Billetterie

Le Laurier Memorial

Une truite pour Ernestine Shuswap

En résumé

 
« Dans une pétition signée par quatorze de nos chefs et envoyée à votre ministère des Indiens en juillet 1908, nous avons souligné les incapacités qui sont notre lot à cause de l’insuffisance de la plupart de nos réserves, certaines n’ayant presque pas de terres, d’autres n’ont aucune irrigation, eau, etc.; les entraves relatives aux pâturages pour le bétail causées par le clôturage des soi-disant terres gouvernementales par les Blancs; les restrictions sévères que le gouvernement nous a imposées récemment concernant la chasse et la pêche; l’épuisement des stocks de saumon causé par la pêche excessive des Blancs, et d’autres affaires qui nous concernent.
 
Dans beaucoup d’endroits, on nous interdit de camper, de circuler, de déterrer des racines, de recueillir du bois et de l’eau comme auparavant. On condamne nos gens à une amende ou à la prison pour avoir enfreint les lois sur la chasse et la pêche, faisant appel aux mêmes gibiers et poissons dont on nous avait dit qu’ils seraient toujours à nous comme nourriture. Petit à petit, on nous considère comme des intrus dans de larges espaces de ce pays qui est le nôtre. Nos vieillards demandent comment nous allons survivre. Si le gouvernement nous prend notre nourriture, il doit la remplacer. On nous a imposé des conditions de vie inattendues que nous considérons généralement comme inutiles et préjudiciables.
 
Nous n’avons aucun grief contre l’ensemble de la race blanche, ni contre les immigrants, mais nous désirons avoir une chance égale pour gagner notre vie. Nous leur souhaitons la bienvenue dans ce pays. En général, ce n’est pas de leur faute : ils ont payé leur terre, s’y sont établi et l’on améliorée de bonne foi. C’est leur gouvernement qui est à blâmer d’empiler des injustices à notre endroit. Mais ils ont également le devoir de s’assurer que leur gouvernement agisse convenablement à notre endroit et prennent des arrangements équitables avec nous. Nous condamnons l’ensemble de la politique du gouvernement de Colombie-Britannique sur les tribus indiennes de ce pays, car elles sont totalement injustes, honteuses et maladroites de toutes les manières. Nous les dénonçons comme étant la cause principale de l’état insatisfaisant des affaires indiennes de ce pays ainsi que de l’animosité envers les Blancs et les frictions avec eux.
 
Tant qu’on nous renie ce que nous considérons qui juste, l’insatisfaction et l’agitation demeureront parmi nous et nous poursuivrons nos efforts pour améliorer notre condition. Dans ce dessein, nous nous sommes alliés à d’autres tribus indiennes de ce pays pour demander votre appui et celui du gouvernement dans ce combat pour nos droits. Nous croyons que ce n’est ni le souhait, ni la politique de votre gouvernement que ces conditions existent. Nous exigeons que nos revendications territoriales soient satisfaites et que des traités soient conclus entre le gouvernement et chacune de nos tribus comme cela s’est fait avec des tribus indiennes dans d’autres provinces du Canada et dans les secteurs voisins des États-Unis.
 
Nous désirons que chaque question importante pour chaque tribu fasse l’objet d’un traité afin que nous ayons des ententes claires avec le gouvernement sur tous les enjeux du moment entre nous. Dans une déclaration faite le mois dernier et signée par vingt-quatre de nos chefs (dont une copie a été envoyée à votre ministère des Indiens), nous avons énoncé notre position sur ces questions. À présent, nous espérons sincèrement que vous prendrez en sérieuse considération ce que nous vous avons présenté ici et que vous reconnaitrez les désavantages auxquels nous sommes sujets et les sombres perspectives qui nous attendent si ces questions ne sont pas rapidement résolues. Espérant que votre séjour dans ce pays a été agréable, nous vous souhaitons un bon voyage de retour.
 
Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l’expression de nos sentiments les plus sincères. »
 
 
– Les chefs des tribus Shuswap, Okanagan et Thompson ou Couteau par leur secrétaire, J.A. Teit, le 25 août 1910

 

 

Note: L’année suivante, le 10 mai 1911, un Mémoire similaire fut envoyé à Monsieur Frank Oliver, alors Ministre de l’Intérieur. Ce Mémoire était signé par les chefs des plusieurs nations. Voici la liste des chefs ou de leurs représentants :
 
Frank Tahmesket, représentant du Chef Samuel, Canim Lake
Baptiste William, Chef Williams Lake
Logshom, Chef Soda Creek
John Inroiesket, Chef, Canoe Creek
Joseph Tseopiken, Chef, Dog Creek
Samson Soghomish, Chef, Alkali Lake
Joseph Istchukwakst, Chef, High Bar
Pierre Kenpesket, Chef de Kinbasekts, Kootenay
Louis Ghleghlegen, Chef, Kamloops
Basil David, Chef, Bonaparte
Francois Selpaghen, Chef, Shuswap Lake
James Capel, Chef, Clinton
Thomas Petlamitsa, Chef, Deadman’s Creek (Skeetchestn)
Major Cheschetselst, Chef, Leon’s Creek
Antoine Chelahautken, représentant du Chef Etienne, Chase
August James, représentant du Chef Maximin, Halowt
Andre, Chef, North Thompson
Louis Chuieska, Captain, Spallumcheen
 

En 1987, les chefs Shuswap réunis à Kamloops ont réaffirmé leur foi envers le Laurier Memorial.