Billetterie

Le rire de l’étrangère

25 janvier au 26 février
1983

Elles sont dans la même gare, mais elles ne se connaissent pas. Elles ont été sorties de leurs textes parce que le théâtre avait besoin d’elles. Elles ne se connaissent pas, mais elles savent pourtant que pour chacune d’entre elles, peu importe la destination, il sera toujours question de survie. Pas besoin de mémoire pour s’en rappeler. Elles savent.
 
La vagabonde le sait, qui erre dans un désert d’après catastrophe avec son carrosse et ses vieux journaux dont les nouvelles sont perpétuelles.
Josette Phaneuf le sait, qui se sépare de son mari, un matin à 9 h 14, pour cause d’incompatibilité.
 
Julie le sait, qui traîne sa belle-mère sur son dos comme les esquimaudes, et qui l’emmène mourir dans le sable au soleil.
 
Les Tziganes le savent aussi, qui traduisent en toutes langues, poésie, musique, rire et cri, les formes de cette survie.
 
« Il y a autant de vérités dans le monde qu’il y a de molécules. Ça nous donne la permission de rire, de savoir ça. Ça donne une chance à tout le monde de n’être pas définitif. » Et pendant deux heures, sans s’interrompre les unes des autres, elles émietteront tous les cadres qui auraient voulu les rendre définitives.
Hautement incompatibles.
 
Magnifiquement uniques et irrecevables.

Quelques photos