureux. On le sait, jouer Racine requiert de la maestria, un délicat équilibre entre la rigoureuse musique de la langue et la violence des émotions déployées. Le spectacle s’appuie sur une distribution très solide, mais qui n’avait peut-être pas toujours atteint son maximum d’abandon à la première. Jean-François Casabonne dégageait surtout une forte autorité. François-Xavier Dufour donnait de la prestance à Oreste, mais on ne sentait la fêlure de cet amoureux pathétique qu’à la fin, avec une humanité déchirante.
 
Avec son phrasé bref, Anne Dorval rend le texte avec une remarquable clarté. Succession d’émotions extrêmes, son Hermione brille notamment quand sa voix se teinte d’inflexions sardoniques face à Oreste. L’actrice transmet la glaciale cruauté d’un personnage qui — c’est le paradoxe de l’égocentrisme humain — est incapable d’empathie pour un cœur bafoué vivant un drame pareil au sien… »
Marie Labrecque, Le Devoir
 
 
 

« Il faut voir Le Projet Andromaque à l’Espace Go, pour la mise en scène d’inventivité et de distanciation de Serge Denoncourt, pour la beauté du texte de Racine, pour la passion dégagée par Anne Dorval en Hermione qui aime sans retour, pour le retour aux sources de la création, masquées trop souvent par les mirages du vedettariat. Que souhaiter aux créateurs, sinon de survivre aux nominations et aux prix? Leurs muses vivent ailleurs. »
Odile Tremblay, Le Devoir

 
 
 

« Du Racine à l’état pur! Une des pièces marquantes de la rentrée d’hiver.
La mise en scène de Serge Denoncourt, inventive et surprenante, sert très bien ce texte exigeant. Les mouvements des tables qui bougent sans cesse est extrêmement efficace, créant chaque fois de formidables espaces dramatiques. Jean-François Casabonne, troublant dans le rôle de Pyrrhus, et Anne Dorval, savoureuse dans celui d’Hermione, volent la vedette. Il faut dire qu’Hermione est sans doute le personnage le plus intéressant d’Andromaque. Le plus tordu et le plus perfide aussi. Du bonbon pour Anne Dorval, qui s’amuse ferme dans ce rôle dramatique qu’elle rêvait de jouer. Fendante à souhait, d’humeur totalement inconstante, et capable d’intenses moments de colère, elle charrie toutes les émotions de son personnage. »
Jean Siag, La Presse
 
 
 

« Serge Denoncourt’s production of Racine’s Andromaque (retitled Projet Andromaque) at Espace Go is a neo-classical revelation. Before witnessing it, I had never fully understood the visceral appeal of Alexandrine verse.
 
Anglophones are far more used to the iambic pentameter of William Shakespeare. Also, the works of Racine are too often butchered by untrained or grating voices, or transformed into a kind of soporific sing-song by those blessed with the capacity to seduce via the spoken word. In Projet Andromaque, however, Denoncourt’s cast delivers the text with a mixture of familiarity, precision and nuanced modulation that makes this 17th-century French version of an ancient Greek tale absolutely riveting.
 
Dorval is magnificent as this troubled woman, whose complicated emotions are coloured by her upbringing, as well as her circumstances. Regal in her showdown with Pyrrhus, Dorval’s Hermione becomes a raging mess of passionate contradictions when informed of his fate.
 
Dufour’s Orestes, understandably confused, responds with his own deftly played moment of seething inner turmoil. Denoncourt’s gambit of inviting us into a « rehearsal » to see the magic of theatre as it happens between actors imbibing text has been done before. But seldom so well. Dorval is a diva. Bravo! »
Pat Donnely, The Gazette

 
 
 

Radio

 
« Hier soir, ça fonctionnait parfaitement. Anne Dorval est absolument resplendissante dans son rôle d’Hermione. Elle incarne parfaitement cette femme qui est enragée, qui est blessée, et qui en vient à vouloir tuer l’homme qu’elle aime. La mise en scène de Serge Denoncourt est tellement audacieuse. On se voit projeté dans la Grèce Antique, et ça fonctionne. Julie McClemens, qui joue Andromaque, est vraiment une grande actrice. Elle a un talent formidable. Et cette mise en scène la sert d’une façon spectaculaire. On y croit. Dès qu’elle élève la voix pour parler, on se voit transporté dans cet univers qui est criant de vérité. Pour moi, Julie McClemens a été la révélation de cette pièce. Une très bonne soirée. Serge Denoncourt réussit parfaitement à nous emmener dans ce monde-là. Jean-François Casabonne est très bon aussi. Plein de très bons acteurs. »
Annie-Soleil Proteau, C’est bien meilleur le matin, Radio-Canada
 
 
 

« Lorsque l’émotion naît… Anne Dorval, dans les moments de colère froide, dans les moments de colère violente, dans son amour passionné et même dans la folie, quand cette émotion-là naît, sans artifice … on est soufflé par cette émotion-là. Y a qu’au théâtre qu’on peut voir cette espèce d’émotion « politiquement incorrecte, c’est-à-dire tout ce qu’on a jamais osé faire lorsqu’on est amoureux et pas du tout aimé en retour. Andromaque, Hermione, Pyrrhus et Oreste y vont pas à peu près. La magie de Racine opère malgré ces choix qui sont des choix exigeants. »
Mélanye Boissonneault, Désautels, Radio-Canada

 
 
 
« Jean-François Casabonne a le coffre, la voix et le souffle de l’alexandrin. Il est entré sur scène, il était électrique. Je pourrais aussi parler des autres, dont François-Xavier Dufour… On entend souvent l’expression « sortir de ma zone de confort », mais quand est-ce qu’on le fait vraiment? En jouant Hermione, Anne Dorval ose un contre-emploi et se jette à l’eau glacée pour avancer en tant qu’actrice. Quel culot! Bravo, c’est d’un courage et d’un talent infini que d’avoir choisi ce rôle-là. »
Louise Forestier, Je l’ai vu à la radio, Radio-Canada

 
 
 
« Il y a deux façons de dire les alexandrins : de manière hachurée ou de façon moderne où l’on brise la cadence des vers, c’est cette dernière façon qui s’applique à PROJET ANDROMAQUE. Et là on arrive à l’une des performances les plus étonnantes qu’on ait vues à Montréal depuis longtemps. Anne Dorval arrive, à force d’une rage – je dirais orgasmique – et cette capacité qu’elle a de jouer la passion, à être comme une fournaise qui éclate, à faire passer le message racinien. Son Hermione est absolument foudroyante et épeurante. C’est absolument étonnant, c’est une performance du siècle. Les autres personnages se battent un peu avec le texte. Mais Marie-Laurence Moreau est la plus grande racinienne que nous ayons vue. Elle a trouvé la musique de Racine, c’est renversant. »
Georges Nicholson, Je l’ai vu à la radio, Radio-Canada
 
 
 

« Je recommande cette tragédie en particulier aux étudiants. C’est un peu exigeant ce choix de Serge Denoncourt de placer la pièce sans décor, sans costumes. C’est intéressant, mais c’est exigeant pour nous public. Anne Dorval et Jean-François Casabonne rendent avec une intensité « à fond de trippes », avec une authenticité palpable les sentiments d’Hermione et du roi Pyrrhus. À côté de ces deux tempéraments, les autres ont tous l’air un peu fade. Un beau texte à écouter. Une grande tragédie amoureuse livrée en vers. Et contre tous. »
Francine Grimaldi, Pourquoi pas dimanche, Radio-Canada

 
 
 

Télé

« Ils réussissent à nous faire comprendre Racine. Le texte est très bien dit, très bien compris. Julie McClemens est… écoeurante. »
Marie-Christine Blais, Six dans la cité, Radio-Canada

 
 
 
« Une mise en scène incroyable. Je trouve que la vraie vedette de ce spectacle c’est la mise en scène de Denoncourt qui tout à coup se met à bouger avec trois fois rien, un carrosse, un voile, une table… et qui se met évoquer tout un monde, toute une atmosphère. Jean-François Casabonne est extraordinaire… Julie McClemens, (Anne Dormaque) Anne Dorval aussi. Ça demande un effort au début, mais très vite ça devient très évident et très inspirant. »
Nathalie Petrowski, Six dans la cité, Radio-Canada
 
 
 

« Ça s’annonce pas mal comme un triomphe. C’est déjà complet. Il y a là un phénomène. Un Jean Racine minimaliste qui fait courir les foules, on est très content pour eux. »
Catherine Perrin, Six dans la cité, Radio-Canada
 
 
 

« Grâce à la mise en scène vraiment très ingénieuse de Serge Denoncourt, le texte de Jean Racine prend vie sous nos yeux. Il faut un effort pour suivre le texte, très dense, mais il est livré à merveille. Coup de cœur pour Jean-François Casabonne, Julie McClemens, François-Xavier Dufour, et pour Anne Dorval qui tient le rôle d’Hermione. »
Tanya Lapointe, Le Téléjournal, Radio-Canada

 
 
 

Internet

 

« Anne Dorval, Jean-François Casabonne, Julie McClemens et François-Xavier Dufour gravissent les montagnes de vers de Racine (Andromaque) et nous rapprochent de la beauté. On pourra trouver le spectacle un rien maniéré, regretter la configuration de la salle qui fait que l’on voie les comédiens plus souvent de dos et de profil que de face, mais la langue de Racine est plus forte que toutes les mises en scène du monde. »
André Ducharme, L’actualité
 
 
 

« Le public est donc convié, en premier lieu, à une active mise en lecture. Les premières scènes se passent autour d’une grande table carrée, à laquelle prennent place les comédiens. Le début de l’exercice rappelle vaguement le Caligula Remix de Marc Beaupré, mais là s’arrêtent les comparaisons : Denoncourt nous amène au cœur de la création artistique et émotionnelle. Par sa mise en scène dépouillée, mais d’une efficacité exemplaire, Denoncourt permet aux spectateurs d’entrer et de découvrir l’univers privé de la conception théâtrale.
 
Les instigateurs du projet, Serge Denoncourt et Anne Dorval, ont réuni autour d’eux des virtuoses de la scène. Les superbes Louise Cardinal et Marie-Laurence Moreau, qui jouent les rôles des confidentes des figures féminines principales du spectacle, trouvent les expressions parfaites, entre retenue, réconfort et voix de la raison, pour rendre habilement leurs personnages. Mani Soleymanlou, qui interprète Phoenix, n’est que trop peu présent pour que nous savourions réellement tout son potentiel d’acteur – dommage. Olivier Morin joue Pylade, l’ami d’Oreste, avec droiture et fidélité. Le trio Anne Dorval (Hermione), Jean-François Casabonne (Pyrrhus) et François Xavier Dufour (Oreste) est tout simplement époustouflant. Certaines scènes nous happent de plein fouet, tant l’émotion est palpable, tant les mots sont tranchants, sentis, aliénants. Si une catharsis est vécue par le public, c’est grâce à eux. Le jeu du pouvoir amoureux est ici mené à son comble ; Anne Dorval réussit à insuffler à son Hermione, trahie par Pyrrhus, toute la haine et le mépris du monde. L’Oreste de François Xavier Dufour (renversant), amoureux fou d’Hermione, lui est fidèle jusqu’à l’assassinat, jusqu’au parjure, pour sombrer dans une folie furieuse.
 
Dépoussiérée sans être dénaturée, cette version épurée d’Andromaque souvent vraie, parfois touchante, toujours juste, ravira un public certes averti, mais plus large qu’il n’y paraît. Orgueil, mépris, honte, horreur, amour, larmes, c’est un drame épique tout ce qu’il y a de plus humain, présenté dans son plus simple appareil théâtral. »
David Lefebvre, Montheatre.qc.ca
 
 
 

« Racine serait sûrement fier de Serge Denoncourt. Pourquoi le public s’est-il levé en applaudissant à tout rompre lors de la première de Projet Andromaque à l’Espace GO? Pourquoi Serge Denoncourt a-t-il eu raison d’accepter ce pari fou lancé par l’actrice Anne Dorval? Parce qu’il le fallait! Difficile de décrire une création qui vous touche jusqu’au plus profond de votre être, qui vous arrache les tripes et vous met en haleine pendant deux heures. Je pensais que ce miracle du théâtre ne réapparaitrait pas de si tôt, ayant été assez chanceux de voir Tragédies Romaines lors du FTA de l’année passée. Et pourtant, la magie a opéré hier lors de la première de Projet Andromaque, œuvre célèbre de notre cher Racine, mise en scène avec génie par Serge Denoncourt.
 
D’un côté, Serge Denoncourt réalise un véritable exploit en dépoussiérant une œuvre vieille de quelques centaines d’années tout en conservant son essence intacte. De l’autre, les huit acteurs tiennent le coup et livrent une interprétation mémorable.
 
Malgré une mise en scène épurée, moderne et surréaliste, vous ne vous y tromperez pas : vous êtes dans le royaume d’Épire, au lendemain de la guerre de Troie.
En dire plus reviendrait à diminuer la performance des quatre acteurs principaux. Pour cela, je préfère vous conseiller vivement de vous rendre à l’Espace GO le plus tôt possible afin de voir ce chef d’œuvre de début d’année! La beauté et la rage d’Anne Dorval et de François-Xavier Dufour en valent le détour! »
Thomas Bastien, Patwhite
 
 
 

« Des textes, comme ceux de Racine, ne me touchent pas habituellement. Parfois trop difficile à comprendre. Et d’autres fois, trop loin de notre société actuelle. Projet Andromaque, mise en scène par Serge Denoncourt, fait exception à cette règle. Muni d’un décor simple et efficace, on se retrouve dans le monde parallèle des comédiens, dans une Grèce Antique des plus tragiques.
 
Le point fort du spectacle est l’interprétation magistrale d’Anne Dorval et de François-Xavier Dufour, deux comédiens hors-pairs qui continueront à nous éblouir très certainement. Des exemples à suivre, des modèles. Ce texte est un des plus ardus de l’histoire
 
J’étais parti sans aucune attente. Le classique m’enrage quelque fois ou exerce un pouvoir soporifique sur mes neurones. Mais, devant cette beauté, j’ai découvert que j’avais tort. Que l’art traverse le temps et les époques. Que le théâtre est seulement une question de collectivité. »
G., Montreart.com
 
 
 

« Interpréter un texte original en vers représente un défi de taille pour les acteurs et c’en est un aussi pour les spectateurs que de rester concentré pour bien suivre l’histoire. Il suffit de ne pas se laisser impressionner et de se laisser happer par les paroles pour apprécier le spectacle. C’est là qu’on prend conscience de l’ingéniosité de Racine et du grand talent des acteurs. Pour ce qui est de la mise en scène, je la trouvais trop moderne et trop originale au début, mais en fin de compte, la table permet à l’action de se dérouler sur deux niveaux, ce qui rend la pièce plus dynamique. Et quand les acteurs déclament leur texte du haut de la table, ça ajoute à la grandeur de leur personnage. Dans la distribution figure Anne Dorval interprète avec passion le rôle d’Hermione. »
Christine Vallee Vachon, Quartier Libre
 
 
 

« Celle qui marque le plus est sans aucun doute Anne Dorval qui campe une Hermione troublée et bouleversante s’emportant avec violence dans un texte passionnel et explosif. […] Elle vole la vedette, sa présence est plus que forte sur scène qu’à la télévision, elle est à couper le souffle.
 
De nouveaux coup de cœurs sur la scène québécoise: Julie McClemens en une Andromaque caricaturée mais juste et touchante. Malgré quelques décrochages et même si on sent qu’il se la joue un peu trop au sérieux, François-Xavier Dufour dégage une force incroyable sur scène. Il est viril. Mention spéciale aussi à Marie-Laurence Morneau pour une présence sur scène forte et remarquée, malgré son très petit nombre de répliques. Elle brille.
 
Chaque moment passé à l’Espace Go me rappelle à quel point le théâtre est encore vivant. Voir la salle comble et savoir qu’elle le sera encore pour les deux prochaines semaines, c’est être rassuré de l’avenir du théâtre au Québec. »
Karl Hardy, Soundbeat Magazine

 
 
 
« Une lecture au sens propre, d’abord. Mais, petit à petit, le metteur en scène Serge Denoncourt installe la théâtralité du spectacle: les acteurs se lèvent à tour de rôle, abandonnent leurs textes et prennent finalement possession de la scène.
 
C’est cette ingénieuse mise en scène qui frappe d’abord l’attention. Avec cette seule grande table, prenant diverses formes sous les manipulations des interprètes, à l’aide d’éclairages sobres mais évocateurs, Denoncourt parvient à recréer un royaume de la Grèce antique. Pas de toges, de couronnes ou d’armures: les comédiens, tous de noirs vêtus, incarnent l’élégance des héros de Racine d’une façon très moderne.
 
Outre la mise en scène, il faut également saluer le formidable travail des interprètes. Si la distribution au grand complet mérite les éloges, il faut souligner les performances exceptionnelles d’Anne Dorval en Hermione, Jean-François Casabonne en Pyrrhus et François-Xavier Dufour en Oreste. Le Projet Andromaque est une œuvre exigeante, mais elle mérite l’attention. Il fallait oser dépoussiérer un vieux classique, oser une langue hautement littéraire, oser une histoire à mille lieux des préoccupations quotidiennes de la société occidentale moderne. Un pari audacieux, réussi avec brio par Serge Denoncourt et son exceptionnelle équipe. »
Juliana Léveillé-Trudel, Focusmag.ca
 
 
 

« Les quatre acteurs principaux (Anne Dorval, Jean-François Casabonne, Julie McClemens et François-Xavier Dufour) sont puissants, fragiles, fiers, et nous amènent avec eux dans cette Grèce des tragédies anciennes. La mise en scène de Serge Denoncourt révèle quantité d’images fortes et de tensions dramatiques admirablement servies par un décor, une musique, des éclairages et quelques accessoires qui suffisent à nous faire croire qu’on est ailleurs.

Jean-François Casabonne a l’étoffe d’un roi et la crédibilité des Grands Hommes. Julie McClemens a le tourment palpable et brûlant. François-Xavier Dufour use de tout ce qu’il est pour rendre justice à la puissante virilité et à l’amour exacerbé de son Oreste. Anne Dorval nous prouve qu’il y a quelque chose en elle qui a été libéré par le Projet Andromaque, alors que son Hermione est captivante, cruelle, et enflammée.

Tout le monde ne peut pas aimer les mots tragiques de Jean Racine, et tout le monde ne peut pas non plus se brancher d’un seul coup sur la colère des grands de ce monde. Mais lorsque le déclic se produit, lorsque les mots d’un autre temps réussissent à nous séduire, on quitte les murs de ce théâtre avec la conviction d’avoir vécu un moment incontournable de notre vie. »
Samuel Larochelle, dit le Sage Gamin