Billetterie

Œdipe à Colone

16 septembre au 11 octobre
2003

OEDIPE À COLONE est la dernière pièce du grand auteur grec Sophocle dont la vie (495 à 406 av. J.-C.) s’étend majestueusement sur tout le cinquième siècle. Ce siècle qu’on a coutume de tenir pour le moment de l’apogée militaire, politique et culturel d’Athènes.
 
En fait, Sophocle écrit OEDIPE À COLONE en un temps où il en constate le déclin. La guerre a miné la ville. La dictature s’y est manifestée. Sparte, bientôt Thèbes, et ensuite la Macédoine d’Alexandre liquideront définitivement la suprématie athénienne.
 
Dans sa pièce, pourtant, Sophocle ne fait montre d’aucune amertume morbide. Son héros, bien que déchu, aveugle, vieilli, souillé par l’inceste et le parricide, conserve une singulière vigueur pour affronter les épreuves dont les hommes et les dieux continuent de l’accabler.
 
Œdipe aux yeux crevés et sa fille Antigone, mendiants sur les grandes routes, parviennent un jour dans la banlieue d’Athènes, à Colone (le lieu de naissance de Sophocle), et c’est là, il le sait, c’est là qu’il doit, qu’il veut mourir. Il sait que son cadavre constituera un trésor pour la terre qui le recevra. Dès lors se développe un fabuleux chantage dont l’enjeu n’est autre que le triomphe de l’une ou de l’autre cité : Thèbes qui l’a chassé ou Athènes qui hésite à lui accorder un asile compromettant. Créon le roi de Thèbes, Polynice le fils d’Œdipe tenteront sans succès de le récupérer. Finalement, c’est la ville d’Athènes qui bénéficiera des faveurs que, mort, Œdipe lui prodiguera. Mais qu’est devenu ce corps si précieux? Où est-il? Par l’ordre d’Apollon, nul ne doit connaître le lieu de la sépulture si ce n’est Thésée, le roi d’Athènes, qui est le dépositaire du secret et le transmettra un jour à qui sera digne, qui à son tour trouvera à qui le confier…
 
Et c’est ainsi que la prospérité d’Athènes restera éternellement liée à la volonté des dieux et au respect que les humains garderont envers eux.