Billetterie

Ginette Noiseux

Directrice artistique et codirectrice générale

Biographie

Par sa vision et son engagement, Ginette Noiseux a changé le paysage théâtral québécois : le Théâtre ESPACE GO est aujourd’hui reconnu ici, au Canada et sur la scène internationale comme une institution aux grandes réalisations artistiques, dont la destinée est présidée par des femmes depuis sa fondation, la seule compagnie à avoir inscrit au cœur de sa mission la valorisation de la contribution des femmes à l’évolution de la pratique théâtrale.
 
Née à Montréal, le 23 janvier 1958.
 
Enfant de la Révolution Tranquille qui voit la société québécoise s’affranchir de l’emprise du clergé et de l’establishment anglophone, c’est au contact des œuvres des poètes, des auteurs et autrices, et des plasticiens et plasticiennes de l’avant-garde francophone du Québec, notamment du mouvement automatiste, que germe chez Ginette Noiseux la passion du théâtre.
 
Destinée d’abord à une carrière scientifique, elle abandonne peu à peu sa passion des laboratoires pour s’investir pleinement dans la recherche artistique.
 
En 1980, Ginette Noiseux est diplômée en scénographie de l’École nationale de théâtre du Canada (ÉNT) où elle obtient la mention d’excellence. C’est là qu’elle rencontre le maître costumier François Barbeau, alors directeur de la section production. À sa sortie de l’ÉNT, Ginette Noiseux sera son assistante; ils feront équipe sur de nombreux spectacles et projets d’envergure au sein des grandes compagnies où elle constate la résistance du milieu institutionnel de l’époque à l’égard des femmes de théâtre.
 
Déterminée à faire en sorte que les femmes occupent la place qui leur revient, Ginette Noiseux propose ses services de scénographe à Pol Pelletier, du Théâtre Expérimental des Femmes (TEF), pour dessiner sa prochaine production, LA TERRE EST TROP COURTE VIOLETTE LEDUC de Jovette Marchessault, présentée à l’automne 1981. Dès lors, elle est invitée à joindre la collectif de direction de la compagnie.
 
Né du désir de femmes artistes de dire et de montrer le monde autrement, le Théâtre Expérimental des Femmes (TEF) a été fondé en 1979 par Pol Pelletier, Louise Laprade et Nicole Lecavalier. Les premières années sont marquées par des créations collectives, l’émergence d’une dramaturgie de femmes et les festivals de créations de femmes. En 1982, après le départ des fondatrices, Ginette Noiseux assume désormais la codirection de la compagnie avec Lise Vaillancourt et Jeannette Laquerre. En 1985, la compagnie qui était nomade trouve un lieu de diffusion, le Théâtre ESPACE GO, situé alors dans la petite manufacture du 5066 rue Clark.
 
En mars 1986 a lieu le 4e Festival de création de femmes. Secondée par Lise Vaillancourt, Ginette Noiseux crée un grand moment de vertige en invitant les femmes à créer un théâtre du désir et du plaisir. Au milieu du festival, l’ahurissante Soirée des murmures qui, autour de l’idée de peep-show, réunit 45 artistes animant 21 installations dans tous les coins et recoins de GO. La Soirée des murmures est reprise quatorze mois plus tard, en mai et juin 1987, à l’occasion du deuxième Festival de Théâtre des Amériques : des artistes et des critiques de partout dans le monde réalisent que le mouvement artistique des femmes au Québec est à nul autre pareil.
 
À la fin des années 70, il y avait près de sept collectifs de femmes de théâtre féministe au Québec. Cet âge d’or sera de courte durée, car aux alentours de 1987 il ne restait plus que le Théâtre ESPACE GO.
 
En 1987, Ginette Noiseux assume dorénavant seule la direction artistique de la compagnie. Elle se consacre alors à la production de textes de langue française, faisant découvrir au public des paroles fortes d’auteurs et d’autrices contemporain·es de l’étranger et du Québec. Au cours de cette période, elle permet à des femmes metteuses en scène de réaliser leurs désirs de monter des chefs-d’œuvre oubliés du répertoire classique.
 
Pour sauver le TEF d’une faillite imminente, Ginette Noiseux fait appel à l’amie Hélène Pedneault qui organise le BEAU SHOW avec Geneviève Paris, Michel Rivard, Marie-Claire Séguin, Richard Séguin et Sylvie Tremblay.
 
En 1988, ESPACE GO est couronné par le Grand prix du Conseil des Arts de la Communauté urbaine de Montréal pour la création de LA TEMPÈTE, dans une mise en scène d’Alice Ronfard, avec Françoise Faucher dans le rôle de Prospero, spectacle présenté dans le cadre du Printemps shakespearien. La critique, certes, s’intéresse au fait que l’on confie un grand rôle masculin à une femme, même si elle oublie étrangement de réfléchir sur la signification de donner à une femme un rôle de père, de patriarche et de chef d’État. De plus, cette TEMPÊTE fait appel à une esthétique multimédia, rappelant que les femmes pratiquent depuis longtemps les arts technologiques.
 
Dès 1990, les spectacles s’affichent dorénavant sous l’étiquette « Productions ESPACE GO ». Le 9 mars 1991, le conseil d’administration procède officiellement au changement de nom de la compagnie; le Théâtre Expérimental des Femmes appartiendra dorénavant à l’histoire d’ESPACE GO.
 
La saison 1990-1991 se mérite un prix spécial de l’Association québécoise des critiques de théâtre; c’est la seule fois que cette association a décerné un prix à une direction artistique. ESPACE GO compte désormais parmi les chefs de file de la jeune création théâtrale contemporaine au Québec.
 
En 1994, soucieuse de protéger la mission artistique unique d’ESPACE GO et d’offrir aux artistes un espace novateur de dépassement personnel, Ginette Noiseux mène le plus ambitieux projet de son histoire, la construction d’un nouveau théâtre à Montréal, premier édifice culturel construit depuis celui de la Place des Arts. Les différents niveaux de gouvernement reconnaissent alors l’importance de la contribution d’ESPACE GO dans l’évolution de la pratique théâtrale et lui donnent les moyens de construire ce nouveau lieu où réaliser ses aspirations artistiques. Fait exceptionnel, le projet est rendu dans les échéances et respecte le cadre budgétaire. On doit cette réussite à l’implication du conseil d’administration de la compagnie et aux partenaires du milieu des affaires. Ginette Noiseux a travaillé de concert avec l’architecte Éric Gauthier pour faire du nouvel ESPACE GO un lieu souple, conçu pour la création, mais aussi ouvert sur le monde et sur la vie : ainsi, pendant les montages, l’ouverture de volets d’acier permet de faire entrer dans la salle la lumière du jour; les bureaux, vitrés, donnent d’un côté sur le boulevard Saint-Laurent et, de l’autre, sur la salle. Les gradins permettent différentes configurations qui réinventent de fois en fois le rapport avec le public.
 
Dans le nouvel ESPACE GO, Ginette Noiseux invite le Théâtre Petit à Petit (PÀP) à s’installer à demeure, assurant aux publics la présence essentielle des auteurs québécois. Elle ouvre également sa salle aux spectacles du Festival des Amériques et du Festival Les Coups de Théâtre. Plus tard, ce seront ceux de Montréal complètement cirque qui viendront s’ajouter à la programmation.
 
En 1995, ESPACE GO connaît le plus grand succès de son histoire, jamais inégalé à ce jour, ALBERTINE, EN CINQ TEMPS de Michel Tremblay, dans une mise en scène de Martine Beaulne. Interprété par six actrices au sommet de leur art, le spectacle remportera de nombreux prix, dont le Prix secteur théâtre du Conseil des arts de Montréal, connaîtra des tournées d’envergure et fera l’objet d’une adaptation pour le cinéma par André Melançon et Martine Beaulne.
 
L’engagement envers les écritures contemporaines est constitutif d’ESPACE GO qui joue en ce sens un rôle unique dans le paysage théâtral montréalais. Au cours des deux dernières décennies, Ginette Noiseux s’est tissé un réseau à l’étranger composé d’auteurs et autrices, de dramaturges, d’intellectuel·les, de poètes et poétesses, de directeurs et directrices de théâtre et de praticien·nes qui lui ont permis de demeurer à l’affût de l’avant-garde en matière de dramaturgie théâtrale contemporaine et de faire circuler les textes des auteurs et autrices de langue française, souvent encore à l’état de manuscrits.
 
Ginette Noiseux choisit des dramaturgies exigeantes. Elle fait confiance en son public. « Si on nous aime ce sera aussi pour le difficile » aime-t-elle rappeler. Elle fait connaître des auteurs et des autrices de l’hexagone et programme l’événement La saison de la France.
 
On doit à la directrice artistique d’ESPACE GO la découverte de nombreux auteurs et autrices du Québec et de la Francophonie internationale. Alors que, dans un passé récent, peu de textes contemporains français étaient joués en Amérique, c’est grâce à Ginette Noiseux que purent être entendues pour la première fois à Montréal les voix des Koltès, Duriff, Minyana, Copi, Vinaver, Py, Cadiot, Lagarce, Saraute, Nothomb, De Vos, Pliya, Cormann et Novarina. Aujourd’hui, la découverte des nouvelles écritures inclut les paroles de Dea Loher, Anja Hilling, Elfriede Jelinek, Tomson Highway, Rebekka Kricheldorf, Stéphanie Jasmin, Evelyne de la Chenelière, Marie Brassard, Martin Crimp, Naomi Wallace, Marta Hillers, Émilie Monnet, Nicole Brossard, Marieluise Fleisser, Nelly Arcan, Caryl Churchill, Sarah Delappe, Marie NDiaye et Marie-Claire Blais, pour ne nommer que ceux-là. Et lorsque, à l’occasion, la compagnie revisite le répertoire classique, c’est à la lumière d’une démarche d’artiste qui contribue à façonner son caractère original. De plus, depuis 2001, ESPACE GO contribue à la dynamique de réciprocité avec des pays qui accueillent ses artistes, spécialement la France, en initiant des créations internationales mises en scène par Éric Vigner, Ludovic Lagarde, David Bobée, Marc Lainé, ou en accueillant des spectacles d’Alfredo Arias, Émilie Valantin, Jean Sclavis, Michel Raskine, Alain Françon, Joël Pommerat, produits par des compagnies qui dessinent le visage des nouvelles pratiques théâtrales sur leur territoire.
 
Initiée en 2004, la série Portraits de femmes ne cesse d’étonner : des œuvres d’auteures, des désirs de comédiennes, des projets de metteuses en scène ou encore la volonté de donner vie à de grands personnages féminins motivent le choix des créations produites ou coproduites par ESPACE GO. En 2005, Ginette Noiseux reçoit le Grand prix du Conseil des arts de Montréal pour le rôle éminent de son action artistique dans l’évolution du théâtre, et plus particulièrement pour la qualité remarquable de sa programmation qui, sous le titre Portrait de femmes, est venue marquer la 25e année d’existence d’ESPACE GO.
 
La directrice Ginette Noiseux poursuit son projet de faire du Théâtre ESPACE GO un centre de création, une maison habitée par des artistes qui tentent de rendre compte des métamorphoses de la société et des recherches de leur temps. Pour elle, ESPACE GO est un lieu de création qui se dédie à l’évolution de la pratique théâtrale et au développement individuel des artistes. Dans son théâtre, Ginette Noiseux assure aux artistes un espace de liberté à l’abri des pressions extérieures, à l’intérieur duquel ils et elles peuvent expérimenter de nouvelles avenues, approfondir leurs intuitions et poursuivre leurs recherches sur les nouvelles écritures, textuelles et scéniques. Elle leur offre aussi un fonctionnement souple, met à leur disposition une équipe dévouée et expérimentée, des moyens et, surtout, du temps de création en salle.
 
Au nombre des partenaires galvanisants et incontournables d’ESPACE GO, on retrouve le tandem de créateurs Denis Marleau et Stéphanie Jasmin d’UBU compagnie de création. Ginette Noiseux poursuit avec ces artistes une démarche théâtrale qui témoigne d’une complicité artistique fondée sur un esprit de recherche et une passion commune pour les écritures inédites et contemporaines. Depuis 2006, ESPACE GO et UBU construisent une part de leur avenir ensemble, en tant que partenaires de création et ont réalisé conjointement des spectacles qui se sont distingués par la beauté et l’originalité formelle de leurs propositions scéniques et par les performances remarquables de leurs interprètes.
 
En 2011, pour faire bouger et vibrer le projet artistique d’ESPACE GO, la directrice Ginette Noiseux met sur pied le premier projet d’artiste en résidence dans une compagnie de théâtre au Québec. Au-delà des créations que l’artiste en résidence entreprend et inspire, ce sont ses questionnements, sa pratique et sa passion qui colorent librement l’ensemble de la saison. L’artiste en résidence détermine avec la direction artistique le choix d’une production par saison et bénéficie d’un budget pour ses activités et du soutien de l’équipe de la compagnie. Après un premier cycle en compagnie de la comédienne Sophie Cadieux, la directrice artistique Ginette Noiseux a invité l’auteure et comédienne Evelyne de la Chenelière, puis la jeune metteuse en scène Solène Paré et, aujourd’hui, l’artiste multidisciplinaire d’origine anichinabéenne Émilie Monnet à investir à leur tour et à leur manière tous les espaces de création.
 
Dès l’ouverture du Théâtre ESPACE GO en 1995, Ginette Noiseux savait qu’il faudrait un jour démarrer la phase 2 pour compléter les espaces de productions. En 2016, ESPACE GO entreprend des travaux de première importance qui ont pour but de mettre à niveau ses équipements pour permettre aux créateurs et aux créatrices de rester à l’affût de l’évolution des pratiques scéniques. L’ajout d’espaces de création et de bureaux met fin à des années de recherche d’un lieu permanent pour UBU compagnie de création qui devient compagnie associée au Théâtre ESPACE GO. Soucieux de lier le passé et l’avenir de la pratique théâtrale, le projet compte également sur l’ajout d’un studio multimédia et d’un atelier de costumes. Les Productions Porte Parole d’Annabel Soutar deviendront compagnie résidente avant de céder leur place en 2022 à trois jeunes compagnies, La Sentinelle, Onishka et Magnéto.
 
En 2019, inspirée par la recherche menée par les membres des Femmes pour l’Équité en Théâtre, Ginette Noiseux propose un Chantier féministe portant sur la place des femmes en théâtre. Neuf recommandations seront issues de cette semaine de réflexions et d’échanges qui a réuni des centaines de participant·es. L’une d’elles, qui vise la création d’un prix exclusif aux femmes artistes, trouve rapidement écho auprès du Conseil des arts de Montréal (CAM). Le prix Jovette-Marchessault est alors créé. Les éditions récompenseront en alternance chaque année les metteuses en scène, les conceptrices et les autrices. Le prix s’accompagne d’une bourse de 20 000 $ accordée à la lauréate par le CAM. De ce chantier féministe, des sentinelles verront le jour, la première portant sur les situations de harcèlement en milieu de travail (2021) et la seconde sur les difficultés que rencontrent les femmes artistes lorsqu’elles postulent aux postes de direction des théâtres qui s’affichent (février 2023).
 
En 2020, en plein cœur de la pandémie, Ginette Noiseux propose Je suis une femme d’octobre, un événement pluridisciplinaire qui réunit pendant tout au long du mois d’octobre 2020 des artistes, autrices, chercheuses et militantes afin de célébrer 50 ans de mobilisation de femmes ayant eu un impact profond sur les transformations de la société. Pensé collectivement, Je suis une femme d’octobre détournait artistiquement et politiquement les récits officiels de ce qu’on nomme « la crise d’Octobre » pour faire fléchir l’Histoire et en éclairer les angles morts. Au cœur de ce projet, il y a eu la création, par l’artiste plasticienne Caroline Monnet, de l’œuvre DEBOUTTES! – qui fait désormais partie de la collection de l’UNESCO – qui s’est déployée pendant plusieurs mois sur la façade du Théâtre ESPACE GO. Faisant écho à la murale, on retrouvait une série de balados, des récits d’autrices, de même qu’une exposition de photos d’archives de manifestations de femmes en mode déambulatoire sur le boulevard Saint-Laurent, revenant sur différents mouvements sociaux qui ont façonné notre monde et qui occupent encore aujourd’hui l’actualité.
 
La directrice artistique d’ESPACE GO n’oublie pas celles (et ceux) qui ont pavé la voie. C’est ainsi que chaque printemps, depuis 1996, ESPACE GO devient le lieu d’un rendez-vous incontournable : sa soirée-bénéfice en hommage à une grande personnalité du théâtre. L’événement implique plus de 80 artistes et de nombreuses personnalités du monde des affaires qui conjuguent leurs talents et leur générosité pour faire de cette soirée un moment unique. Jusqu’à présent, Ginette Noiseux a signé la direction artistique de 26 soirées-hommage. Ces soirées, en filigrane, raconteront l’évolution de notre société, des rapports entre les hommes et les femmes – et du théâtre québécois.
 
Grâce à Ginette Noiseux, la compagnie peut compter sur le support et l’implication d’un conseil d’administration dont le dynamisme exceptionnel impressionne à juste titre tous ses partenaires bailleurs de fonds. Ce conseil, toujours composé majoritairement de femmes, a été dirigé successivement par Louise Beaudoin, Lise Bacon, Louise L. Larivière, Nicole Dubé et Martine Turcotte. Il est aujourd’hui présidé de main de maître par Annick Guérard, présidente et cheffe de la direction chez Transat A.T., partenaire des saisons d’ESPACE GO depuis 1994. La maison ESPACE GO est payée, la compagnie n’a aucune dette, ses finances sont saines. L’amélioration des conditions de création et des conditions salariales offertes aux artistes, le maintien en bon état des équipements dont il a la charge, la qualité des accueils des publics dans ce lieu sont au premier chef des priorités de ce conseil qui prend entièrement en charge toutes les campagnes de financement de la compagnie.
 
Au fil des ans, de nombreux prix sont venus récompenser la persévérance et l’engagement indéfectibles de la directrice Ginette Noiseux : l’Ordre de Montréal (2022), l’Ordre du Canada (2020), l’Ordre des Arts et des Lettres du Québec (2018), le prix Femme d’affaires du Québec, OBNL (2018), deux fois l’Ordre des Arts et des Lettres de la République française (Officier 2017 et Chevalier en 2001), Personnalité de la semaine La Presse/Radio-Canada (2010), le Grand prix du Conseil des arts de Montréal pour l’excellence de sa direction artistique (2005), le prix Femme de mérite de la Fondation Y des Femmes (2002), le prix Artiste pour la paix (1996) et le Prix spécial de l’Association québécoise des critiques de théâtre pour la grande qualité de sa saison artistique 1990-1991. Au début de la saison 2022-2023, Ginette Noiseux recevait le prix Gascon-Roux du TNM pour sa conception de costumes de la pièce LES REINES de Normand Chaurette, dans une mise en scène de Denis Marleau. En 2023, elle recevait le prix Denise-Filiatrault, la plus haute distinction culturelle au pays. En 2024, au terme de sa carrière de directrice artistique du Théâtre ESPACE GO, Ginette Noiseux recevait le prix Égalité Thérèse-Casgrain du Ministère de la Condition féminine.
 
De nombreux prix sont venus récompenser la portée des accomplissements des artistes qui œuvrent a la création des spectacles qui portent la signature d’ESPACE GO : le Grand prix du Conseil des arts de Montréal pour LA TEMPÊTE (1998), le prix Secteur théâtre du Conseil des arts de Montréal pour ALBERTINE, EN CINQ TEMPS (1995), deux prix de l’Association professionnelle de la critique de France pour LES DEUX VOYAGES DE SUZANNE W. (2015), 7 prix et 18 nominations décernés par l’Association québécoise des critiques de théâtre (2006 à aujourd’hui), 18 Masques et 35 nominations décernés par l’Académie québécoise de théâtre (de 1995 à 2005), les Prix d’excellence de l’Ordre des architectes et le Prix Orange de Sauvons Montréal pour la construction du Théâtre ESPACE GO (1995), de même que 16 prix de design graphique pour la création des affiches de saison.
 
Ginette Noiseux s’est toujours considérée comme un témoin privilégié de la formidable transformation des mentalités dans notre société québécoise. Comme artiste, femme et directrice artistique, elle s’y est engagée sans réserve, en nourrissant les liens entre les artistes de différentes générations et avec une ouverture envers les communautés et les publics.
 
À l’aube de ses 65 ans, Ginette Noiseux est allée au bout de son projet pour le Théâtre ESPACE GO. Pour elle, il est maintenant temps de passer le flambeau. La saison 2023-2024 sera sa dernière à la barre de la compagnie. Elle rêve désormais d’avoir du temps pour s’engager au sein de sa communauté et de se consacrer à sa pratique de conceptrice de costumes.