Billetterie

La Robe de Gulnara

30 novembre au 11 décembre
2010

« Je me tais. D’accord. Je me tais. Mais demain, je serai mariée. Je partirai d’ici, de ce wagon pourri, et je parlerai comme bon me semble. J’irai en ville. Je gagnerai de l’argent. Nous prendrons un appartement. Nous mangerons dans des assiettes. Nous aurons des matelas. Et l’eau courante. Et l’électricité. Demain, je parlerai librement. Demain, je serai mariée! »
 
— Gulnara

 
 
À la frontière de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, des milliers de réfugiés, chassés par la guerre, vivent dans des wagons désaffectés. Parmi eux se trouve la famille Nariman, dont l’aînée, Gulnara, est sur le point de se marier avec Arif. Pour se procurer une robe de mariée qui donnera à tous l’illusion que le bonheur peut encore fleurir au milieu des cailloux, elle utilise toutes ses économies, amassées à grand-peine depuis des années. Mais une catastrophe survient : Mika, la jeune sœur de Gulnara, essaie la robe, trébuche et la tache de goudron. Commence alors une quête qui amènera cette jeune fille de 13 ans à côtoyer le meilleur et le pire de ce dont les humains sont capables.
 
Inspirée d’une situation réelle, LA ROBE DE GULNARA évoque les difficultés des populations civiles subissant les contrecoups des conflits armés. Cette pièce, dont le texte fut primé en Europe, nous transporte ailleurs tout en abordant des thèmes qui trouvent un écho jusque chez nous : l’amour filial, les abus de pouvoir, les conditions de vie des femmes et des jeunes filles dans le monde, l’injustice de certaines morts, la misère des uns par rapport à la confortable abondance des autres.
 
Sensible, lucide et touchante, l’écriture d’Isabelle Hubert émeut. La mise en scène poétique et riche en émotions de Jean-Sébastien Ouellette canalise tout le potentiel de huit comédiens investis. Une mise en scène toute en images dans laquelle s’enchevêtrent mouvements de chœur, scènes dansées, jeux de perspectives temporelles et visuelles, le tout dans une esthétique cinématographique.
 
Fondé en 2002, le Théâtre I.N.K. se donne le mandat de créer et mettre en scène, pour les publics adolescent et adulte, des textes inédits d’ici tout en portant une attention particulière à l’intégration de l’image et du mouvement dans l’interprétation théâtrale. La compagnie est dirigée par Annie Ranger et Marilyn Perreault et a quatre productions à son actif : LES APATRIDES (2003), LA CADETTE (2006), ROCHE, PAPIER, COUTEAU… et LA ROBE DE GULNARA, qui fut créée avec grand succès au Théâtre de la Bordée en 2010.