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Avant chaque nouvelle production, notre directrice artistique se faufile chez les créatrices, au cœur même de leur foyer. Elle s’assoit avec elles un moment, profitant de l’excitation vers la première, mais aussi de sa relation privilégiée avec elles, pour discuter librement et vous offrir ces entretiens intimes – et quelques clichés indiscrets des recoins de leur maison.
ÉDITH
Chère Marie-Laurence, avant qu’on commence officiellement cet entretien, tu me disais que ta conception de la réalité est parfois abstraite. Est-ce que ton écriture, au départ, se déployait d’une façon plus abstraite ? Est-ce qu’elle a évolué, au fil des années, vers quelque chose de plus concret ?
MARIE-LAURENCE
Oui, je suis passée par une écriture beaucoup plus poétique. Avant d’écrire, je suis d’abord une lectrice. Je pense que c’est le premier temps de l’écriture, la lecture.
ÉDITH
Idéalement, j’espère que les auteurs lisent !
MARIE-LAURENCE (rire)
Quand même, ça aide ! Il y en a peut-être pour qui ce n’est pas le cas. Mais c’est un premier temps nécessaire pour moi. Il y a eu une époque où j’ai beaucoup aimé, par exemple, quelqu’un comme Pierre Michon, qui fait des phrases interminables, qui surpoétise et qui me donnait envie à moi aussi d’user d’un vocabulaire un peu plus flamboyant, de faire certaines prouesses littéraires. Mais aujourd’hui, je suis moins là. Ça vient peut-être aussi de mes années de documentaire radiophonique. J’ai une vraie passion pour l’oralité, pour la chanson populaire.
ÉDITH
Ah oui ?
MARIE-LAURENCE
Vraiment, il y a quelque chose dans le fait d’avoir enregistré des gens qui n’appartenaient pas à mon monde auquel je tiens. J’ai vraiment constaté à quel point, généralement, on exprime des choses extrêmement grandes à travers un vocabulaire très simple. Je pense que c’est un vrai travail de faire ça – en tout cas, moi, c’est le travail qui m’intéresse. Deborah Levy disait, dans un entretien, qu’elle ne veut pas arriver avec ses gros sabots philosophiques et montrer ce qu’elle sait. Je pense qu’il a peut-être un moment dans une vie où tu te dis : je vais montrer ce que je peux faire par la littérature – il y en a qui le font très bien – mais finalement, on dirait que moi, j’ai un vrai plaisir aujourd’hui, une vraie joie, à penser que je peux à la fois inventer un théâtre d’auteur, mais que soit aussi un théâtre populaire, joyeux, inventif. On peut faire ces deux choses-là en même temps.
ÉDITH
Absolument.
MARIE-LAURENCE
On dirait que pour restituer certaines sensations, certaines pensées, certaines émotions, j’ai envie que ce soit facile, que les gens viennent au théâtre et qu’ils se sentent libres.
ÉDITH
Qu’il y ait un plaisir véritable.
MARIE-LAURENCE
Oui, qu’il y ait un vrai plaisir à être au théâtre. La pensée peut être du plaisir, la pensée doit être du plaisir. Je pense qu’on se met à penser quand on se met à rire. Par exemple, pour moi, c’était la limite de la sociologie, d’où je viens. Quand je prends un peu de recul, il n’y avait pas de place ni pour les sensations ni pour l’imaginaire, qui est une dimension tellement présente dans nos rapports au réel. Donc, je me demande comment, à travers des mots simples, raconter quelque chose de complexe.
ÉDITH
Mais il y a quand même une complexité, une abstraction dans l’assemblage des scènes d’Une vie de femme ? C’est une exploration un peu kalédo – i – voyons –
MARIE-LAURENCE
Kaléidoscopique.
ÉDITH (rire)
Oui voilà, je tentais de me rendre et j’accrochais dans la 3e syllabe d’à peu près 12 !
MARIE-LAURENCE
J’ai utilisé le mot ce matin, alors –
ÉDITH
Un mot qui aura bien servi aujourd’hui ! Bref, une exploration kaléidoscopique d’un monde. Pour moi, il y a quelque chose qui quitte le réel, ou en tout cas, où on sent l’autrice. Il y a une écriture par assemblage.
MARIE-LAURENCE
Oui, par la forme. Qui est un peu une forme cinématographique. Ou qui a quelque chose de la nouvelle, peut-être aussi.
ÉDITH
Est-ce que c’est un genre qui te plaît, la nouvelle ?
MARIE-LAURENCE
Je ne lis pas beaucoup de nouvelles, je suis beaucoup plus abreuvée de cinéma. Mais c’est vrai que je suis complètement fan de Kafka, qui a écrit beaucoup de nouvelles. Faulkner aussi, qui a écrit des romans, mais ça se présente presque comme des petites nouvelles. Je n’irais pas forcément vers la nouvelle instinctivement, mais quand même, j’ai des héritages de ce type-là.
ÉDITH
Théâtralement, pour toi, ça se construit par fragments ?
MARIE-LAURENCE
Cette forme-là est aussi venue, en toute transparence, après avoir vu Contes et légendes de Joël Pommerat. Ça a été pour moi un moment important.
ÉDITH
C’est intéressant qu’on en parle, parce qu’il vient à l’esprit, Pommerat, quand on entre en contact avec ton œuvre. Merci d’ouvrir la porte, parce que parfois j’hésite à y aller. Ça peut me sembler réducteur de simplement comparer une artiste à un autre artiste, de se dire qu’il y a là un univers commun. Mais tu l’assumes pleinement ?
MARIE-LAURENCE
Complètement. Pour moi, tu sais, on écrit à partir des autres. J’assume ça. On se construit à travers les dialogues artistiques qu’on nourrit. Je pense que ce serait de la fausse prétention de copier – de toute façon, qui pourrait même se prétendre tenter de copier ? Je veux dire qu’on a nos propres signatures, notre propre rapport au monde. Moi je trouve que c’est beau de s’inscrire dans des lignées, il n’y a pas de honte à ça.
ÉDITH
Absolument.
MARIE-LAURENCE
On s’inspire toujours des autres. Quelque chose nous touche dans une œuvre, on va en prendre quelque chose, en faire autre chose, transformer ça. C’est comme ça que la pensée évolue.
ÉDITH
Oui, et c’est beau d’avoir des influences qui sont fortes, auxquelles on peut revenir aussi. Par exemple, pour moi, il y a Peter Brook. Je ne suis pas gênée du tout de dire que je me sens appartenir à un type de réflexion sur le théâtre qu’il a articulé merveilleusement. Pourquoi est-ce que je me passerais de ces lumières-là ?
MARIE-LAURENCE
Complètement.
ÉDITH
Et après, j’en fais bien ce que je veux.
MARIE-LAURENCE
On n’est pas autosuffisants.
ÉDITH
Mais raconte-moi comment ça s’est vécu, pour toi, cette première rencontre avec Pommerat ?
MARIE-LAURENCE
Je ne l’ai pas rencontré pour vrai !
ÉDITH (rire)
Non, mais avec son œuvre !
MARIE-LAURENCE
C’était au CNA, un soir d’hiver (rire). Jérémie Niel m’avait beaucoup parlé de Joël Pommerat. J’ai fait la route. Je me suis dit, je vais aller voir. J’avais une appréhension positive, disons. Mais oui, grande rencontre. Grand moment de théâtre, qui m’a permis, en quelque sorte, de me réconcilier. Tout le monde qui fait du théâtre a une relation amour-haine avec le théâtre, c’est un lieu commun. Mais il doit y avoir une petite vérité, quand il y a un lieu commun.
ÉDITH
Assurément.
MARIE-LAURENCE
Je me souviens être prise par ce qui se déroulait. Souvent, au théâtre, j’ai un recul, je suis consciente que je suis au théâtre. Je me souviens vraiment d’être comme une enfant. C’est ce plaisir-là pour moi, le théâtre, c’est ce rapport-là. Fanfreluche vient de nous quitter, mais j’ai eu ce même rapport à elle. J’étais complètement happée par ce monde-là. Ça devient mon monde, il n’y plus de limite. C’était comme ça, Contes et légendes. Pommerat m’a saisie. Puis comme d’habitude, quand je commence à aimer quelqu’un, je lis tout ce qui a été écrit. Je fais une espèce de travail d’éducation. J’entre dans son travail, j’entre…
ÉDITH
Dans une œuvre. Ah oui, tu passes vraiment par cet espace-là, tu ne te laisses pas juste traverser par une œuvre, tu ouvres grand la porte ?
MARIE-LAURENCE
Ah oui, j’ai ouvert la porte. Et tout ce que je découvrais… Tu sais quand tu lis et que tu as une sensation d’être toi-même comprise ? On a peut-être eu cette sensation, comme femmes, avec Annie Ernaux. Avec Pommerat, j’avais la sensation que l’idée de théâtre qu’il recherche – parce qu’il parle d’une recherche plutôt que d’une arrivée – ça correspondait à mon rapport au théâtre. Et même à mon rapport à la vie. Tu sais, il racontait que, pendant longtemps, il a travaillé dans un bar, de nuit. Il a passé des années à prendre des notes dans un travail un peu lent, un peu à l’ombre. À être parmi d’autres gens. Il a trouvé son arrivée dans le milieu du théâtre plus difficile. Il cherchait quelque chose qu’il ne trouvait pas comme comédien. Je me reconnaissais dans cette façon de fonctionner beaucoup dans la lecture, pour après produire un théâtre quand même très populaire.
ÉDITH
Oui, accessible, ou même – j’allais dire divertissant, mais je n’aime pas utiliser ce mot-là, qui veut dire littéralement regarder à côté de ce qui est important. Je ne crois pas du tout que ce soit le cas ici. Mais assurément…
LES DEUX
Agréable.
MARIE-LAURENCE
Pas aride.
ÉDITH
Qui génère beaucoup de plaisir. D’ailleurs, je trouve que tu réussis vraiment bien, dans ton travail, à avoir une grande densité philosophique, tout en gardant l’œuvre digeste. Ce qui n’exclut pas du tout, au contraire, le mystère. Il est précieux pour toi. Le trouves-tu, disons, dangereux, parfois, dans le rapport avec le public ?
MARIE-LAURENCE
C’est vrai que je trouve qu’il y a parfois au théâtre un mystère qui est difficile. C’est celui qui te laisse un peu en plan. C’est comme s’il faut comprendre le mystère qui nous est donné. Il faut comprendre que c’est de l’ordre du mystère.
ÉDITH
Que c’est correct de n’pas le dénouer entièrement ?
MARIE-LAURENCE
Il y a quand même quelque chose du conteur au théâtre. On te prend au début et on te laisse à la fin, et entre les deux, il ne peut pas y avoir trop de moments où tu lâches prise. C’est vite fait que moi, en tout cas comme spectatrice, si je ne comprends pas… Et bon, si le mystère n’est pas maîtrisé, on peut avoir l’impression que le mystère est comme enveloppé d’un autre mystère. Il y a comme une zone mystérieuse, qui ouvre sur une autre zone mystérieuse, qui ouvre sur une autre. C’est trop. Mais il y a autre chose. Il y a de se jouer du mystère qui appartient à la vie, à celle qu’on mène, qui est un mystère que je trouve beau, que j’ai envie de respecter. Mais l’autre mystère, qui consiste à éloigner, qui crée une distance avec le spectateur, celui-là, je le trouve plus difficile. Restituer le mystère qui est celui de nos vies, c’est extrêmement différent que de restituer un mystère qui appartient à une histoire où, comme spectateur, tu ne comprends plus où tu te trouves. En tout cas, quand moi je parle de mystère, je parle de celui qui appartient à notre réalité. Par exemple, au fait que je ne pourrai jamais entrer dans ta tête, que les autres demeurent des inconnus. Pour nous-mêmes aussi. C’est Marguerite Duras qui disait toujours qu’on est plus irréel pour soi-même que pour les autres.
ÉDITH
Tiens, allons dans cette direction – parce que tu as un parcours qui est atypique et qui est donc un peu mystérieux, justement, et très intéressant – en même temps, mon Dieu qu’on est tellement rigides avec nos petits parcours théâtraux straight !
MARIE-LAURENCE
Tout le monde a un parcours ! Si on te demande d’écrire ta vie, tu ne vas juste dire : j’ai fait ça et ça. Tout le monde a un parcours un peu bigarré.
ÉDITH
Tu as raison, mais il est rare qu’arrive à la mise en scène quelqu’un qui n’a pas étudié en théâtre. Ça, c’est quand même rare.
MARIE-LAURENCE
On pourrait dire que c’est étonnant. Moins la personne qui arrive que le fait que ça arrive si peu.
ÉDITH
Quand même, ça rend le chemin assez fascinant. Tu sais, je me demande : comment ? Comment est arrivé L’écoute d’une émotion ? Ce premier texte-là, ça faisait longtemps que tu le mijotais ? Est-ce que ça a tout de suite été clair pour toi que quelque chose avait besoin de transiter vers le théâtre ? Parce que bon, tu venais quand même, quoi, du journalisme ?
MARIE-LAURENCE
C’était vraiment une affaire bizarre… Je viens de l’anthropologie, de la philo, de la sociologie et, oui, je faisais du documentaire radio. Mais pour L’écoute d’une émotion… Je ne me suis jamais dit que c’était un projet autobiographique. Une vie de femme certainement pas non plus. L’autobiographie ne m’intéresse pas tellement, de me mettre en récit. Par contre, ce qui m’intéresse, c’est d’user du potentiel fabulateur imaginaire du théâtre pour penser des expériences que je connais, que j’espère que les autres connaissent aussi. Réinventer un peu l’autofiction, au sens où on écrit toujours à partir de son expérience. Et donc, j’ai vraiment écrit L’écoute d’une émotion d’un seul trait. C’est vraiment quelque chose qui est arrivé rapidement. Une vie de femme aussi.
ÉDITH
C’est allé rondement quand même ?
MARIE-LAURENCE
Les choses s’accumulent, je lis, je prends des notes, j’écoute beaucoup de radio – et il y a aussi un moment où je vis, c’est-à-dire que je sors aussi. C’est un élément dont on est peut-être moins conscient, mais moi j’ai vraiment besoin d’une forme, disons, d’impureté. Tu sais, de ne pas être constamment dans mon milieu. D’aller m’asseoir dans un café à Saint-Victor pour manger un club sandwich.
ÉDITH
C’est drôle, comme tu as une élégance, une sophistication dans ta façon de t’exprimer, on t’imagine moins dans un contexte de hot dog. Et pourtant !
MARIE-LAURENCE
Vraiment. J’ai vraiment ce besoin-là. Tristan Garcia, un philosophe que j’aime beaucoup, racontait justement comment il a toujours eu besoin d’avoir un pied à la fois dans la théorie et un autre dans la fiction, ce qui est aussi mon cas. Je ne pourrais jamais me contenter d’être juste dans la théorie, dans la métaphysique, ce serait trop abstrait. Je perdrais le contact.
ÉDITH
Tu pourrais partir, hein ?
MARIE-LAURENCE
Ah oui, je pourrais partir ! (rire) J’ai vraiment besoin de ce mélange-là. Dans une période où je suis beaucoup dans mes livres, je vais avoir besoin de prendre la route, de m’arrêter quelque part, d’aller voir comment les gens vivent.
ÉDITH
Ah oui, hein ?
MARIE-LAURENCE
Pas du tout en mode ethnographe, pas : « comment vivez-vous ? ». Non, ça n’a jamais été ça. Je pense que le documentaire radio raconte ça de moi.
ÉDITH
C’est plutôt d’aller rencontrer des humains dans d’autres contextes de vie ?
MARIE-LAURENCE
Oui. Les gens me touchent. Et puis j’ai une grande fascination pour comment les gens vivent. Je suis toujours étonnée – pas avec un jugement – mais ça me fascine de voir comment chacun mène sa vie.
ÉDITH
Je comprends. Je ne cache pas que j’ai créé ces entretiens intimes avec les créatrices entre autres pour pouvoir entrer chez elles. J’adore voir comment les gens vivent.
MARIE-LAURENCE
C’est ça, il y a une fascination pour les gens. C’est sûr que j’ai toujours mon petit héritage beauceron qui n’est jamais bien loin. Tu sais, moi, mon père était forestier. J’ai vraiment grandi dans la forêt, dans la campagne. J’ai eu des habitudes, enfant, d’aller manger à cinq heures le matin au bistrot de Saint-Côme, puis de voir, tu sais, des camionneurs.
ÉDITH
Mon père était camionneur, j’ai vraiment un rapport similaire. Tu sais, moi, me retrouver dans un diner de bord d’autoroute, j’aime ça !
MARIE-LAURENCE
On se sent bien, absolument. Il y a vraiment une partie de moi que je reconnais comme essentielle quand je vais en Beauce commander des ailes de poulet, boire une bière et m’asseoir au comptoir. C’est important de ne pas confondre son monde avec le monde, comme le dit Tristan Garcia. Je ne le dis pas par fausse humilité, mais les gens ne sont pas des sujets documentaires pour moi.
ÉDITH
C’est de l’ordre de la fascination d’égale à égal.
MARIE-LAURENCE
Oui, je regarde comme si c’était une vie possible pour moi. Il y a ça aussi dans Une vie femme.
ÉDITH
C’est de reconnaître aussi que, dépendamment du contexte dans lequel on survient, plein d’autres choses pourraient nous arriver.
MARIE-LAURENCE
Absolument.
ÉDITH
On est dans le monde. C’est bon à se rappeler. Si je te pose la question, justement, de l’art pas seulement par rapport à l’individu, mais par rapport au monde ? Où tu te situes ?
MARIE-LAURENCE
Il y a eu beaucoup, dans la pratique théâtrale, de restitution du réel tel qu’il est. Mais je pense qu’il y a un travail d’imagination à faire. Je ne veux pas dire d’imaginer seulement des mondes possibles et souhaitables…
ÉDITH
Ça pourrait devenir vite pédagogique.
MARIE-LAURENCE
Oui, mais justement, de proposer des mondes qui s’apparentent au nôtre, qui ont à la fois quelque chose de joyeux et d’effrayant.
ÉDITH
C’est vrai. On entre dans une période qui sera effrayante et je pense qu’on aura beaucoup à se poser la question de notre joie individuelle. Mais oui, il y a un contraste entre les deux et cette question-là, cette tension-là, risque d’être névralgique dans les années à venir.
MARIE-LAURENCE
Oui, c’est de mettre en scène un monde qui pose question, en ne délimitant pas toutes les questions qu’il pose et en acceptant de permettre, encore là, de restituer un peu de mystère. C’est un équilibre fragile et difficile d’en arriver à un théâtre qui fait à la fois cet effet réflexif, joyeux, interrogatif et tragique.
ÉDITH
Tragique et léger à la fois. Ça définit assez bien, je trouve, ton univers.
MARIE-LAURENCE
(rire) Merci beaucoup. Ce n’est pas si évident non plus d’avancer sur cette ligne-là. On a envie de basculer d’un côté ou de l’autre. Ce n’est pas gagné, je trouve.
ÉDITH
Non, ce n’est pas gagné d’avance. Marie-Laurence, j’ai l’impression qu’on est en train de…
MARIE-LAURENCE
De dériver ?
ÉDITH (rire)
Non, pas du tout ! Mais d’arriver une conclusion naturelle.
Merci infiniment.