Billetterie

4e Festival de créations de femmes

1er au 8 mars
1986

4E FESTIVAL DE CRÉATIONS DE FEMMES
Thème : L’érotisme

 
 
« L’érotisme fait-il vraiment partie de nos vies? De celles des femmes, de celles des hommes? Est-ce un produit culturel de luxe que seuls les pays riches peuvent se permettre? La pornographie est un phénomène mondial. C’est quoi l’érotisme? C’est quoi des femmes qui parlent d’érotisme? Serait-ce un début pour parler du monde dans lequel on vit?
 
Quand nous avons imaginé GO, nous étions mues par un grand leitmotiv : montrer, à travers différents médium, l’ensemble d’un monde conçu et réalisé par des femmes. D’avoir choisi de parler d’érotisme dans le festival n’est pas un hasard. C’est inconsciemment lié à tout ce qui nous habitait dans l’élaboration de ce nouveau théâtre, et d’y trouver un cœur.
 
À la toute première réunion des idéatrices, en janvier 1985, lorsque Lise Vaillancourt nous a demandé : Considérez-vous que l’érotisme est un art sexuellement palpitant? Dans le silence qui s’ensuivit, puis dans le rire monumental des 20 artistes invitées pour l’occasion, nous savions que nous venions de trouver le thème.
 
À deux semaines du Festival, je ne peux pas savoir quelle sera la réaction des artistes face à vous qui viendrez les voir, de vous face aux artistes qui se dévoileront. Il y a eu une étape où nous voulions protéger les artistes, puis ensuite vous protéger, comme si la peur était au cœur même de cette rencontre.
 
Une fois de plus, ce sont des femmes qui s’exhiberont sur scène. N’allions-nous pas, à notre tour, nourrir un voyeurisme taré? On a fait des choix. Une chose est certaine : nous ne voulons pas de pare-chocs entre vous et nous. On ne peut pas contrôler les fantasmes des gens. On n’est pas là pour ça. On est là pour s’ouvrir et poser des gestes. Les conséquences, on en reparlera le lendemain des spectacles, à travers les rencontres publiques avec les artistes elles-mêmes.
 
Et peut-être que, finalement, vous ne le trouverez pas érotisant, ce Festival? C’est très troublant. C’est quoi les signes apparents d’une personne érotisée? Une sueur entre les fesses? Le plaisir qui papillote sur toute la peau? Un corps qui s’ouvre tout entier? C’est quoi la différence entre une personne érotisée et une actrice sur scène en véritable état de jeu?
 
Ce Festival n’est pas seulement un travail de déblaiement, comme d’habitude, mais un besoin de lier la réalité du monde où je suis née et l’univers, je dirais mythique, dont j’ai été nourrie à travers le féminisme des dernières années.
 
Ce thème, pour moi, en tant qu’artiste féministe, pose clairement la question de notre identité en 1986. Que voulons-nous être?
 
Le Festival permet d’actualiser nos désirs artistiques, de ponctuer notre évolution, de dégager l’espace pour l’avenir.
 
À chaque artiste de toutes les disciplines, nous avons demandé d’aborder l’érotisme en fonction d’elle-même et non du regard extérieur, quel qu’il soit. Parce que c’est lorsque l’on touche le cœur, l’infiniment intime, que l’on réussit à vous toucher, que l’œuvre devient universelle.
 
Quant à nous, nous avons choisi de vous présenter ces œuvres dans la couleur de la fête. Le plaisir est intrinsèque à l’érotisme, et c’est ce que nous avons le plus éprouvé pendant toute l’élaboration de ce Festival. »
 
 
– Ginette Noiseux
Codirectrice de GO et directrice générale du Festival
 
 
 

HORAIRE

 
 

Le 1er mars 1986

 
VIENS, ON VA SE FACILITER LA VIE
Texte : Brigitte Mackay + Louise Ladouceur + France Théoret + Sylvie Tremblay + Marie-Francine Hébert + Patricia Lamontagne + Louise Desjardins + Carole Lagrenade + Maryse Pellerin + Joanne Hétu + Danielle Roger + Hélène Pedneault + Geneviève Letarte + Louky Bersianik + Nicole Brossard
Mise en scène : Lise Vaillancourt
Musique : Ginette Bergeron + Marie-Claude de Sévigny + une dizaine d’autres musicien·nes
Direction musicale: Diane Labrosse
 
Avec Line Archambault + Marie-Josée Baron + Markita Boies + Johanne Fontaine + Marie-Josée Godin + France LaBrie + Chantal Lamarre + Louise Laprade + Suzanne Lemoine + Maryse Pigeon + Anne-Marie Provencher + Lise Roy + Julie Vincent
 
Musicien·nes : Ginette Bergeron (saxophone), Marie-Claude de Chevigny (saxophone et synthétiseur), Catherine Dostaler (saxophone), Lyette Gauthier (cor), Diane Labrosse (direction musicale, piano), Anne-Marie Larose (cor), Martine Leclercq (basse à pistons), Priscilla Lapointe (guitare électrique), Danielle Roger (batterie), Asar Santana (congas), Judith Grüber-Stitzer (guitare et basse électriques), Mara Tremblay (basse et violon)
 
 
 

Du 2 au 3 mars 1986

 
LA SOIRÉE DES MURMURES 86
Texte : Création collective, 45 artistes
 
Avec Lise Bégin + Francine Côté + Mylène Roy + Danielle Trépanier // Anne Dandurand + Johanne Fontaine + Honolulu (Louise Bédard + Hélène Giguère + Dolorès Léonard) // Sylvie Laliberté + Josée Lambert + Alice Bergeron // Kate Lushington + Caroline Osborne + Marie Provost // Ruth Secunda + Vicki Tansey + installatrices et peintres
 
Réunir 45 artistes de différentes disciplines est le début d’un rêve de création. La couleur de cette soirée correspond peut-être le plus à la vocation de GO. C’est au contact des peintres, des sculpteures, des danseuses, des performeuses, des écrivaines, des installatrices… que nous voulons enrichir notre pratique théâtrale. Nous avons demandé à chaque artiste, à travers son médium, d’explorer le rapport voyeurisme/ exhibitionnisme en s’adressant à un petit nombre de spectateurs et de spectatrices à la fois. Toutes les performances sont simultanées et se déroulent dans les murmures. À vous de choisir et d’oser, comme chacune des artistes le fera.
 
 
 

Le 4 mars 1986

(En reprise le 13 mars 1986)
 
BRÈCHES
Texte : Marie Ouellette + Micheline Gragin (de la troupe 3 et 7 la numéra magica 8)
Œil extérieur : Marie Ouellette + Louise Laprade
Scénographie : Micheline Gragin
Assistance à la scénographie : Lise Balcer + Line Archambault + Marie-Denise Daudelin
Lumières : Carole Caouette
Costumes : Sylvette Chanel
Accessoires Chantal Lamarre
Musique : Marie Ouellette + Micheline Gragin
Assistance à la musique : Judith Grüber-Stitzer + Pierre Grou
 
Avec Micheline Gragin + Marie Ouellette
 
Une brèche, une fissure. Comment on ouvre une brèche? Comment on s’y introduit? Comment est-ce qu’on réagit à l’étrangeté? Chaque brèche qui s’ouvre dans cette histoire suggère une imagerie dévoilée entre deux femmes. Et voilà qu’on y arrive : comment représenter au théâtre l’intimité des femmes entre elles, une réalité tant occulté, sans craindre le voyeurisme?
 
Et puis la manière burlesque facilite l’humour… et l’auto-critique, bien différente de l’auto-censure! Manière de voir permettant de montrer l’intimité des femmes d’une manière non-inconditionnelle, d’apporter la dimension critique transcendante!! Aussi, transformer à loisir la langue, transgressant les lois et la « grammatica », explorant les équivalences, les genres et les nouvelles avenues.
 
 
 

Le 5 mars 1986

 
PAT OLESKO: « THE SOIRÉE OF O » (OR CLOTHING AS A FECUND THOUGHT)
Texte et mise en scène : Pat Olesko
 
Avec Pat Olesko
 
THE SOIRÉE OF O ça ne la dérange pas si vous riez! THE SOIRÉE OF O fait avancer le cœur de l’habillage manifeste à travers les soupirs, les essais, la taille et les mensonges. « C’est après tout, pas ce que tu portes mais ce que tu mets, c’est impuissant ».
 
Pat Olesko est un artiste américain unique vivant à New York. Dans la performance et la sculpture, elle utilise l’ironie et le ridicule pour rendre son art humoristique. Son talent pour le scandaleux ajoute de l’esprit et de la couleur aux événements spéciaux et aux conférences. C’est une artiste sérieuse qui propose une nouvelle approche de la performance et de la sculpture contemporaines. Un cabaret, un divertissement étrange, une satire socio-politique inouïe.
 
 

LES CLICHETTES
Texte : Louise Garfield + Johanne Householder + Janice Hladki + Pat Olesko (New York)
Mise en scène : Pat Olesko
Assistance à la mise en scène : Janice Hladki
 
Avec Louise Garfield + Janice Hladki + Joanne Householder
 
Les Clichettes sont un trio torontois de performeuses féministes. Chorégraphes de métier, elles se sont associées en 1978 pour former un groupe fictif de chanteuses populaires des années 60. Se servant du lipsync comme véhicule premier, elles ont développé deux comédies musicales HALF HUMAN, HALF HEARTACHE SHE et DEVILS OF NIAGARA qu’elles ont présentées récemment au Factory Theatre de Toronto. Les Clichettes sont les gagnantes du » 1984 National LipSync Champions » de Houston, Texas. Elles sont reconnues pour leur mélange de fantaisie, de satire de la culture populaire et de vaudeville féministe.
 
 
 

Du 6 au 7 mars 1986

 
AMOURS IMPRÉVUES DANS LA JUNGLE ÉQUATORIALE (AMOURS IMPRÉVUES…)
Texte : Lise Vaillancourt
Mise en scène : Joanne Hétu + Danielle Roger + Suzanne Lemoine + Lise Vaillancourt
 
Avec Line Archambault + Marie-Denise Daudelin + Chantal Lamarre + Maryse Pigeon + Lise Vaillancourt
 
 

AMOURS IMPRÉVUES DANS LA JUNGLE ÉQUATORIALE (JANE ONE WOMAN)
Texte et interprétation : Louise Laprade
Mise en scène et dramaturgie : Lise Vaillancourt
Costumes : Ginette Noiseux
Musique : Marie-Claire Séguin
Assistance à la musique : Louise Laprade et Hélène Pedneault
 
 

AMOURS IMPRÉVUES DANS LA JUNGLE ÉQUATORIALE (SEX IS FUN)
Texte, mmusique et interprétation : Ginette Bergeron + Joanne Hétu
Œil extérieur : Suzanne Boisvert
 
 
Présentés sous forme de 20 minutes, la musique, le théâtre, l’opéra, la danse. Tout ce qui sera sur scène ce soir-là provient d’explorations nouvelles déclenchées par le Festival et même pendant le Festival. À la première rencontre des artistes, toutes se sont ralliées à un espace, la jungle, proposé par nous de façon totalement gratuite, mais ô combien inspirante. Nous vous convions donc à un show de variétés inhabituel. Notre intérêt tient en tout premier lieu à la qualité des créatrices qui se produiront. Une soirée sur le jeu, sur le désir, sur les grands personnages amoureux de l’opéra, où la musique et la danse vous apporteront des surprises. Chacune a joué avec son médium jusqu’à le transformer.