Je suis une femme d’octobre se veut une célébration collective des 50 ans de mobilisation de ces femmes qui ont transformé la société depuis la crise d’Octobre. On y présente une murale fascinante sur la représentation des femmes autochtones, une exposition de photos unique en mode déambulatoire, ainsi que des fictions inspirantes en baladodiffusion.
En donnant une voix aux femmes et aux groupes marginalisés, l’exposition saura vous chambouler en remettant en question le récit historique, raconté par des hommes, sur les événements d’octobre 70.
André-Anne Côté, Bible urbaine
Sur la façade du théâtre Espace Go se laisse admirer jusqu’au 31 octobre l’œuvre de Caroline Monnet intitulée Debouttes! Conçue avant la mort terrible de l’Attikamek de Manawan Joyce Echaquan sous les insultes de soignantes à son chevet, on croit y voir une référence directe à la tragédie qui nous tend un si douloureux miroir.
Sur cette murale, des photos de femmes autochtones parfois superposées et retravaillées, derrière ou devant des barreaux évoqués, témoignent de 50 ans de luttes, de l’ombre à la lumière. Certaines figures apparaissent en arrière-plan — se profile en noir et blanc le beau visage de jeunesse d’Alanis Obomsawin à la mine tragique. Devant, d’autres silhouettes en couleur, démultipliées, ici le poing levé, là avec un enfant dans les bras; toutes debouttes. Point d’orgue du déambulatoire d’Espace Go Je suis une femme d’octobre, en escales sur le boulevard Saint-Laurent, cette œuvre ne pouvait trouver meilleure caisse de résonance qu’aujourd’hui.
[…] Les citadins s’imaginent mal l’ampleur des conflits qui subsistent entre des petites communautés voisines aux racines différentes. Plusieurs y peinent à comprendre la notion de droits ancestraux de chasse et pêche favorisant les autochtones pourtant si lésés, ou même les allocations fédérales versées au « peuple des réserves ». Le fossé culturel est énorme, l’animosité mutuelle palpable.
Alors, devant les imprécations de membres du personnel hospitalier de Joliette contre une Attikamek en douleur, ajoutant à l’injure la question à mille piastres : « Qui tu penses qui paie pour ça? », je voyais remonter les mêmes tensions qu’hier jamais jugulées. Systémique, vous dites? J’irai revoir la murale. L’art peut aussi parler.
Odile Tremblay, Le Devoir
L’art est une composante essentielle de la vie humaine.
En cette période de confinement, en raison de la COVID-19, la Santé publique nous invite à rester chez nous et à sortir uniquement si cela est pleinement justifié. Puisqu’il en est ainsi, l’accès à l’exposition déambulatoire « Je suis une femme d’octobre » peut et doit être vu, par le plus grand nombre, en baladodiffusion sur le net.
En cinquante ans, il y a au moins une chose qui a changé dans la façon de saisir et d’analyser la question des femmes. Il s’agit du passage d’une grille d’analyse d’inspiration marxiste […] à la grille d’analyse qui a pour nom l’intersectionnalisme […] C’est autour de cette approche intersectionnaliste que les textes qui accompagnent le déambulatoire ont été rédigés. Dans le cadre de cette approche, est-il nécessaire de le mentionner, il n’est pas question d’une mystique libératrice quelconque. Il s’agit plutôt d’identifier les relations sociales qui définissent des situations oppressantes et qui débouchent sur des mobilisations susceptibles d’éradiquer ces rapports hiérarchiques d’oppression. Cette exposition est à voir et à lire.
Yvan Perrier, Presse-toi à gauche!
Le parcours photographique se termine devant le théâtre Espace Go où on peut admirer une belle murale baptisée Deboutte, réalisée par Caroline Monnet. On y voit, sur le fond de photos d’archives d’octobre 1970, des portraits de femmes, certaines le poing levé, dont plusieurs sont des femmes autochtones.
Cette murale prend d’autant plus de sens que le Québec est secoué par une histoire terrible survenue ces derniers jours dans un hôpital de Joliette, au nord-est de Montréal : une jeune autochtone de 27 ans, Joyce Echaquan, y est morte dans des circonstances nébuleuses, mais elle a pu filmer avec son téléphone, juste avant son décès, les commentaires racistes d’une infirmière à son endroit. […]
D’ailleurs le fil conducteur de ce parcours photographique repose sur la justice et la dignité pour toutes les femmes. « Je suis une femme d’octobre » tiendra l’affiche sur le boulevard Saint-Laurent durant tout le mois d’octobre. Alors que la situation sanitaire causée par l’épidémie à Montréal a de nouveau imposé la fermeture des théâtres, cinémas et salles de spectacle, ce parcours est une belle occasion pour s’offrir une petite virée culturelle tout en prenant un bon bol d’air, se faire du bien au corps et à l’âme tout en rendant hommage à ces femmes trop souvent oubliées qui se sont mobilisées et qui se mobilisent, pour améliorer leurs conditions et celles des générations futures. Une belle façon aussi de revisiter l’histoire, de changer de lunettes de vision, de teinter de rose des événements trop souvent décrits en noir et blanc.
Catherine François, TV5 Monde
C’est une belle, très belle initiative, une idée très riche d’ESPACE GO et aussi de Ginette Noiseux, sa directrice, pour les 50 ans de la crise d’Octobre.
ESPACE GO a bien fait en voulant corriger cette longue absence des femmes dans les commémorations d’Octobre. Mais pas tant en revenant sur les luttes de ces premières féministes mais en faisant dans le fond un survol de toutes les luttes des femmes au cours des 50 dernières années.
Et le tout culmine avec cette immense installation photographique Debouttes! de l’artiste Caroline Monnet. Et ça c’est dans la vitrine de l’ESPACE GO. C’est vraiment beau. Et là, ce sont des femmes autochtones, comme une succession de femmes autochtones qui regardent les passants droit dans les yeux. Alors on se dit que vraiment ça tombe bien, vraiment bien comme message. Et on s’entend qu’ils n’ont pas fait ça la semaine dernière; c’est un projet sur lequel ils travaillent depuis longtemps. Alors je trouve que vraiment comme timing, c’est incroyable. S’ajoutent à ça des balados de jeunes féministes d’aujourd’hui. Donc c’est un super beau travail autour des luttes et des combats.
Nathalie Petrowski, Pénélope, ICI radio-Canada Première
Coup de cœur
Je suis une femme d’octobre
Sur un parcours immersif, le Théâtre Espace Go vous invite à découvrir la nouvelle expérience déambulatoire Je suis une femme d’octobre qui se tiendra jusqu’au 31 octobre prochain. Ce projet pluridisciplinaire marie œuvre murale, exposition de photos d’archives à l’extérieur, création de récits et de balados, de même que l’activité participative Nos héroïnes. L’Espace Go souligne en même temps l’anniversaire de la crise d’octobre, les 50 ans de mobilisation de femmes, deux événements ont eu un impact profond sur les transformations de la société. L’exposition photo déambulatoire présente donc 25 clichés sur le boulevard Saint-Laurent, de diverses manifestations illustrant ces femmes qui ont été actrices de changement dans le monde.
24h Montréal
L’exposition extérieure Je suis une femme d’octobre arrive à point. Ginette Noiseux, directrice générale et artistique d’ESPACE GO, et son équipe ont voulu souligner la crise d’Octobre, mais en braquant les projecteurs sur les grands oubliés de la crise, surtout les grandes oubliées. Les femmes et autres communautés marginalisées ont été comme invisibilisées dans cette lutte-là, ou du moins dans la façon dont on la raconte, écartées donc de ces luttes alors qu’elles auraient dû y être au cœur. Et c’est devenu le prétexte pour réfléchir aux luttes de ces groupes, aux années de mobilisation des femmes depuis 1970.
Alors pour souligner le tout, on a demandé d’abord à l’artiste multidisciplinaire Caroline Monnet de créer une murale qu’on a installée sur la devanture du théâtre et qui s’appelle Debouttes! et qui présente six femmes autochtones francophones qui se tiennent debout, comme si elles formaient une armée, certaines ont le poing levé, d’autres portent un enfant collé sur la poitrine. Et c’est magnifique et aussi très symbolique de voir ces femmes occuper comme ça la rue en permanence, du moins pour le mois d’octobre. C’est vraiment ce qui est au cœur de cette exposition.
Mais en écho à cette œuvre-là, on a imaginé un parcours, une exposition avec des photos d’archives de manifestations de femmes et de groupes marginalisés depuis octobre 1970. Cette exposition-là est en mode déambulatoire, c’est-à-dire qu’elle est présentée sur le boulevard Saint-Laurent sur les vitrines d’une vingtaine de commerces. Alors ça c’est vraiment intéressant. Et chaque photo est accompagnée d’un texte inédit de militantes, chercheuses, artistes. […] Alors c’est très puissant mais aussi très éducatif.
Alors, Je suis une femme d’octobre, c’est vraiment intéressant. Il y a beaucoup de choses. 50 ans de mobilisation de femmes, organisé, pensé et vu tout près du Théâtre ESPACE GO.
Eugénie Lépine-Blondeau, Tout un matin, ICI Radio-Canada Première
Pendant les 28 jours du (re)confinement du milieu culturel, Espace Go propose un parcours déambulatoire sur le boulevard Saint-Laurent qui revient sur 50 ans de luttes féministes. Un projet qui se conclut par une murale de Caroline Monnet réalisée sur la façade du théâtre.
C’est un heureux hasard si pendant tout le mois d’octobre, un spasme culturel se fera sentir boulevard Saint-Laurent, au moment même où tout le milieu culturel est reconfiné.
Jean Siag, La Presse
7e ciel
Les journalistes de Métro vous présentent leurs sept coups de cœur culturels de la semaine, dont l’exposition Je suis une femme d’octobre.
Parce que la culture sert aussi à s’éduquer, s’informer et s’exprimer, l’Espace Go a pensé cette fantastique exposition à ciel ouvert qui met en lumière le rôle essentiel – souvent passé sous silence – des femmes dans l’évolution de la société québécoise. Le temps d’une promenade dans le Mile End, on prend connaissance, ici et là, de photos et de récits, ainsi qu’une murale de Caroline Monnet, qui nous entraînent vers un nouveau prisme de réflexion sur la Crise d’octobre, mais aussi sur les cinquante dernières années ponctuées de mobilisations. Une dizaine de femmes artistes et chercheuses, dont Émilie Monnet, Emmanuelle Sirois et Ginette Noiseux, ont participé à ce projet salutaire.
Amélie Revert, Journal Métro
Autre pièce de ce travail collectif immense : la murale Debouttes, conçue par Caroline Monnet, qui magnifie la devanture d’Espace Go. L’artiste y présente six femmes autochtones francophones. Toutes se tiennent debout, dans des « images fragmentées, comme si elles étaient une armée ».
Natalia Wysocka, Le Devoir
Que reste-t-il à la culture pendant ce reconfinement? Art public, balado, web, interactivité… Je suis une femme d’octobre d’Espace GO réunit toutes ces activités pour dire qu’encore une fois, de trop!, l’histoire est écrite par des hommes. Pourtant, depuis la Crise d’octobre 70, les femmes n’ont jamais cessé de changer le monde.
Écrire l’histoire des femmes est un chantier toujours actif et, avec Je suis une femme d’Octobre, Espace GO et 50 créatrices y contribuent en rendant hommage à celles qui se battent, plus précisément depuis 50 ans, pour faire en sorte que leur point de vue soit énoncé, diffusé, partagé.
L’événement propose une superbe murale, Debouttes de Caroline Monnet, devant le théâtre.
Mario Cloutier, En toutes lettres, mariocloutier.com
Ginette Noiseux, la Directrice générale et artistique de l’Espace Go avait promis il y a quelques mois un projet rassembleur et pour ce faire, elle a réuni autour d’elle des femmes de tous les milieux. […] Retrouver dans le passé des effigies de femmes, occultées par la culture dominante, devient alors une œuvre d’excavation et de résurrection salvatrice.
Les volets de l’exposition sont multiples, divers. Ouste, Descartes et la linéarité, c’est le cycle qui est à l’honneur et qui rend hommage à la complexité des héritages féministes.
Dans le déluge d’événements anniversaires qui ont déferlé sur ce dixième mois de cette année 2020, Je suis une femme d’octobre a choisi de détourner l’histoire et d’occuper l’espace offert pour faire entendre d’autres récits, ceux des femmes, habituellement étouffés. Le résultat est un corpus sinueux, riche et inspiré, conçu pour rendre compte d’un demi-siècle d’efforts et de résistances féminines.
Car Je suis une femme d’octobre se décline aussi au présent. Pour que retentisse l’écho des luttes autochtones, toujours criantes d’actualité – qu’elles concernent les femmes assassinées ou disparues, le territoire et les droits de pêche, de chasse ancestraux ou encore celui du mouvement Black Lives Matter – comme nous le rappelle l’actualité à chaque semaine.
Nathalie De Han, La Scena Musicale
Espace GO lance un rayon de soleil à travers la grisaille de ce sombre octobre : un parcours déambulatoire alliant exposition photographique et prises de parole en balado. En 25 photos d’archives (affichées dans des vitrines ponctuant le boulevard Saint-Laurent), trois récits historiques et trois fictions poétiques, Je suis une femme d’octobre pose un regard neuf, empreint de féminisme intersectionnel, sur la Crise d’octobre et souligne 50 ans de militance au féminin. En outre, devant l’institution dirigée par Ginette Noiseux, une splendide œuvre murale rendant hommage aux femmes autochtones réalisée par l’artiste Caroline Monnet et intitulée Debouttes a été dévoilée aujourd’hui, marquant ainsi magistralement l’inauguration de Je suis une femme d’octobre.
JEU revue de théâtre